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Coût de production en élevage ovin viande Bio : résultats 2018 en circuit long

Publié le par Vincent Bellet (Institut de l'Elevage), Vincent Prieur (France Limousin Sélection), Gilles Saget (Institut de l'Elevage), Marie Miquel (Institut de l'Elevage), Maxime Marois (Institut de l'Elevage), Carole Jousseins (Institut de l'Elevage)
44 élevages ovins viande Bio ont été centralisés dans la base Diapason pour la campagne 2018. La moitié de ces élevages a alimenté une analyse des coûts de production en circuit long, fournissant une première base de comparaison pour le programme Casdar RéVABio (2020-2023), axé sur le surcoût de production des itinéraires techniques d’étalement de la production, et permettant d’alimenter les réflexions de la Commission Bio d’InterBev.

22 élevages (dont 12 du socle national INOSYS) ont été retenus pour l’analyse des coûts de production en circuit long, avec au moins 80% des ventes réalisées via ce type de circuit (soit des prix moyens de vente compris entre 6,5 et 8,4 €/kg de carcasse d’agneau).

 
Des rémunérations comparables à celles du conventionnel 

 

Les résultats moyens du groupe le mieux représenté, les Herbagers des zones herbagères ou de plaine, montrent un surcoût de production est de 6 €/kgc par rapport au conventionnel. Le moindre écart de prix de revient, 3 €/kgc, est lié au différentiel de primes perçues. La « plus-value bio » sur le prix de vente se monte 0,7 €/kgc, soit 11%. La rémunération permise du travail des exploitants est du même niveau qu’en conventionnel, 1,2 SMIC, pour une productivité du travail inférieure de 40%. Cette moindre productivité est pour partie liée à des raisons structurelles : cheptel moyen de 432 brebis pour 1,3 UMO à rémunérer par l’atelier ovin, contre 500 brebis pour 1,1 UMO en conventionnel.

 

Moins de productivité mais plus d'autonomie alimentaire

 

Sur le plan technique, la comparaison avec les conventionnels montre une productivité moyenne des brebis inférieure de 13 points, avec des agneaux un peu plus légers. Mais cette plus faible productivité est obtenue avec une consommation de concentré divisée par 2 si elle est rapportée à la brebis, et réduite de 45% si on la rapporte au kg de carcasse d’agneau produit. Le plus fort recours au pâturage se traduit également par une consommation de stocks fourragers inférieure d’environ 30 kg MS/brebis. L’autonomie alimentaire moyenne des bios est supérieure de 7 points (autonomies massique et énergétique), voire de 10 points pour l’autonomie protéique.