
Premières rencontres des éleveurs bovins Proscor
Lancement des groupes en France et en Suisse : projet, enjeux et premiers travaux sur l'efficience protéique
En cette fin d’hiver 2024/2025, les clubs d’éleveurs Proscor ont pu se rassembler en France et en Suisse.
L’occasion de représenter les enjeux du projet, les séquences et échéances mais aussi de mieux se connaître.
Morceaux choisis des principales séquences de cette première réunion :
Comment se positionne la compétition feed/food dans les préoccupations des éleveurs ?
De l’aveu du plus grand nombre, et après la définition de la compétition Feed/Food, le sujet semble majeur mais spontanément il ne revient que dans 7 % des cas (lorsque l’on cumule les 3 thèmes prioritaires sur 10 proposés). La qualité de vie (73%) et le revenu (66%) caracolent en tête des préoccupations, suivis par les performances techniques, l’autonomie (33%), l’environnement et l’adaptation au changement climatique (respectivement 26 et 20%). Le profil des réponses en Suisse est équivalent à celui obtenu en France, sauf pour un point : les performances techniques sont citées plus fréquemment que la qualité de vie.
Figure 1 : Brainstorming des éleveurs suisses sur le classement de leurs préoccupations
Classons les aliments et fourrages en fonction de leur part de protéines consommables par l’homme !
Chacun a pu s’exprimer sur des post-it. Pour l’essentiel des participants, il apparait évident que l’herbe est à 0% de consommabilité pour l’homme mais pour d’autres aliments c’est moins évident
Figure 2 : classement par les éleveurs français des aliments les plus en concurrence avec l'alimentation humaine
Comment se positionnent les différentes typologies d’élevages bovins à partir de base de données de groupe (Inosys ou autres) ?
Il existe une forte variabilité entre systèmes et intra-systèmes, ce qui offre des pistes de progrès dans tous les modèles de production. La voie fourragère (notamment la part d’herbe dans le système) tout comme l’intensification d’utilisation de concentrés (quantités de concentrés par unité de production : litre de lait ou par UGB) semblent être les plus gros facteurs de variation de l’EPN (Efficience protéique nette).
A voir : collection L’Essentiel « Efficience protéique nette : définition et repères en Lait et viande », en cliquant ici pour le LAIT et ici pour la VIANDE
Quels sont les résultats des éleveurs du groupe ?
80 % des éleveurs du groupe (lait et viande) ont une Efficience protéique nette (EPN) supérieure à 1.
Avec une moyenne à 1,51, les élevages laitiers français sont producteurs nets de protéines pour l’homme (1,51 kg de protéines animales consommables par l’homme pour 1 kg de protéines végétales consommables consommées par les animaux).
Pour les éleveurs allaitants, deux d’entre eux ont une EPN « infinies » car le système consomme très peu de protéines consommables par l’homme. Le calcul de la moyenne en est rendu difficile mais 80% sont producteurs nets de protéines.
Quels sont les leviers identifiés par les éleveurs lors de la réunion ?
Les leviers peuvent être répartis dans 4 catégories :
- Le système de production (plus de pâture valorisée, plus d’herbe dans la ration)
- Les choix en termes de complémentation du troupeau (part de concentrés, types de concentrés, coproduits)
- La valorisation des produits lait et viande (teneurs du lait, sexage, croisement avec races à viande pour les laitiers, finition des vaches de réforme, choix de la race)
- La conduite au travers des temps productifs (illustrés par l’intervalle entre vêlages ou encore l’âge au premier vêlage des génisses)
Après un travail en petits groupes, les sujets les plus fréquents choisis pour être testés et approchés chez les éleveurs du groupe (classés par ordre décroissant d’intérêt) ont été:
- L’amélioration de la valorisation de l’herbe pâturée
- Les alternatives au tourteau de soja (colza, méteils,…)
- Le changement de race (et croisement de race : race à viande sur génisses laitières)
- La diminution des temps improductifs et donc du nombre d’animaux improductifs (âge au vêlage des génisses, IVV)
Figures 3 et 4 : groupes d'éleveurs français et suisses au travail
Chaque participant a pu repartir avec une fiche références sur les parts consommables dans les aliments et fourragers et surtout sa propre fiche de calcul de l’EPN.
Prochaines étapes : autour de l’été 2025, partages d’expériences sur les calculs des leviers d’amélioration de l’efficience protéique et début d’approche sur la compétition sur l’utilisation des surfaces
Zoom sur la perception du sujet par un groupe d’étudiants de la HAFL (Suisse)
8 étudiants se sont prêtés au jeu de calculer l’efficience d’un élevage. Sur la perception du sujet, 100% ont entendu parler de la concurrence alimentaire mais seule une personne la positionne dans les deux thématiques prioritaires.
3/4 positionnent le revenu et la qualité de vie en première préoccupation, suivis par la simplification du travail pour 1 étudiant sur 2.
Comment se positionne la compétition feed/food dans les préoccupations des éleveurs ?

De l’aveu du plus grand nombre, et après la définition de la compétition Feed/Food, le sujet semble majeur mais spontanément il ne revient que dans 7 % des cas (lorsque l’on cumule les 3 thèmes prioritaires sur 10 proposés). La qualité de vie (73%) et le revenu (66%) caracolent en tête des préoccupations, suivis par les performances techniques, l’autonomie (33%), l’environnement et l’adaptation au changement climatique (respectivement 26 et 20%). Le profil des réponses en Suisse est équivalent à celui obtenu en France, sauf pour un point : les performances techniques sont citées plus fréquemment que la qualité de vie.
Figure 1 : Brainstorming des éleveurs suisses sur le classement de leurs préoccupations
Classons les aliments et fourrages en fonction de leur part de protéines consommables par l’homme !

Chacun a pu s’exprimer sur des post-it. Pour l’essentiel des participants, il apparait évident que l’herbe est à 0% de consommabilité pour l’homme mais pour d’autres aliments c’est moins évident
Figure 2 : classement par les éleveurs français des aliments les plus en concurrence avec l'alimentation humaine