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[2016] Apports de la génétique sur la santé de la mamelle et le débit de traite chez la chèvre

Présentation réalisée lors de la journée sanitaire caprine UMT SPR - OMACAP

Publié le par Virginie Clément (Institut de l'Elevage), Rachel Rupp (INRAE - GenPhySE), Isabelle Palhière (INRAE - GenPhySE), Hugues Caillat (INRAE), Pierre Martin (Capgènes), Christophe Huau (INRAE - GenPhySE), Frédéric Bouvier (INRAE - GenPhySE)
Les résultats de concentrations cellulaires obtenus en élevages comme en unité expérimentale montrent l'intérêt d'une sélection intégrant le caractère cellule. L'évolution de l'index combiné caprin devrait contribuer à la réduction de la fréquence des infections intramammaires.

Analyse descriptive des concentrations cellulaires en élevages

Un bilan des données des concentrations cellulaires a été réalisé pour l’espèce caprine dans le cadre du projet CASDAR Mamovicap.

Sur une période d'environ 15 ans, on observe une augmentation des niveaux cellulaires aussi bien en race Alpine (+43 %) que Saanen (+55%). Les différences entre les deux races s’accentuent au cours du temps. L'opposition entre production laitière et concentrations cellulaires chez les Saanen a sans doute contribué à une dégradation du niveau génétique du caractère cellule.

Différents facteurs de variation ont également été mis en évidence aux premiers rangs desquels le rang et le stade de lactation, la période de mise bas et le niveau de production des chèvres. La monotraite pourrait également avoir une incidence (en relation possible avec un défaut adaptation de la conduite d'élevage et/ou de la gestion de la traite).

Apport des études sur les lignées divergentes

Un ensemble d'études ont été conduites par l’unité expérimentale INRA de Bourges. Elles s'appuient sur la comparaison des résultats de lignées divergentes sur les concentrations en cellules somatiques (CCS).

Sur les campagnes 2010 à 2014, la concentration cellulaire de la lignée CCS+ était de 1 471 000 cellules/ml et celle de la lignée CCS- de 930 000 cellules/ml. Ces différences entre lignées se traduisent également sur le plan des infections : 37 % de moins d'échantillons bactériologiquement positifs pour la lignée CCS-. Sur le plan morphologique, les pointages des mamelles et des analyses d'images font apparaître quelques tendances concernant par exemple la distance plancher-jarret ou la hauteur de la citerne.

Intégration de l’index cellules dans l’objectif de sélection caprin

L'héritabilité du caractère cellules est relativement bonne comparativement aux autres espèces de ruminants laitiers. Il semble donc possible d'améliorer la santé mammaire des chèvres par la sélection génétique.

Un index cellules (INCELL) est diffusé depuis 2013. Différentes combinaisons de l’index de synthèse (ICC) intégrant cet index ont été évaluées en termes de progrès génétique attendu. Il s'agissait d'améliorer les concentrations cellulaires tout en maintenant un niveau de production laitière satisfaisant. Avec le nouvel ICC, une diminution annuelle de l’ordre de 0,7% est attendue en race Saanen et de 1,5 % en race Alpine. On peut espérer simultanément une réduction de la fréquence des infections mammaires.

Analyse du débit de traite

En termes de débit, les travaux en cours montrent que le débit est un caractère très héritable et qu'il existe une corrélation positive et forte avec les concentrations cellulaires. L'objectif de sélection actuel a peu d'impact sur les débits.

En synthèse...

Ces résultats tendent à montrer qu’une sélection sur les concentrations cellulaires devrait contribuer à la réduction de la fréquence des infections intramammaires et des quantités de bactéries excrétées dans le lait.

Pour autant, la gestion sanitaire ne doit pas être négligée. C'est dans cet esprit que des travaux sont conduits sous l'égide de l'ANICAP pour mieux comprendre et améliorer l'impact des conditions de traite.