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Sélectionner les chèvres contre l’augmentation des concentrations cellulaires dans le lait

Publié le par Renée de Crémoux (Institut de l'Elevage), Rachel Rupp (INRAE - GenPhySE), Pierre Martin (Capgènes), Virginie Clément (Institut de l'Elevage)
Dans le cadre du projet CASDAR MAMOVICAP, un bilan des données de concentrations cellulaires mesurées dans les élevages lors du contrôle laitier a été réalisé. De façon à prendre en compte ce caractère dans le schéma de sélection génétique, il a été intégré dans l’indice de synthèse caprin (ICC) avec une pondération permettant de réduire les concentrations cellulaires sans dégrader la production laitière.

Les concentrations cellulaires en hausse dans les élevages caprins

Les concentrations cellulaires sont en constante augmentation depuis une quinzaine d’années : +43% en race Alpine et +55% en race Saanen (soit une hausse de 675 000 cellules/ml en Alpine et 485 000 cellules/ml en Saanen). La tendance s’accélère sur les dernières campagnes de collecte. Parallèlement, le statut infectieux a aussi évolué, le nombre de chèvres déclarées gravement infectées ayant augmenté de 3% en race Alpine et 6% en race Saanen. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette évolution : l’augmentation rapide de la taille des troupeaux associée à une moins bonne maîtrise du risque sanitaire et du matériel de traite, ou encore des pratiques d’élevage telles que la monotraite ou les lactations longues.

La génétique pour enrayer la hausse

Fort de ce constat, l’OES Capgènes a souhaité prendre en compte ce caractère dans son programme d’amélioration génétique et donc l’intégrer dans l’objectif de sélection. En race Alpine, un poids de 12% pour l’index cellules dans l’ICC permettrait une baisse moyenne du niveau cellulaire de l’ordre de 1,5% soit environ 22 000 cellules/ml par an. En race Saanen, il existe un antagonisme génétique entre la production laitière et les concentrations cellulaires. Ainsi pour limiter la perte sur la production laitière, la part de la morphologie dans l’ICC a été réduite au profit des caractères laitiers. Un poids de 17% pour l’index cellule laisse envisager une baisse de l’ordre de 0,7% des concentrations cellulaires (11 000 cellules/ml par an), tout en maintenant le gain génétique sur le lait identique au niveau actuel.