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Aptitude à la traite chez la chèvre : aspects morphologiques et fonctionnels

Restitution des résultats du projet CASDAR MAMOVICAP

Publié le par Renée de Crémoux (Institut de l'Elevage), Virginie Clément (Institut de l'Elevage), Jean-Louis Poulet (Institut de l'Elevage), Alice Hubert, Pierre Martin (Capgènes), Leila Alaoui-Sosse, Mohammed El Jabri (Institut de l'Elevage), Maxime Legris (Institut de l'Elevage)
L'aptitude à la traite des chèvres a été appréhendée à la fois sur le plan morphologique et fonctionnel. Les implications du point de vue de la traite ou du point de vue sanitaire sont envisagées

Une diversité de conformation de mamelles

    

Six profils morphologiques ont été établis à partir de la base de données de pointage constituée depuis 1995 par l’entreprise-organisme de sélection Capgènes (454 000 mamelles pointées). Ils sont présents aussi bien chez les Alpine que les Saanen. Cependant, les mamelles correspondant aux classes 4 et 6 (voir photos illustratrices ci-dessous) sont surreprésentées chez les Alpine par rapport aux Saanen et les mamelles de la classe 1 légèrement sous-représentées. 

   

 

  

En moyenne, les niveaux de production laitière associés à ces différentes classes sont équivalents. Sur le plan sanitaire, un différentiel moyen de 300 000 cel/ml a été observé entre les classes 3 et 5 (moins de cellules pour la classe 3).

Une distance plancher-jarret plus grande est également associée à des concentrations cellulaires plus faibles. Retrouvez les résultats complémentaires rapportés par l'INRA GenPhySE en s'appuyant sur les observations réalisées sur les chèvres de lignées divergentes vis-à-vis des concentrations cellulaires.

      

 

Cinétiques d'éjection du lait : de la modélisation à la signature animale

 

Les enregistrements issus des LactoCorder® ont été valorisés pour mieux décrire l’aptitude fonctionnelle à la traite des chèvres. Les cinétiques d'éjection du lait, différenciées en courbes anormalement longues ou "courtes" (plus ou moins de 6 min de traite), à un ou deux plateaux, ont été modélisées et typées (pour plus de précision, consultez l'article dédié dans ce dossier la synthèse présentée lors des 3R 2017).

 

Les trois classes correspondant aux temps de traite les plus faibles ont été associées en moyenne aux concentrations cellulaires les plus élevées, ce qui soulève plusieurs hypothèses:

  • impact dépressif des infections sur la production de lait et incidence induite sur les temps de traite,
  • relation défavorable entre débits et concentrations cellulaires comme le suggère l'analyse des corrélations génétiques entre caractères.

  

Ces cinétiques d’éjection du lait évoluent :

  • entre matin et soir, en relation notamment avec la quantité produite,
  • et au cours de la lactation : tendance à une réduction des temps de traite et à une diminution des débits.


Malgré ces variations, quatre grands ensembles de cinétiques ont pu être identifiés et sont apparus « stables » pour une majorité de cinétiques (maintien dans le même groupe de cinétiques lors du contrôle suivant, réalisé à la même traite), rendant ainsi compte d’une « signature animale ».

  
   

    

Une description des élevages et de la diversité intra-troupeau devient dès lors envisageable, avec l’objectif d’orienter les réglages des matériels comme les déposes automatiques et/ou de les optimiser grâce à une homogénéisation des performances du cheptel, et d’adapter les dimensionnements des installations de traite.

 

Nos remerciements vont aux éleveurs qui ont accepté de nous accueillir et aux conseillers des entreprises de conseil en élevage des Deux-Sèvres et de Vendée qui ont réalisé l'ensemble des suivis et enregistrements.

Les données de performances laitières ont été fournies par les Chambres d’agriculture, l’INRA, les organismes de contrôle de performances et d’insémination artificielle et les organismes de sélection aux Systèmes Nationaux d’Information Génétique.