Parcours 'Cohésion' : Vidéo 3/3

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L'Esprit du troupeau - Julien Lespine

Contexte

Julien est éleveur dans les vallées cévenoles, dans la commune de Sainte Croix Vallée Française (48). Il élève 60 brebis allaitantes en plein air intégral, et transhume à pied sur le Causse noir vers mi-juin, pour redescendre fin septembre.

Il garde sur un terrain plutôt accidenté, schisteux, avec une végétation mixte : landes à callunes, chênes verts, forêts de châtaigniers.

Synopsis

La vidéo se passe lors d’une journée de garde en décembre. Julien observe et décrit les comportements de son troupeau (comportements alimentaires, déplacements, etc.). Plusieurs thèmes sont abordés ici, la première partie de la vidéo traite de la relance d’appétit et l’organisation du menu. Dans un deuxième temps, il nous parle de l’unité et de ’l'esprit du troupeau’. Comment l'explique-t-il ? Comment l'utilise-t-il pour intervenir au bon moment ?

 

Pour en savoir plus sur cette vidéo  : document d'accompagnement

Analyse :

Objectifs opérationnels de l’éleveur : Julien souhaite nourrir ses brebis pour la journée pendant le temps de garde, et maximiser l’ingestion car la végétation est relativement pauvre. Il cherche à utiliser 'l'esprit du troupeau’, pressentir l'élan, le frémissement du troupeau, la syntonie, pour mieux anticiper les mouvements du troupeau.

A quoi arrive-t-on quand on a une bonne cohésion de troupeau ?

Julien est éleveur et garde son troupeau toute l’année : ici, la cohésion est déjà faite. Comment voit-on qu’il y a une bonne cohésion ? Les brebis vont toutes dans le même sens, il y a un flux, un mouvement, elles s’attirent les unes les autres. Elles ont le même comportement au même endroit. Cette vidéo illustre comment l’éleveur utilise la cohésion du troupeau pour faciliter la garde, et pour anticiper ses interventions sur le troupeau, notamment pour respecter le menu qu'il a planifié pour son troupeau pour la journée.

La relance alimentaire

Julien parle de relance : ici ce n’est pas une relance faite par le berger, mais les brebis qui se relancent toutes seules. Du fait d’une alternance alimentaire, les brebis se font leur propre menu.

Leurs envies dépendent de nombreux facteurs, ce qu’elles ont déjà mangé, le soleil, le vent, si c’est plus humide, elles peuvent s’intéresser davantage aux ligneux. Parfois elles en ont juste ‘marre d’être là’. On ne sent pas l’action du berger. Il laisse évoluer le troupeau, se contente de poser le cadre.

La cohésion du troupeau permet aux brebis de se synchroniser et de se relancer les unes les autres.

L’importance des sonnailles

Le son des cloches : peut avoir une importance pour la cohésion du troupeau. Quand les sonnailles accélèrent, cela prévient les autres qu’il y a quelque chose d’intéressant. C’est un moyen supplémentaire pour les brebis de s’écouter, se diriger.

Il faut placer les sonnailles sur les bonnes bêtes. D’après Guillaume Constant, il ne faut pas de sonnailles sur toutes les brebis, c’est un vacarme énorme et cela peut les perturber. Une moyenne à viser pourrait être d’équiper 10% du troupeau. En Cévennes, on en met plus par ce que cela permet de repérer celles qui s’éloignent en cas de garde en milieu fermé. Mais c’est aussi pour la tradition, il y a toute une culture autour de la sonnaille, et de la transhumance.

On met les sonnailles graves pour celles qui sont en tête, celles qui entraînent, car le grave porte plus loin. Les plus aiguës sont pour celles qui suivent. Celles qui ont tendance à s’éloigner ne doivent pas avoir de sonnailles. Ou alors un clocheton pour la repérer mais pas de cloche grave qui entraîne les autres.

 

Autres ressources :

  • Michel MEURET, Un savoir-faire de berger - chap8, 2010