Parcours 'Agnelage' : que faut-il retenir ? (2/3)

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Importance des premières tétées, du colostrum

Il faut regarder si l’agneau se lève bien et tète le plus rapidement possible pour avoir du colostrum.

Chez les ruminants, le placenta ne permet pas le passage des anticorps, donc l'immunité se fait vraiment avec l'absorption rapide de colostrum, qui est plein d’anticorps, dès la naissance. Si la mère meurt il faut absolument faire téter l'agneau sur une autre brebis qui a du colostrum pendant les 24 premières heures, dans l’idéal entre 200 et 400 ml.

Au bout de 24h, l'intestin n’est plus perméable au passage des anticorps, donc le colostrum est moins indispensable.

Le colostrum apporte aussi de l'énergie sous forme de matières grasses.

Autres ressources : Réussir Pâtre : Le colostrum

Que regarde-ton sur les agneaux ?

Même si on ne voit pas l’agneau téter, on a d’autres indices pour savoir s’il se nourrit :

  • Forme générale : l’agneau est en forme, dynamique, il n’a pas le dos rond. Quand l’agneau regroupe les 4 pattes, son dos s’arrondit, il a probablement faim et froid.
  • La température du nez : s’il est froid, il peut être en hypothermie.
  • En soulevant l’agneau par les deux pattes avant, on regarde la forme de son ventre : s’il est arrondi, en forme de poire, c’est que la caillette est pleine, il a tété.
  • Il peut avoir des selles qui pendent sous la queue. NB : Le colostrum joue aussi un rôle sur la motricité intestinale, les premières heures il évacue le méconium, crottes glaireuses noires, brunâtres. Les crottes suivantes sont plus jaunâtres, caramel, plus collantes, du fait de la digestion du lait.

Une bonne manière d’aider un agneau à téter

S’il n’a visiblement pas tété, on peut aider l’agneau : il faut l'inciter à aller vers la mamelle, sans le contraindre en tenant la tête, sinon il risque de reculer instinctivement. Il vaut mieux pousser les fesses et le positionner de la manière la plus naturelle possible : position latérale inversée, c’est-à-dire que l’agneau est parallèle à la brebis, avec sa queue vers la tête de la brebis.

L'idéal est que le museau de la brebis aille sur l'agneau, qu’elle puisse le sentir et le solliciter. Il a un mouvement de satisfaction, il agite la queue, cela l'encourage à téter. C’est plus rassurant pour la mère.

L'éleveur peut reproduire le geste naturel de la brebis, et solliciter l'agneau en grattant au-dessus de la queue.

Quels soins faut-il apporter à l’agneau ?

Le cordon

Le cordon est composé de veines et d’artères, il assure les échanges sanguins, entre la mère et l’agneau, transportant notamment l’oxygène et les nutriments pour sa croissance.

Quand l'agneau naît, il tombe au sol, c'est l’élongation du cordon ombilical qui fait que les parois des vaisseaux se collent et entraînent une rupture sans hémorragie du cordon.

Si on recoupe trop tôt et trop haut le cordon, il peut y avoir une hémorragie. Ce n’est pas toujours utile de le recouper, sauf s’il est trop long (plus de 15 cm) et risque d’être piétiné par l’agneau. Dans ce cas on peut le couper, et il faut à tout prix le désinfecter.

Le cordon doit être désinfecté rapidement après la naissance, surtout en bâtiment. Un cordon non traité peut rapidement s’infecter et provoquer des abcès ou problèmes articulaires. Pour désinfecter, le mieux est de mettre du désinfectant (teinture diode, essence de lavandin diluée,…) dans une petite bouteille et de bien tremper le cordon directement dans la bouteille, jusqu'au ventre, à la base du cordon. Il faut changer le contenu de la bouteille après 10 agneaux.

La teinture diode est le désinfectant le plus couramment utilisé car il présente l’avantage d’être rémanent, il apporte une aseptise plus longue que les autres produits.

Identification

Il faut attendre au moins 48h, voire une semaine pour le médailler, pour qu’il ait une meilleure immunité. Cette identification doit être faite absolument avant ses 6 mois, ou avant la sortie de l’exploitation.

Il faut pouvoir identifier l’agneau en attendant de le boucler, en indiquant le numéro de la mère sur un caoutchouc de bocal ou avec de la peinture sur la laine par exemple.

Des trucs pour favoriser l’adoption :

On est parfois amené à faire adopter un agneau par d'autres brebis. Dans la mesure du possible, cette solution est préférable à l'allaitement des orphelins au biberon, qui demande beaucoup de travail. Il y a des brebis plus ou moins maternelles, qui acceptent plus ou moins facilement un agneau orphelin. L'adoption doit avoir lieu aussitôt que possible après la naissance. Si l'agneau n'est pas encore sec, c'est encore mieux.

Pour persuader une brebis d'adopter l'agneau, on peut recourir à plusieurs techniques :

  • L’idéal est de mettre la brebis et l’agneau en case d’agnelage, on les garde dedans jusqu’à ce qu’on soit sûr que l’adoption est réussie.
  • On peut frotter l'agneau dans le placenta d'un agneau de cette brebis pour qu’elle reconnaisse son odeur et qu’elle le lèche.
  • Si la brebis en question a perdu son agneau, on peut récupérer la peau de cet agneau pour en recouvrir l’agneau orphelin, la brebis reconnaîtra l’odeur de son agneau : technique du « pyjama ».
  • Si la brebis ne veut toujours rien savoir, on peut lui bloquer la tête dans un cornadis pour l'empêcher de repousser l'agneau qui cherche à téter. Après quelques jours dans le cornadis, la brebis finit habituellement par accepter l'agneau.

Autres ressources sur l’adoption :