INOSYS Réseaux d'élevage Publications Détail article 

Le revenu des exploitations bovins viande – 2024

2024 : un contexte favorable aux systèmes herbagers. Sale temps pour les cultures !

Publié le par Département économie IDELE - (Institut de l'Elevage), Mylène Berruyer (Institut de l'Elevage), Christèle Pineau (Institut de l'Elevage), Aurélie Blachon (Institut de l'Elevage), Thierry Charroin (Institut de l'Elevage), Laurence Echevarria (Institut de l'Elevage), Guillaume Mathieu (Institut de l'Elevage), Stéphane Passerieux (Institut de l'Elevage), Maximin Bonnet (Institut de l'Elevage), Philippe Tresch (Institut de l'Elevage), Joël Martin (C.A. Ardennes (08)), Christophe Grosbois (Chambre d’agriculture des Pays de la Loire - 49)
Les revenus des éleveurs spécialisés en bovins viande et herbagers se maintiennent depuis 3 ans à des niveaux parmi les plus élevés de la dernière décennie, grâce à une conjoncture bovins viande plus porteuse. Toutefois, les problèmes sanitaires (FCO, MHE) ont pu à la fin de l’année affecter les performances et amputer le produit viande, notamment en région Grand-Est et dans le Sud-Ouest, déjà touché fin 2023. Chaleur et pluies continues lors de l’hiver 2023-2024, printemps très arrosé, maladies et adventices très développés sans possibilité d’intervention, ont conduit à une forte baisse de la qualité et des rendements de toutes les cultures et se traduisent par un nouvel effondrement du produit des cultures. La baisse des charges opérationnelles, malgré l’évolution contenue mais toujours régulière des charges de structure, ne suffit pas à soutenir le revenu de polyculteurs-éleveurs.

Face à une pluviométrie quasi ininterrompue sur l’année, l’herbe n’aura pas été facile à exploiter, induisant des surcoûts de travaux de récolte. La qualité des fourrages est hétérogène et a rendu nécessaire dans certains cas une complémentation énergétique. Des frais sanitaires supplémentaires, liés aux protocoles FCO et MHE nécessaires pour exporter les broutards, ont impacté défavorablement les systèmes naisseurs. Pour autant, la hausse marquée du prix du maigre, des cours toujours soutenus pour les animaux finis et un repli salutaire des prix des intrants (aliments et engrais) sont venus compenser les surcoûts. Ainsi les revenus des systèmes naisseurs de montagne et pastoraux ou herbagers seraient en progression et atteindraient respectivement 26 000 €/UMO et 33 600 €/UMO exploitant. Ceux des naisseurs engraisseurs de jeunes bovins atteindraient les 30 600 €/UMO exploitant. Pour les systèmes spécialisés non herbagers, ayant un système fourrager diversifié, les revenus progresseraient modestement mais resteraient sous la barre des 20 000 €/UMO.

Chez les naisseurs et cultures, la situation reste tendue en 2024. Les revenus se maintiendraient en dessous des 16 000 €/UMO. Il en va de même chez les naisseurs engraisseurs avec cultures, les revenus ne dépasseraient pas les 24 000 €/UMO.

Les cours favorables des veaux sous la mère et le repli de certains postes de charges permettraient à ces systèmes d’améliorer leur revenu de 13%. Il demeurerait en dessous de 15 000 € par UMO exploitant, ce qui positionnerait ces systèmes avec les plus faibles niveaux de rémunération.

Les chiffres concernant le coût de production ou le prix de revient contenus dans cette publication ne peuvent pas être considérés comme des indicateurs de référence pour la contractualisation calculés par IDELE dans le cadre prévu par la loi EGALIM 2. Pour en savoir plus consultez nos pages Indicateurs de référence pour la contractualisation.