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Les tableaux de bord Ovins Viande INOSYS 2020 sont en ligne dans l'observatoire Inosys Réseaux d'élevage

Amélioration du revenu des exploitations spécialisées en zones de plaines ou herbagères

Publié le par Vincent Bellet (Institut de l'Elevage), Carole Jousseins (Institut de l'Elevage), Gilles Saget (Institut de l'Elevage), Marie Miquel (Institut de l'Elevage), Maxime Marois (Institut de l'Elevage), Aurore Prieur (Chambre d’agriculture Pays de la Loire)
Sur le plan économique, toutes régions confondues, le revenu disponible des systèmes spécialisés progresse de 3%, à 24,9 K€/UMO exploitant. En revanche, le revenu des systèmes ovins-grandes cultures est fortement affecté par les baisses de rendement (-11%, à 23,3 K€/UMO), alors qu’il se maintient en système mixte ovins-bovins viande (+1%, à 28,0 K€/UMO). Sur le plan technique, la productivité numérique des brebis progresse de 4 points, à 1,25 agneau/brebis. Avec la 3ème sécheresse consécutive dans de nombreuses régions, la consommation de fourrage distribué remonte légèrement (+4%), à 311 kg MS/brebis. La consommation de concentré poursuit sa progression (+1%), rapportée à la brebis (197 kg) mais recule si on la rapporte au kg de carcasse produit (-2%, à 8,5 kg). Le prix moyen des agneaux progresse de 5%, nettement moins que la cotation de France Agri Mer (+9%).

Ensemble des élevages (conventionnels) - résultats 2020

Les résultats de 249 exploitations ont été centralisés pour la campagne 2020 et 175 ont été mobilisés pour ces tableaux de bord, consultables et téléchargeables via ce lien :

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La productivité des brebis a progressé chez les spécialisés des zones de plaines ou herbagères (131%, +4 points à échantillon constant) comme chez ceux des zones pastorales ou de montagne (121%, +5 points). La progression du prix des agneaux est plus forte en zones de plaines ou herbagères (+6%) qu’en zones pastorales ou de montagne (+4%). Le revenu disponible par UMO remonte nettement dans les zones de plaines ou herbagères (+16%, à 22,6 K€/UMO), mais reste stable dans les zones pastorales ou de montagne (28,3 K€/UMO).

La productivité numérique progresse dans les systèmes mixtes, ovins-bovins (+4 points) comme ovins-cultures (+3 points). Le revenu disponible par UMO est en forte baisse (-11%) en système ovins-cultures mais reste stable en système ovins-bovins.

 

Spécialisés Zones de plaines ou herbagères

A 613 brebis, la taille moyenne des troupeaux est quasiment stable dans les zones herbagères, de même que dans les zones fourragères (-1%, à 484 brebis), alors qu’elle recule dans les zones de cultures (petit échantillon avec des effectifs de brebis très variables). Après les baisses des années précédentes, la productivité numérique remonte dans les zones herbagères (+6 points, à 120%) et dans les zones de cultures (+9 points, à 126%), alors qu’elle se maintient à un niveau très élevé dans les zones fourragères (-1 point, à 153%). Rapportée au kg de carcasse produit, la consommation de concentré est maintenant du même niveau dans toutes les zones, entre 8,1 et 8,3 kg.

Le revenu disponible par UMO exploitant remonte fortement en zones herbagères (+39%, à 25,4 K€), mais il recule en zones de cultures (-4%, à 19,1 K€) comme en zones fourragères (-7%, à 20,0 K€).

Ovins-Grandes Cultures

La taille moyenne des troupeaux est quasiment stable, en zones de cultures (451 brebis, -1%) comme en zones d'élevage (521 brebis, 11%). La productivité numérique progresse légèrement en zones de cultures (125%, +2 points), et plus nettement en zones d’élevage (128%, +5 points). Rapportée au kg de carcasse produit, la consommation moyenne de concentré progresse en zones de cultures (11,6 kg, 4%), mais elle marque un recul très net en zones d’élevage (-17%) pour atteindre un niveau similaire à celui des spécialisés (8,2 kg).,

Le revenu disponible par UMO exploitant est fortement affecté par les baisses de rendement en zones de cultures (-17%, à 25,7 K€), mais les zones d’élevage semblent épargnées (+1%), avec toutefois un niveau de revenu un peu plus faible (21,1 K€).

Ovins-Bovins Viande

Dans ces systèmes mixtes, la progression des effectifs de vaches semble stoppée en zones intensives (zones de cultures ou fourragères, -1%, à 71 vaches), mais elle continue en zones herbagères (+6%, 67 vaches) comme en zones pastorales ou de montagne (+5%, 68 vaches). Seules les zones intensives voient les effectifs de brebis progresser (3%, 424 brebis), alors qu’ils reculent un peu en zones herbagères (-2%, 387 brebis) et plus nettement en zones pastorales ou de montagne (-5%, 415 brebis). La productivité numérique des brebis est en hausse en zones intensives (+11 points, à 128%) comme pastorales (+8 points, à 138%), alors qu’elle se maintient en zones herbagères (125%). Rapportée au kg de carcasse produit, la consommation de concentré enregistre des évolutions divergentes : forte baisse en zones intensives (-9%, 7,2 kg), progression plus ou moins marquée en zones pastorales (+3%, 7,8 kg) et herbagères (+11%, 9,4 kg).

Le revenu disponible par UMO exploitant poursuit les mêmes tendances qu’en 2019, continuant de se redresser en zones pastorales (+12%, à 27,1 K€) et intensives (+12%, à 39,2 K€), reculant en zones herbagères (-8%, à 26,8 K€), plus affectées par les trois sécheresses consécutives.

Spécialisés Zones pastorales ou de montagne

La taille moyenne des troupeaux est stable dans toutes les zones, à 616 brebis en zones pastorales, près de 500 en zones de haute montagne et en légère baisse en zones de montagnes humides, à 572 brebis (-2%). La productivité numérique progresse de 6 à 7 points dans les zones pastorales (117%) et dans les zones de montagnes humides (139%), mais recule de nouveau dans les zones de haute montagne (93%, -3 points), ce que l’on peut être tenté de relier à la pression de la prédation. Rapportée au kg de carcasse produit, la consommation de concentré est globalement en baisse, avec un gradient entre les zones de montagnes humides (8,5 kg), aux conduites relativement intensives, et les zones de haute montagne (6,7 kg), aux conduites plus extensives, les zones pastorales se situant à un niveau de consommation intermédiaire (8,0 kg). Les achats de fourrages retrouvent des niveaux assez limités, entre 5% et 7% des stocks consommés.

L’évolution du revenu disponible par UMO exploitant est hétérogène : nette progression en zones de montagnes humides (+16%, à 26,2 K€), stabilité en zones pastorales (32 K€), fort recul en zones de haute montagne (-22%, à 22,2 K€).

Evolutions 2017-2020

Ces résultats concernent les évolutions sur la période 2017-2020 de 4 échantillons constants : Spécialisés des zones de plaines ou herbagères, Spécialisés des zones pastorales ou de montagne, Ovins-Grandes cultures, Ovins-Bovins viande.

Spécialisés Zones de plaines ou herbagères

Sur un échantillon constant de 36 exploitations spécialisées des zones de plaines ou herbagères, le troupeau a perdu plus de 30 brebis (624 brebis, -5%), en lien avec les trois sécheresses consécutives. Le taux de productivité numérique des brebis s’est stabilisé à 128%, restant en dessous des bons niveaux de 2015 et 2016 (bonnes conditions climatiques des automnes 2014 et 2015). La sécheresse de 2020 n’ayant pas été pire que les précédentes, la consommation de concentré est restée stable, à 191 kg/brebis et 7,9 kg/kg de carcasse produit, soit respectivement +6% et +1% par rapport aux niveaux de 2017. A 98 €/brebis, la marge brute gagne 9 € par rapport à 2019 et dépasse de 5 € le niveau de 2017.

A 24,1 K€/UMO exploitant, le revenu disponible moyen remonte (+12%), mais il reste inférieur de plus de 20% au niveau de 2016. De même la part des éleveurs atteignant ou dépassant le seuil de rémunération de 2 SMIC progresse nettement, à 33%, quasiment au niveau de 2016.

Spécialisés des Zones pastorales ou de montagne

Sur un échantillon constant de 49 exploitations spécialisées des zones pastorales ou de montagne, les structures n’ont quasiment pas bougé en 3 ans, qu’il s’agisse du troupeau, de la SAU, des parcours individuels ou de l’accès aux parcours collectifs. D'une année à l'autre, la productivité des brebis varie assez peu, la moyenne de 2020 retrouvant le niveau de 2016. A 177 kg/brebis et 8,2 kg/kg de carcasse produit, la consommation de concentré recule pour retrouver des niveaux proches de ceux de 2017.

A 27,7 K€/UMO exploitant, le revenu disponible stoppe son érosion, en progression de 2% sur 1 an, mais il reste très en deçà du niveau de 2016 (-14%). Toutefois la part des éleveurs atteignant ou dépassant le seuil de rémunération de 2 SMIC n’est plus que de 16%, en recul de 6 points par rapport à 2019.

Ovins-Grandes Cultures

Sur un échantillon constant de 24 exploitations ovins-grandes cultures les structures des exploitations sont assez stables, autour de 140 ha de SAU et 500 brebis. Le taux de productivité des brebis apparait très stable, entre 121% et 124% selon les années, de même que la consommation de concentré rapportée au kg de carcasse produit, entre 10 et 10,5 kg.

A 21 K€/UMO exploitant, le revenu disponible subit une très forte baisse (-24%), passant en deçà du minimum de 2016. Seulement 8% des éleveurs dégagent au moins 2 SMIC sur le temps consacré à l’atelier ovin, soit 17 points de moins qu’en 2019.

Ovins-Bovins Viande

Sur un échantillon constant de 25 exploitations ovins-bovins viande l'effectif de brebis peine à se maintenir, alors que celui de vaches progresse régulièrement (5 vaches de plus, soit +9%), pour une surface en hausse de 10% et une main-d'œuvre quasiment inchangée. Sur un an, la productivité des brebis (130%) progresse significativement (+6 points), dépassant même le niveau de 2016. Avec la poursuite du cycle d’année sèches, la consommation de concentré se maintient nettement au-dessus du niveau de 2016 (8,2 kg vs 7,5 kg).

A 30,8 K€/UMO exploitant, le revenu disponible reste relativement stable depuis 2017, bien en deçà du niveau de 2016 (-18%). Mais à l’échelle de l’atelier ovin, la part des éleveurs dégageant au moins 2 SMIC (37%) progresse de 4 points et reste nettement au-dessus du niveau de 2017 (+ 22 points).

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