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Résultats techniques et économiques des fermes laitières de l'Ouest - 2020/2021

Des repères pour se situer

Publié le par Aubin Lebrun, Denis Follet (CRA Bretagne), Tanguy Bodin (CRA Bretagne), Sophie Tirard (CRA Bretagne), Nadine Abgrall (CRA Bretagne), Jean-Claude Huchon (CRA Pays de la Loire), Silvère Gelineau (ARVALIS-Institut du Végétal), Guillaume Chevalier (CRA Pays de la Loire), Charlotte Morin (CRA Pays de la Loire), Domitille Rondeau (CRA Pays de la Loire), Laurent Gaboriau (CRA Pays de la Loire), Benoît Rubin (Institut de l'Elevage)
De par la cohérence de leur système de production, les résultats technico-économiques des fermes INOSYS Bretagne et Pays de la Loire se situent dans le quart supérieur des exploitations laitières de l’Ouest. Les éléments présentés dans ce dossier peuvent donc être considérés comme des objectifs à atteindre dans une démarche d’optimisation du système laitier. Il convient de souligner que les tailles d’échantillons et les modalités de sélection des exploitations INOYSYS ne permettent pas de retenir ces indicateurs pour la contractualisation du prix du lait.

 

Plus de lait produit et une meilleure efficacité économique dans les fermes INOSYS de l’Ouest

La structure des exploitations INOSYS (y compris en bio) sont de plus grandes dimensions (SAU, UMO, UGB) que la moyenne régionale. Elles se caractérisent également par une plus forte productivité de la main d’œuvre, qui s’explique principalement par un niveau de production par vache plus élevé (+ 800 l/VL), malgré un niveau d’intensification fourragère (%maïs/SFP) plus faible.

Chez les spécialisés lait conventionnels, le haut niveau de produits par UMO couplé à une meilleure efficacité économique (EBE/PB) permet de dégager un revenu disponible supérieur de 6 000 €/exploitant par rapport à la ferme laitière moyenne de l’Ouest (RICA, 2020. traitement Idele).

 

Bretagne & Pays de la Loire

Inosys Réseau d'élevage 2020

Lait spécialisé conventionnel

Agreste RICA 2020

(OTEX 45, hors élevage AB ou avec présence de VA)

Nombre d'élevage 35 140 (extrapolé : 12 142 fermes)
UMO totales 2,15 1,90
UMO exploitant 1,75 1,63
SAU 104 ha 95 ha
SFP (dont % maïs) 80 ha (33%) 73 ha (37%)
UGB lait 122 112
Nombre VL 86 72
Lait vendu 680 200 litres 518 400 litres
Lait vendu/UMO 316 000 litres 271 800 litres 
Produit Brut/UMO 156,8 k€ 146,7 k€
EBE avant MO*/PB  41% 39%
Revenu disponible/UMO exploitant

32,0 k€

25,9 k€

*EBE avant MO = Excédent Brut d’Exploitation hors salaires des salariés et charges sociales salariés et exploitants

Des systèmes laitiers aux stratégies différentes

SYSTÈMES MAÏS : MAXIMISER LE LAIT PAR HECTARE

Avec une alimentation composée principalement de fourrages stockés et près de la moitié des fermes de l’échantillon équipées de robot de traite, l’objectif de ces exploitations est de maximiser le lait par vache et par hectare pour libérer des surfaces en cultures de ventes (35% de la SAU). En 2020, le prix de revient diminue légèrement pour atteindre 343 €/1000 l, avec d’importants écarts de coût de bâtiments & installations entre les exploitations.

SYSTÈMES MAÏS-HERBE : SÉCURISER AVEC DU MAÏS TOUT EN VALORISANT L’HERBE

C’est le système le plus fréquent de l’Ouest, avec des disparités sur la conduite alimentaire (part de l’herbe pâturée) selon les conditions pédoclimatiques. Le prix de revient est égal à 362 €/1000 l. Les différences de rémunération entre exploitations s’expliquent principalement par le coût du système d’alimentation (mécanisation, achats d’aliments, approvisionnement des surfaces et foncier) avec près de 60€/1000l d’écart entre le ¼ supérieur et le ¼ inférieur (tri sur la rémunération permise exploitant).

SYSTÈMES AVEC PLUS DE 70% D'HERBE DANS LA SFP : TIRER PARTI DU PÂTURAGE

Avec une stratégie économe visant à maximiser la valorisation de l’herbe pâturée, ces exploitations ont une meilleure maîtrise des achats de concentrés (43 €/1000 l, 118 g de concentrés/litre). Le prix de revient est égal à 354€/1000 l, avec de fortes disparités sur les charges de mécanisation, allant du simple au double entre exploitations.

SYSTÈME EN AGRICULTURE BIOLOGIQUE : DES FERMES PRODUCTIVES

Les fermes de ce petit échantillon sont de dimensions plus grandes que la moyenne régionale (3 UMO, 150 ha SAU, 689 000 litres vendus). Avec un revenu disponible de 41 700 €/UMO exploitant, les résultats économiques de ces fermes sont 2 fois supérieurs à ce qui est observé en moyenne par les centres de gestion. A l’échelle de l’atelier lait, la rémunération permise atteint 3,3 SMIC/UMO exploitant en moyenne avec un prix de revient de 405 €/1000 l (contre 529€ en 2020 en AB de plaine, selon le Tableau de bord - Indicateur Coût de production, CNIEL).