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Augmenter le stockage carbone

Publié le par Elisabeth Castellan (Institut de l'Elevage), Pierre-Emmanuel Belot, Yannick Pechuzal (Institut de l'Elevage), Simon Fourdin, Thierry Charroin (Institut de l'Elevage), Aubin Lebrun, Monique Laurent (Institut de l'Elevage), Alice Berchoux (Institut de l'Elevage), Alizée Chouteau (AFPF), Sophie Tirard (CRA Bretagne), Daniel Coueffé (C.A. Haute-Marne (52)), Dupire Olivier (APCA)
C’est aussi une famille de leviers pour réduire son empreinte carbone, que ce soit par l’implantation de prairies ou les haies.

 

Sommaire

Implanter des haies

Augmenter les surfaces des prairies temporaires

Augmenter le durée des prairies temporaires dans leur rotation

Augmenter les prairies permanentes

 


Implanter des haies

Empreinte carboneBilan azoteEconomie (EBE)Facilité de mise en oeuvreDélais d'impactTemps de travail

Améliorateur

Neutre

Neutre*

Simple

Long terme

Neutre

* Fonction des dispositifs d'aide existants

Conditions de réussite

  • Conditions d’implantation et protection des pieds
  • Choix d’espèces adaptés en fonction de la zone et du type de valorisation des haies
  • Au-delà de l’implantation, entretien régulier des haies implantées

Impacts

  • Stockage supplémentaire : 250 kg de carbone par 100 mètres linéaires par an. Pour avoir un impact significatif, il faut donc implanter un linéaire important.
  • La haie apporte également un confort aux animaux dans les parcelles pâturées (ombre, coupe-vent) et contribue aussi à l’augmentation de la biodiversité.

Par exemple, en exploitation laitière de Rhone Alpes implanter 5 500 m de haie permet de réduire l’empreinte de 4%.

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Augmenter les surfaces des prairies temporaires

Empreinte carboneBilan azoteEconomie (EBE)Facilité de mise en oeuvreDélais d'impactTemps de travail

Améliorateur

Neutre

Pénalisant

Complexe

Moyen terme

Neutre

Ce levier a été imaginé pour mesurer l'impact de passer en système laitier 100% herbager par l'introduction de prairies temporaires.

Conditions de réussite

  • Compenser la baisse d’EBE par une meilleure valeur ajoutée du lait (à minima 11€/ 1000l)
  • Ne pas être contraint en surface

Impacts

 

  • Augmentation du stockage carbone en fonction de la rotation des prairies temporaires
  • Réduction des achats de concentrés et donc de leur impact GES
  • Baisse du lait/VL (fonction de la qualité des fourrages)

Par exemple, en système de montagne en Auvergne, implanter 13 ha de prairies temporaires à la place du maïs ensilage et d’une partie de la surface en céréales permet de réduire les concentrés de l’ordre de 20 g/L de lait, et de diminuer l’empreinte carbone de 29%. Cependant, l’EBE se dégrade à hauteur de 6%.


Augmenter la durée des prairies temporaires

Empreinte carboneBilan azoteEconomie (EBE)Facilité de mise en oeuvreDélais d'impactTemps de travail

Améliorateur

Neutre

Neutre

Simple

Moyen terme

Neutre

 

Conditions de réussite

  • La conduite des prairies doit permettre d’augmenter leur longévité
  • La conservation d’une prairie fortement dégradée peut-être contre-productif
  • Adapter le choix des espèces à la durée de vie de la prairie

Impacts

  • L’augmentation de la durée de vie des prairies temporaires augmente le stockage carbone.
  • L’impact de ce levier est dépendant de la surface concernée et de la durée d’allongement. Il est également dépendant de la durée de la prairie temporaire par rapport à la durée de la rotation (à minima 2/3 du temps de la rotation).

Par exemple, en système polyculteur lait du Centre ouest, passer d’une rotation de 4 ans de prairie sur 7 ans, à 6 ans de prairie sur 9 ans, permet de réduire l’empreinte de 3%.

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Exemple fiche Grand Est


Augmenter les prairies permanentes

Empreinte carboneBilan azoteEconomie (EBE)Facilité de mise en oeuvreDélais d'impactTemps de travail

Améliorateur

Améliorateur

Pénalisant

Moyen

Moyen terme

Améliorateur

 

Conditions de réussite

  • Avoir les surfaces disponibles pour augmenter les surfaces et assurer son stock fourrager.
  • Choix d’espèces et de variétés adaptés à son contexte pédoclimatique et utilisation.
  • Souvent lié à un bouleversement plus important du système (objectif de production, modification du système fourrager), en lien par exemple avec une conversion vers l’agriculture biologique.

Impacts

  • Augmentation du stockage carbone
  • Perte de surface en culture ou prairie temporaire (fonction de l’utilisation initiale des surfaces)
  • En fonction de la situation initiale et de l’impact technique (perte en lait, économie de concentrés, surface en culture) peut entrainer une perte économique

Par exemple, en système plaine herbager du Centre Ouest, l’introduction de 10ha de prairies permanentes permet de réduire l’empreinte de 6%. Cependant, cela entraîne une perte d’EBE de 9% liée à la réduction des cultures de vente.