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[Parole d'éleveurs - covid19] Adapter une activité de transformation fromagère en AOP St Nectaire pour garder et développer sa clientèle

Publié le par Lucille Boucher (C.A. Puy de Dôme (63)), Yannick Pechuzal (Institut de l'Elevage)
Pendant la crise sanitaire liée au covid 19, la Chambre d'Agriculture du Puy de Dôme s'est intéressée aux différentes formes d'adaptation des exploitations pour répondre à un contexte exceptionnel. Lucille Boucher, conseillère à la Chambre interroge Céline Daldin, un des 6 associés du GAEC de Fléchat (Orcival). Comment une exploitation en production laitière et transformation fromagère AOP Saint Nectaire s'est-elle organisée pour faire face à la crise et avec quel résultat ?

 

Le GAEC de Flechat à Orcival regroupe 6 associés 9 salariés (soins aux animaux, traite, transformation fromagère) sur 100 ha de SAU pour 150 vaches laitière.

La production représente 1 200 000 litres de lait intégralement transformé après la traite (deux fois par jour). Deux jours de production sont affinés et vendus à la ferme, le reste est vendu en blanc à un affineur.

En Saint Nectaire l'affinage est de 28 jours. Ce n'est pas un fromage fait pour être affiné beaucoup plus longtemps, d'où la nécessité de maintenir les débouchés même en cas de crise, car la cave est vite pleine !

 

Une nouvelle organisation pour faire face à la crise 

  • Baisse de la production laitière pour répondre à la demande de la filière et amortir la chute des ventes (tarissements plus précoces, vente de vaches...)
  • 1 jour de production laitière reversé à la laiterie pour ne pas augmenter les stocks de fromage
  • Mise à profit de la période plus froide au début du confinement pour produire moins.
  • Recherche de solution pour maintenir la vente à la ferme et trouver de nouveaux débouchés pour compenser la perte des clients de l'hôtellerie et restauration.

 

Pour un résultat gagnant !

La production s'est écoulée correctement. Depuis le déconfinement, les clients habituels reviennent à la ferme et de nouveaux clients sont arrivés par "solidarité", par le bouche à oreille.

C'est une bonne occasion de fidéliser de nouveaux clients.

L'exploitation a mis en place une nouvelle organisation du travail pour s'adapter. Tout le monde a fait des heures supplémentaires pour faire face aux nouvelles tâches (prise de rendez-vous par téléphone, gestion du site web, organisation de points de livraison...)

 

Quel regard sur ces adaptations ?

Cette crise a montré qu'il faut être ouvert d'esprit et réactif par rapport à la situation pour faire face !

Malgré l'inquiétude, c'était une belle occasion de communiquer avec les consommateurs, d'expliquer d'où vient ce qu'on mange. Une belle occasion pour les éleveurs de s'approprier des éléments de circuits courts pour garder et développer la clientèle.

Il faut continuer dans ce sens pour maintenir les débouchés trouvés pendant la crise et miser sur l'agrotourisme pour maintenir le lien producteur - consommateur.