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Gestion des effluents et des déjections (GED)

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Materiel d'épandage des déjections animales
Quel matériel d'épandage pour quel produit
Le choix du matériel d’épandage est un élément clé du raisonnement de la fertilisation. Il s’agit d’atteindre les doses d’apport de déjection par culture préconisées dans le plan de fumure prévisionnel. Les matériels utilisés dépendent de la consistance des produits et de la sensibilité des sols au tassement en période humide. La tonne à lisier et l’épandeur à fumier sont les matériels les plus fréquemment utilisés. Par ailleurs sont présents selon les besoins des équipements assurant une meilleure répartition et une réduction de la dose, une moindre charge sur le sol, de moindres émissions vers l’air, un évitement latéral d’épandage sur des zones non désirées (cours d’eau).

 

Performance du matériel d'épandage : un double objectif de respect de la dose pour nourrir les plantes et protéger l'environnement

La régularité d'un épandage permet de garantir un prélèvement optimal par les plantes donc un risque de lessivage de l'azote minimal. Un matériel d'épandage est d'autant plus performant qu'il permet d'approcher la dose moyenne préconisée (PPF) à tout moment du chantier d'épandage sur la parcelle. Cet objectif est difficilement accessible car les déjections épandues sont des produits souvent hétérogènes de composition, les parcelles des exploitations sont de forme, de taille et de pente variables, et les matériels utilisés sont plus ou moins récents, entretenus et réglés pour épandre au mieux les produits en fonction de leurs caractéristiques. Celles-ci sont souvent mal connues (humidité, paillosité, viscosité, teneurs en nutriments). De nouvelles technologies ont été mises en place ces dernières années qui cherchent à ajuster la vitesse d'avancement, le débit instantané avec les besoins de la culture réceptrice (géolocalisation) compte tenu de l'analyse du produit épandu effectuée régulièrement (par système de mesure embarqué).

 

Depuis 2013, un éco label a été créé pour renseigner les agriculteurs et entrepreneurs sur les performances environnementales des matériels d’épandage et plusieurs constructeurs ont  déjà certifiés un ou plusieurs matériels. http://www.eco-epandage.com/.

Chargement de l’épandeur : chercher à homogénéiser le produit

La reprise du produit depuis les bâtiments, fosses ou fumières vers l’épandeur peut permettre de limiter les variations de consistance et de teneurs en fertilisants des déjections contenues dans un épandeur mais aussi entre les différents épandeurs arrivant dans une même parcelle.

  • Brassage du lisier dans la fosse avant reprise dans la tonne à lisier

En fosse de stockage sans brassage, les matières en suspension dans le lisier se déposent et forment un sédiment riche en phosphore et en azote organique. La fraction plus liquide au-dessus contient essentiellement le potassium et l’azote ammoniacal, rapidement efficace pour le couvert récepteur. Enfin, en surface une croute constituée de résidus de foin et pailles peut se former, notamment pour les lisiers de bovins, ce qui limite les déperditions d’azote ammoniacal.

Un brassage réalisé toutes les semaines ou tous les 15 jours et avant la reprise pour l’épandage permet d’homogénéiser le lisier qui sera épandu et d’éviter les problèmes de reprise des fonds de fosse.

  • Reprise des tas de Fumiers 

Il est possible d’homogénéiser le fumier de volaille lors de la reprise dans un poulailler. Lors de la vidange, il faut prendre le fumier en biais par rapport à l’alignement des zones de mangeoire (fumier humide et chargé en déjection), dortoir (zone plus sèche) et d’abreuvoir (fumier plus humide).

De même, les tas de fumiers d’un élevage bovin peuvent être assez hétérogènes selon les lots d’animaux en bâtiment, les pratiques de paillage, le mode de stockage et l’âge du tas. Ainsi, la reprise d’un tas issu du nettoyage d’une nurserie, d’un bâtiment génisse en litière accumulée ou de couloir raclé peu paillé d’un bâtiment vaches n’auront pas les mêmes densités ni teneurs en fertilisants. Ces types de fumier ne nécessitent donc pas tous les mêmes réglages de l’épandeur (vitesses du fond mouvant du caisson et d’avancée du tracteur).

Enfin, pour obtenir un épandage avec une dose bien répartie sur la parcelle, il faut que la caisse de l’épandeur soit remplie de façon la plus homogène possible c’est-à-dire :

  • sans zone tassée

  • à une hauteur constante sur toute la largeur et sans dépasser la hauteur des hérissons ou du tablier,

  • de la même façon d’un voyage à l’autre.

Evaluer les quantités chargées

La quantité de fumier chargée dans l’épandeur est fonction de la densité du produit et du taux de remplissage   qui peut facilement varier de 60 à 90% du volume maximal.

Quantité de fumier dans l’épandeur =  Densité* volume rempli

Des systèmes de pesée embarquée permettent de connaitre cette quantité.  Si l’épandeur n’en est pas équipé, la pesée de plusieurs épandeurs sur pont bascule permet d’évaluer l’apport sur la parcelle. A défaut, une approche peut aussi se faire à partir de la densité du fumier chargé. Celle-ci étant variable, il est toujours possible de peser des seaux de volume connu en tassant le fumier à la botte puis de peser (densité = poids/volume).

Quelques repères  de densité des produits:

Type de produits

Densités

(kg/m 3)

Fumier pailleux de volailles

Fumier de volailles après stockage

200-300

400-500

Fumier de bovins frais de litière accumulée

Fumier mur (après stockage)

500-650

600-700

Fumier de bovins mou de logettes paillées

700-900

Fumier de taurillon

700-800

Compost de fumier de bovins

800-950

lisiers

1000

Sources : Effluent d’élevage mieux les connaitre pour bien les valoriser, Satege, juin 2013 et Fumiers et lisiers : des engrais pour vos prairies, Chambres d’agriculture, instituts techniques et Cuma région pays de la Loire, 1995.

Eviter les produits  difficilement épandables

Les produits de consistance intermédiaire (10-15% MS) sont difficiles à épandre dans de bonnes conditions (lisiers pâteux, fumiers mous). Des équipements dédiés (pompes hacheuses, portes étanches) sont à prévoir.  Mieux typer ces produits en bâtiment peut être une voie pour mieux gérer l’épandage de ces produits (diluer les produits trop visqueux, égoutter les fumiers mous).

Des techniques comme le compostage des fumiers pailleux présentent l’avantage de brasser et donc d’homogénéiser le produit à épandre mais aussi d’en modifier la consistance et le volume, facilitant ainsi son épandage à plus faible dose (facilité d’émiettement du produit composté).

Dose de lisier épandue : rappel de la formule de calcul

Le réglage du débit de vidange de la tonne à lisier génère la quantité éjectée à travers  le système de répartition (buse palette, rampe d’épandage) à chaque minute. La vitesse d’avancement du tracteur répartit cette quantité sur une plus ou moins grande surface au sol. La résultante de ces deux paramètres est donc la dose de produit reçue par les plantes au sol.

Dose = A/B

A =débit de vidange de l’épandeur (m3/min) *600

B = largeur utile d’épandage (m) * vitesse d’avancement du tracteur (km/h)

La largeur utile est la distance entre deux axes consécutifs (un passage allez et retour du tracteur dans le champ).

Dose de fumier épandue : rappel de la formule de calcul

La vitesse du fond mouvant de l’épandeur à fumier génère la quantité éjectée à travers les hérissions à chaque minute. La vitesse d’avancement du tracteur répartit cette quantité sur une plus ou moins grande surface au sol. La résultante de ces deux paramètres est donc la dose de produit reçue par les plantes au sol.

Dose = A/B

A =débit de vidange de l’épandeur (tonne/min) *600

B = largeur utile d’épandage (m) * vitesse d’avancement du tracteur (km/h)

La largeur utile est la distance entre deux axes consécutifs (un passage allez et retour du tracteur dans le champ).

 

Une autre approche consiste à observer la  distance effectuée pour vider l’épandeur (L), connaissant sa contenance et la dose souhaitée par le PPF.

Dose (T/Ha) = quantité chargée dans l’épandeur/surface de sol épandu =

 =  Poids épandu (t)*10 000/ (l*L)

L longueur de vidange = mètres effectués dans le champ pour vider l’épandeur

l est la largeur utile en mètres (lié au système de répartition de l’épandeur).

Une fois la longueur à parcourir déterminée à partir de la dose souhaitée PPF, compte tenu du volume de l’épandeur et de sa largeur utile de projection (l) mais aussi de la densité du produit à épandre, l’agriculteur doit chercher les bons rapports de vitesse et de régime moteur lui permettant de vider l’épandeur sur la distance objectif avec la vitesse de fond mouvant fixée de son épandeur.

Différents types de variations dans les doses apportées et solutions

Sans matériel d’ajustements automatiques, différentes sortes de variations de la dose épandue sont observées.

  • Variations de doses liées à la vitesse d’avancement du tracteur :

Lors du déplacement du tracteur dans la parcelle, la quantité épandue varie en fonction de la vitesse d’avancement du tracteur si le débit instantané est fixe. Par exemple dans une parcelle en forte pente, la dose épandue est plus forte lors des passages en montée alors qu’elle diminue en descente,  lors des allez-venues dans la parcelle. Ce sont des variations longitudinales.

  • Variations au fil du temps liées au débit : 

La dose d’épandage a tendance à être inférieure à celle souhaitée en début et fin de chantier d’épandage lorsque le caisson ou la tonne sont très pleins ou au contraire à plus des trois quart vides. Le tablier accompagnateur évitant l’effondrement du solide dans l’épandeur à fumier permet de stabiliser le débit durant la vidange.

  • Variations liés au système de répartition

Selon la performance des systèmes de répartition des déjections placés à la sortie du contenant (tonne à lisier, caisson de l’épandeur), des variations  de dose plus ou moins importantes s’observent perpendiculairement à l’axe d’avancée du tracteur.   A un instant donné, la quantité de déjection reçue au sol n’est pas la même selon la distance de la placette par rapport à l’axe d’avancement du tracteur (centrale ou éloignée de l’axe). Par exemple, un épandage de lisier avec buse palette accuse souvent une variation de l’ordre de 25% sur un passage bien réglé. De plus, la juxtaposition des surfaces de sol épandues loin de l’axe du tracteur lors des aller-venues dans une parcelle peuvent accroitre ou corriger partiellement la variation de dose. Ce sont des variations ‘transversales’ de la dose appliquée.

  • Variations liées aux conditions météorologiques

Un fort vent latéral peut dégrader la répartition transversale du produit épandu avec des hérissons horizontaux (report du produit).

Des conditions favorables à la volatilisation d’azote peuvent expliquer qu’avec un même produit épandu en surface avec les mêmes réglages mais sur deux parcelles à deux jours d’intervalle, l’un chaud et sec et l’autre plus froid et humide auront une dose efficace d’azote disponible pour les plantes différentes (volatilisation de l’azote). 

Ainsi, certaines variations peuvent être amoindries par de bonnes pratiques d’épandage (choix du jour, mode reprise et de chargement, conduite régulière) alors que d’autre peuvent être limitées grâce à des équipements technologiques. Par exemple, la mise en place sur la tonne à lisier ou l’épandeur à fumier d’un système DPA (débit Proportionnel à l’avancement) électronique couplé à la pesée embarquée permet de garantir le débit souhaité sans se préoccuper de la vitesse d’avancement du tracteur (lisier) ou de la vitesse de fond de tapis (caisson de l’épandeur à fumier). Il y a moins de variations de dose longitudinales.

Des systèmes comme les rampes à  lisier servent à répartir le flux à épandre en différent points de sorties, réduisant ainsi les variations transversales de dose. Plus le lisier est fluide (moins de 8% de matière sèche), plus les ramifications peuvent être nombreuses, donc la surface épandue augmente et la dose se réduit. Cependant, le brassage et le hachage sont nécessaires pour éviter que les canalisations ne se bouchent dès lors que le produit est plus visqueux ou avec présence de pailles.

Les hérissons verticaux émiettent les fumiers. Placés verticalement, ils élargissent la surface au sol réceptrice et réduisent la dose de fumier frais pailleux reçue au sol (par rapport aux anciens hérissons horizontaux).  Pour les composts, et produits peu pailleux comme les fientes, l’ajout d’une table d’épandage permet mieux répartir et réduire la dose (plateaux rotatifs des tables d’épandage).

Ces bonnes conduites et équipements, en favorisant un apport régulier et à faible dose de fertilisants organiques sont donc des éléments clés pour la préservation de la ressource en eau et garantissent des économies d’achats d’engrais minéraux.

 

Des équipements complémentaires pour préserver la qualité de l'air

Pour les produits riches en azote minéral comme les lisiers, les rampes d'épandage peuvent être équipées de systèmes conduisant les déjections au plus près du sol (pendillards, patins) ou dans le sol (enfouisseur) de façon à limiter les pertes par volatilisation d'ammoniac et préserver les fertilisants pour les plantes. Ces systèmes réduisent également les nuisances olfactives ce qui autorise un épandage plus proche des tiers. Cependant, la puissance de traction doit être supérieure avec enfouisseur. La performance de différents

 

Des équipements pour protéger le sol et les cultures

Pour réduire les temps de trajets et donc la durée des chantiers d’épandage, les volumes des tonnes à lisier et épandeurs à fumiers ont tendance à s’accroitre. De nombreux chantiers d’épandage sont délégués aux entreprises ou CUMA. Le poids croissant doit être corrigé par le nombre d’essieu, la largeur des pneus,  afin de limiter les risques de tassement, notamment en condition d’épandage humide. Des systèmes d’épandage sans tonne à lisier sont également possible, notamment dans le cas de parcellaire regroupé autour du site bâtiment (canalisations enterrées) ou d’un ouvrage de stockage (fosse ou poche pour l’ilot de parcelle concerné, alimentée par la route). Un tuyau ombilical de plusieurs centaines de mètres amène le lisier vers la rampe d’épandage.

A quel prix ?

Les couts d’investissement dans le matériel d’épandage étant souvent importants, de nombreux agriculteurs optent pour une solution collective d’équipement (entreprises agricoles, CUMA…) ce qui permet de réduire les contraintes de main d’œuvre et de disposer de matériel récent. Une étude de 2012, IRSTEA enquêtant constructeurs et utilisateurs (CUMA, ETA) de matériels d’épandage notait  néanmoins un plus lent renouvellement du matériel d’épandage des lisiers que de fumiers avec une forte prédominance des buses palettes. 20% des ventes étaient constitués de rampes à buse et pendillards, enfouisseurs. Des équipements de maitrise de dose (DPA, débitmètre, pesage, tablier accompagnateur, volet de bordure) étaient proposés par les constructeurs mais très peu représentés dans le parc opérationnel. Le cout plus élevé étant l’un des freins au déploiement de ces dispositifs.

Hors, pour choisir un matériel il est important de considérer à la fois les couts d’investissement et de fonctionnement (achat, entretien, réparation, carburant…) sans oublier les gains procurés par l’économie d’engrais du commerce réalisé par une meilleure valorisation agronomique des déjections. Ce dernier élément peut en effet changer l’ordre de choix. Par exemple, le cout d’un équipement d’épandage de lisier avec d’enfouisseur estimé être 40% supérieur à celui d’un équipement traditionnel en buse palette devient au contraire 5% moins élevé en cout total une fois les déperditions de minéraux évité intégré d’après, salon aux champs 2017, www.entraid.com.

Lorsque les cheptels par exploitation s’accroissent, que les animaux vont moins au pâturage, ou qu’un choix de bâtiment tout lisier est réalisé avec des économies de paille à la clé, les volumes liquides à épandre augmentent avec parfois des temps importants passés sur route. L’équipement en tonnes de gros volume pour optimiser les temps de trajets s’observe, ce qui contribue à l’entretien organique des îlots éloignés. Par ailleurs, la méthanisation collective est aussi pourvoyeuse d’effluents en continue sur l’année. Ainsi, pour respecter les sols et éviter le tassement lié à de trop lourdes tonnes à lisier épandues en conditions météorologiques parfois limitantes tout en continuant à gagner du temps sur les trajets, de nouvelles solutions techniques se développent comme l’épandage sans tonnes à lisier ou l’automoteur, présentées ici.

I. Respecter son capital sol

“Il n’est pas rare de passer 2 fois plus de temps sur la route avec la tonne, voire même plus, qu’à l’épandage qui se fait en quelques minutes" témoignent certains agriculteurs.

Les choix d’équipement se portent souvent sur l’utilisation d’une tonne à lisier de grande capacité avec un tracteur de forte puissance pour limiter les temps de trajet. L’ensemble tracteur et tonne à lisier avoisine ou dépasse souvent les 40 tonnes dans certaines régions.

La dégradation du sol en surface ou plus en profondeur peut résulter d’un épandage inadapté.  Des sols sensibles au tassement, des conditions limites dans les parcelles (zones plus humides, fenêtres météorologiques favorables à l’épandage courtes certaines années…) peuvent conduire à abîmer le sol, ce qui demandera ensuite des travaux de réhabilitation sur le long terme.

Pour certains sols de l’exploitation, il est important d’être plus vigilant, notamment lors d'interventions avec du matériel lourd sur parcelles cultivées. Mon sol est-il vulnérable ? Pour une première approche par grande zone, retrouvez ci-dessous la carte de sensibilité des sols au tassement sur le site du GIS sol pour la France métropolitaine

II. Rappel des consignes pour optimiser son matériel d’épandage aux champs

Le problème des tonnes à lisier qui font le transport et l’épandage est que la pression des pneumatiques (de la tonne et du tracteur) est adaptée à la route (pour sol dur) et donc très souvent trop importante pour évoluer sur les champs. Avec des ensembles importants et des poids avoisinant les 40 tonnes (voir article circulation routière), l’impact au sol n’est pas négligeable.

Source FRCUMA

Pour limiter le tassement du sol :

  • intervenir sur sol ressuyé et sec
  • adapter sa pression au transport et au champ (solution le télégonflage)
  • dissocier le transport et l’épandage, utiliser du matériel adapté (poids, volume, pneumatiques) au travail effectué et à ses conditions
 

III. Un problème de temps pour le chantier d’épandage ?

Lorsque les volumes à épandre augmentent avec un équipement de grande capacité, l’organisation de chantiers d’épandage de lisier peut atteindre des limites en termes de débit de chantier et  de main d'œuvre. Ainsi, au-delà de 10 km de distance entre le lieu de stockage des effluents et le champ à épandre, l’impact économique est non négligeable et surtout le temps de chantier peut être optimisé avec une organisation permettant la dissociation du transport et l’épandage.

Retrouvez dans la vidéo suivante les enjeux de l'épandage des effluents liquides (lisier, digestat), avec des exemples d’organisations de chantiers différentes de celle de la tonne qui assure les deux fonctions de transport et d’épandage. Vous y découvrirez également un panel de matériels innovants pour le stockage, le transport et l'épandage.

IV. Epandage sans tonne à lisier, une option à envisager si……?

Comment  se pratique l’épandage aux champs sans tonne à lisier ?

Exploitations avec parcellaires très groupés autour du site (épandable à 100m de la fosse) : situation favorable

Sinon :

  • Recours à un caisson tampon mobile (de l’ordre de 30M3), qui suit le chantier d’épandage
  • Ou faire installer un stockage de petite capacité au sein de l'îlot éloigné du site (poche à lisier…)
  • Réaliser l’épandage aux champs avec un système d’épandage sans tonne, relié au caisson de stockage intermédiaire par un tuyau

Des témoignages :

Cuma de Plurien (Côtes d’Armor)

Certaines cuma de l’ouest ont fait ce choix depuis plusieurs années, elles ont même renouvelé leur équipement d’épandage sans tonne comme la cuma de Plurien dans les Côtes d’Armor. Elle s’est orientée vers l’épandage sans tonne depuis 15 années et elle vient de réinvestir dans cette technique retrouvez-la sur un chantier dans la vidéo ci-dessous :

Cuma de Piacé (Sarthe)

Optimiser ses effluents les plus riches même sur les parcelles éloignées.

Ci-dessous le cas d’un éleveur de porcs qui épand son lisier le plus riche sur ses parcelles de céréales les plus éloignées, pour le valoriser au mieux et surtout économiser des fertilisants chimiques. Malgré le coût de l’épandage qui semble élevé (5€/m3), d’après ses calculs, l’éleveur rentabilise cette valorisation par rapport à une fertilisation chimique.

Récapitulatif de l’épandage sans tonne à lisier:

Pourquoi ?

Débit de chantier à l’épandage plus important, une fois la technique et l’organisation bien maîtrisée
Permet d’épandre plus tôt sur parcelles peu portantes,
Un atout pour la culture, pour ajuster la date d’épandage sur une période de début de prélèvement sur céréales,
Autres motivations : retour de digestat d’unité collective de méthanisation sur le stockage intermédiaire de l'îlot éloigné du site d’exploitation ?

Retours techniques

  • Des difficultés aussi : en parcelles avec cailloux saillants, lorsqu’il y a des arbres ou poteaux électriques, en parcelle bosselée, biscornue, en pente. Plus adapté à des parcellaires avec grande longueur pour limiter le temps d’installation. Plus rentable donc à pratiquer sur des parcelles de grande surface.
  • Deux chauffeurs minimum pour la réalisation d’un tel chantier, un qui fait l’épandage et un qui ravitaille le caisson tampon, mais souvent si la distance est supérieur à 7 km, il faudra deux ensembles de ravitaillement pour assurer l'épandage en continu.
  • Si le champ est à moins de 1 km de la fosse, pas besoin de caisson tampon et donc pas d’ensemble de ravitaillement (si pas de route entre la fosse et le champ).
  • Le coût de l’épandage sans tonne peut aller d’environ 2 €/m3 si les parcelles sont proches de la fosse à plus de 4 €/m3 si les parcelles sont éloignées de plus de 10 km. Mais ces coûts peuvent être similaires avec un chantier non dissocié (où la tonne assure le transport et l’épandage) lorsque la distance est importante.

V. Automoteurs, une solution pour à envisager si….. ?

Les automoteurs, une nouvelle solution pour un épandage rapide sur parcelle avec moindre volume embarqué : les  gros volumes de transport du lisier sont réservés au trajet fosse-champs.

Ses atouts :

  • Epandage plus rapide (débit de chantier) car un matériel qui ne s’arrête pas d’épandre aux champs et pas de temps mort pour l’installation du matériel (tuyau des épandages sans tonne).
  • Plus maniable que le système sans tonne (pas de tuyau)
  • Préservation de la structure du sol avec l’équipement :télé gonflage, avancement en crabe, pneumatique adaptés

Ses limites :

  • Contraignant : avoir au moins 2 à trois chauffeurs disponibles en même temps
  • S’organiser : synchroniser les vitesses aller-retour fosse, compter le temps de remplissage de la tonne à lisier, vitesse de vidange de l’automoteur aux champs selon les îlots,... Bien évaluer le volume du caisson compte tenu de la surface de l'îlot à épandre et de la vitesse de l’automoteur d’une part et le volume et le nombre des tonnes à lisier en ravitaillement selon la distance.

Pour s’y retrouver dans les automoteurs spécialisés dans l’épandage,

Téléchargez les fiches techniques CUMA Ouest

VII. Témoignages

Découvrez les deux stratégies suivies par des CUMA ayant investi récemment dans des automoteurs :

Un automoteur de 21 m3  ravitaillé par deux tonnes de 20 m3 pour épandre les 100 000 m3  de digestats produits chaque année par les unités de méthanisation. Video sur la cuma Biolys créée par les membres de deux unités de méthanisation du Maine et Loire.

Plus récemment la cuma l’Union Hilairienne en Ille et vilaine a opté pour l'investissement dans un automoteur d’occasion de 14 m3 avec 2 enfouisseurs (mixte 8,7 m et à dents de 6m). L’objectif est d’améliorer le service rendu aux adhérents, débit de chantier, respect du sol. Pour compléter les équipements de l’automoteur, les responsables de la cuma envisagent d’adapter un capteur infrarouge pour connaître la valeur de l’effluent épandu.

 

(Auteur : Séverine Bourrin - FRCUMA Ouest)

(Article rédigé dans le cadre du projet CASDAR ARPIDA - ENGAGE)

Ressources réglementaires
L'augmentation des tailles de troupeaux, la nécessité de respecter les périodes d'épandage autorisées et des parcellaires comprenant parfois des ilots éloignés, conduisent à s'équiper de matériels d'épandage performants quant au débit de chantier et volumineux pour réduire les trajets. Il faut cependant veiller à respecter le code de la route pour les engins circulant. Petit rappel illustré des règles de bonne conduite...

Veiller à ne pas dépasser 40 tonnes pour l'ensemble tracteur et tonne à lisier circulant sur la route

“Il n’est pas rare de passer 2 fois plus de temps sur la route avec la tonne, voire même plus, qu’à l’épandage qui se fait en quelques minutes" témoignent certains agriculteurs.

Lorsque les volumes à épandre augmentent et que les parcelles s’éloignent, le choix se porte fréquemment sur l’utilisation d’une tonne à lisier de grande capacité avec un tracteur de forte puissance. Mais il faut veiller à bien respecter les contraintes réglementaires des engins circulants. Le poids total des ensembles “tracteur + tonne” de grosse capacité peut dépasser facilement le poids réglementaire qui est de 40 tonnes.

En cas de dépassement les amendes peuvent dépasser 2000 euros pour les gros chargements

Le réseau des CUMA Ouest a ainsi procédé à des campagnes de pesées de tonnes à lisier tractées sur 25 fermes. Au poids de la tonne à lisier soit entre 9 à 19 tonnes selon les cas, s'ajoute celui du tracteur de 180 à 300 chevaux. Au final, le poids total moyen est de 42 tonnes pour les ensembles tracteur-tonnes à lisier deux essieux et 52 tonnes avec celles à 3 essieux.

L'amende encourue pour les ensembles les plus imposants (tonnes à trois essieux et tracteur) est  supérieure à 2500 euros en moyenne!

 

(Auteur : Séverine Bourrin - FRCUMA Ouest)

(Article rédigé dans le cadre du projet CASDAR ARPIDA - ENGAGE)

Ressources techniques
Ce guide technique de décembre 2016 est produit par la Chambre d'Agriculture d'Alsace en lien avec les partenaires techniques des opérations Agri Mieux de la région.
Documents à télécharger

De la production à l'épandage : région Alsace

Ce guide d'une cinquantaine de pages balaye la gestion des effluents d'élevage depuis leur productions, le stockage et traitement, jusqu'au matériel d'épandage : matériel et outils de suivi. Si le volet réglementaire du guide est orienté sur la région Alsace, de nombreux chapitres comme le volet matériel d'épandage est d'actualité pour d'autres régions françaises.

Combien de temps faut-il pour épandre le lisier de l'exploitation, le digesta de la future unité de méthanisation et quels sont les couts des différentes options techniques possibles pour le chantier d'épandage?

Pour un même volume de lisier à épandre, la réponse est variable selon le matériel d’épandage à disposition, le parcellaire plus ou moins groupé d’exploitation et la localisation des cultures réceptrices, mais aussi selon l’état des revêtements pour accéder aux parcelles…

Un calculateur est en accès libre pour vous aider, conçu par l’IFIP et les Cuma, accompagné d’un guide. Il permet d’estimer le cout du mètre cube de lisier épandu et la durée du chantier d’épandage. Cela pour mieux s’organiser et réfléchir aux différentes options possibles d’équipement.

Des menus déroulants sont proposés avec des valeurs de référence par défaut ce qui ne demande pas d’être expert pour l’utiliser. Vous devez renseigner par exemple les équipements à votre disposition avec les volumes des tonnes à lisier, les largeurs d’épandage, la quantité de lisier produite à épandre, la distance moyenne du parcellaire…Vous pourrez tester plusieurs options et ne retenir que la meilleure dans le cadre d’un projet d’agrandissement ou de méthanisation par exemple.

Nous vous recommandons
Les avantages du pendillard ne se limitent pas à une meilleure répartition de la dose d'engrais organique. En épandant plus près du sol, l'azote est également davantage conservée pour la valorisation par les plantes. Il y a moins de pertes vers l'air.

Intérêts des pendillards

Les pendillards répartissent le lisier en bande au niveau du sol par une série de tuyaux suspendus à des rampes.

Des sabots traînés ou des patins peuvent être ajoutés. Ils servent à soulever le couvert végétal en place et déposer le lisier au ras du sol. Ce système permet de ne pas salir les prairies ou les cultures en place (20-30 cm entre rang), d’améliorer la valorisation du lisier par les plantes et de réduire encore davantage les pertes d’ammoniac vers l’air.

Ainsi, les pertes d’ammoniac sont réduites de 30-35% en tube trainé et 30-60% avec sabots.

Le document produit par Atmo et les Chambres d’agriculture de Normandie présente les gains possibles au niveau des territoire de l’Eure et Seine- Maritime. Il rappelle les éléments de coûts, en France et en Europe liés à cette technique.

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L'injection permet de réduire les pertes d'azote ammoniacal vers l'air de 55 à 90% selon les profondeurs et matériels. Autant d'azote conservé dans le sol pour les plantes.

Injecter dans les sols des déjections liquides : opportunités pour réduire les émissions d’ammoniac et couts

L’injection de déjections liquides (lisiers de porcins, de canards et oies, de bovins) consiste à déposer  le lisier dans une cavité sous la surface du sol, formée à l’aide de disques ou de socs à une profondeur allant de 5 à 20 cm.

Les sillons peuvent être fermés à l’aide de roues plombeuses ou de rouleaux fixés derrière les dents d’injection, ce qui réduit encore davantage les pertes gazeuses sur cultures.

L’injection peut se faire sur prairie avec une herse à disque ou patins tranchants.

Le document réalisé par Atmo et les Chambres d’agriculture de Normandie présente des photos de matériel et schéma, les limites d’utilisation de la technique, les abattements possibles et une illustration des gains potentiels de la technique appliquée aux territoire de l’Eure et Seine-Maritime. Les éléments de coûts sont repris de la bibliographie France et Europe.

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Enfouir les fumiers dans les 4heures suivant l'épandage permet de limiter de 25 à 70% les pertes d'azote vers l'air selon le matériel utilisé. Les gains sont supérieur en fiente et lisiers.

L’incorporation des fumiers dans le sol des parcelles cultivées, rapidement après leur épandage est une technique efficace pour limiter les pertes d’azote vers l’air.

Enfouir la déjection solide ou liquide une fois épandue au sol s’effectue avec différents moyens : charrue, des outils à dents (chisel) ou à disque (cover crop), sarcleuse…selon le sol et l’équipement existant sur l’exploitation.

Le rapport coût/efficacité de l’opération est meilleur lorsque l’enfouissage est réalisé rapidement après l’épandage car les gains d’éléments fertilisants sont supérieurs. Enfouir peu profondément (5-10 cm) permet une valorisation des déjections par les racines en limitant les risques de pertes vers l’eau.

Enfouir profondément accroît les coûts de carburant et pourrait générer du lessivage (hors zone d’exploration racinaire).

Le document produit par Atmo et les Chambres d’Agriculture de Normandie présente également les émissions évitées par filière (bovins, volailles, porcins) et type de produit concerné (fumier/lisier/fiente) selon les délais d’enfouissement. Un chiffrage des gains potentiels sur le territoire de l’Eure et Seine Maritime, ainsi que des repères de coûts générés par la technique sont proposés.

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Ce guide des bonnes pratiques agricoles répond à une exigence européenne, dans le cadre de Directive UE 2016/2284, et a pour objectif de favoriser la diffusion des pratiques agricoles les plus pertinentes pour limiter les émissions de NH3 et de particules dans l’air.

Ce guide pratiques présentes des fiches synthétiques à destination des organismes de conseil agricole et identifie les techniques les mieux connues permettant d’améliorer la qualité de l’air.
En élevage, ces pratiques visent les principales filières (bovins, porcins, volailles) et les différents postes de l’exploitation : alimentation, bâtiment, stockage, traitement, épandage, pâturage.

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