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[Parole d'éleveurs - covid19] Dans la Loire, concilier son métier d'éleveur et les classes virtuelles des enfants

Interview de Guillaume GOMET par Stéphane BRISSON (Chambre d'agriculture de la Loire)

Publié le par Christèle Pineau (Institut de l'Elevage), Stéphane Brisson (C.A. Loire (42))
Travail Circuits commerciaux Equipements d'élevage Bovin viande
Éleveur bovin viande dans la Loire et papa de 3 enfants de 9 ans, 6 ans et 3 ans, Guillaume a dû s'organiser pour assurer les classes virtuelles de son aînée pendant que son épouse poursuivait son travail de secrétaire médicale. Il a aussi appris à travailler "à distance" avec son conseiller, et vu le regard des autres changer (en mieux) sur son métier ... Un témoignage recueilli par Stéphane Brisson, conseiller INOSYS Réseaux d'élevage à la Chambre d'agriculture de la Loire avec la contribution de Christèle Pineau (Institut de l’Élevage).

 

Installé en Avril 2016 à la suite de son père et de son oncle sur une exploitation de 110 ha tout en herbe, Guillaume GOMET gère seul un élevage de 70 vaches charolaises. Il commercialise ses mâles en broutards exportés vers l'Italie, des génisses maigres de 2 ans et des vaches de réformes finies.

 

S'organiser d'abord en fonction des enfants

Pendant la période de confinement total du printemps 2020, Guillaume a dû assurer non seulement la garde de ses 3 enfants mais aussi l'école à la maison, tandis que son épouse assurait son travail de secrétaire médicale. Des classes virtuelles avaient lieu 2 fois par semaine à heure précise, et pour permettre à son aînée Solène (9 ans, en CE2) de suivre la classe dans de bonnes conditions, Guillaume a repensé son organisation pour se rendre disponible sur les créneaux imposés. Ce fut une forte contrainte, mais heureusement, sur le plan informatique, la famille disposait d'un ordinateur récent, contrairement à d'autres familles.

"L'avantage d'être agriculteur aujourd'hui, c'est que l'on est obligé d'être informatisé, et nous n'avons pas eu de problèmes de connexion".

Apprendre à travailler en se protégeant ou à distance

La crise du COVID est arrivée au moment des vêlages, qui ont nécessité l'intervention du vétérinaire ...

"Même si nous avions tous les deux un masque et des gants, garder nos distances de sécurité lors d'une césarienne a parfois été difficile [...]. J'ai réalisé ma déclaration PAC via Zoom avec le conseiller de la Chambre d'agriculture. La prise en main de l'outil par le conseiller se faisait bien, je voyais bien mon dossier TELEPAC et on pouvait discuter dans de bonnes conditions ... C'était même plus simple que d'aller au rendez-vous. Là-dessus, c'est un point positif ".

Un regard des autres sur notre métier qui a changé

Parfois obligé de décliner une invitation en raison de sa charge de travail, Guillaume s'est parfois senti incompris et a même essuyé quelques reproches.

"Suite à cet épisode sanitaire les regards ont changé, et nos amis ont compris que l'on devait s'occuper des animaux quoiqu'il arrive, et ça leur a donné une image positive des éleveurs".

Un impact économique plus négatif que ce à quoi on aurait pu s'attendre

en lien avec la fermeture des restaurants et le confinement en Italie.

"En fin d'année tous mes broutards sont partis en Italie avec des cours qui n'ont jamais été aussi bas depuis mon installation ... Finalement l'impact économique de la COVID 19 sur nos exploitations a été plus bien plus important que ce que l'on aurait pu l'imaginer ce printemps."

                                                                           

Les chiffres concernant le coût de production ou le prix de revient contenus dans cette publication ne peuvent pas être considérés comme des indicateurs de référence pour la contractualisation calculés par IDELE dans le cadre prévu par la loi EGALIM 2. Pour en savoir plus consultez nos pages Indicateurs de référence pour la contractualisation.