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Les productions bovines ukrainiennes pourraient-elles profiter de l'accord avec l'UE ? (Dossier Economie - N°493 - Novembre 2018)

Publié le par Groupe Economie du Bétail GEB (Institut de l'Elevage)
Marchés Lait et viande Bovin lait Bovin viande Autre filière
Deux ans après l’entrée en vigueur de l’accord d’association entre l’Ukraine et l’UE, les premiers effets sont encore limités. Pour le secteur laitier, l’enjeu est surtout de développer la production de lait conforme au standard européen. En viande bovine, l’Ukraine dispose d’un contingent droit nul de 12 000 tonnes, mais aucun abattoir n’est encore agréé. L’Ukraine dispose aussi de 600 000 à 700 000 veaux mal valorisés qui pourraient intéresser la Pologne, pays limitrophe.

Entré en vigueur en janvier 2017, l’accord d’association entre l’Ukraine et l’UE-28 avait été ratifié le 16 septembre 2014 après l’annexion de la Crimée par la Russie et l’invasion du Donbass, région russophone située à l’est du pays. Il vise à faire converger les politiques économiques, les législations et les règlements sur ceux en vigueur dans l’UE-28 et bien entendu à favoriser les échanges entre les deux parties.

 

Début 2019, deux ans après, les premiers effets sont encore limités et les relations commerciales entre l’UE et l’Ukraine, contrastées.

 

Pour le secteur laitier, l’enjeu est surtout le développement d’une production laitière ukrainienne conforme au standard européen. À court terme, pour l’Ukraine, le respect des normes sanitaires européennes est une exigence mais aussi une opportunité. Dès 2017, certains transformateurs, déjà aux normes, ont profité de la conjoncture laitière pour exporter davantage de beurre vers l’UE-28. Pour la viande bovine, l’Ukraine bénéficie d’un contingent à droit

nul de 12 000 t (viande fraîche + viande congelée) mais aucun abattoir ukrainien n’est encore agréé sanitairement pour exporter vers l’UE. Le pays dispose aussi de 600 000 à 700 000 veaux mal valorisés qui pourraient intéresser la Pologne, pays limitrophe.

 

Dans le secteur de la volaille de chair, le contingent de 36 000 t octroyé à l’Ukraine est encore modeste mais la libéralisation de certaines lignes tarifaires a ouvert une brèche. Les opérateurs ukrainiens demandent désormais un contingent d’au moins 100 000 t tandis que le groupe leader MHP investit déjà sur le sol de l’UE-28. Dans le secteur des oeufs et ovo-produits, les contingents accordés à l’Ukraine sont plutôt protecteurs pour le marché communautaire. Enfin, pour la viande porcine, malgré un contingent de 40 000 t à droit nul, le marché européen reste inaccessible du fait de la persistance de la peste porcine africaine. Pourtant, le pays dispose de grains abondantset compétitifs, d’une main d’oeuvre bon marché et d’une forte tradition de consommation et de production de viande de porc.

 

Les Européens doivent ainsi faire face à la montée en puissance rapide de très grandes entreprises dans les secteurs rentables, à fort potentiel d’exportation, comme les grandes cultures, la viande de volailles et, dans une moindre mesure, les oeufs et ovo-produits.

 

Le nouveau président ukrainien, Zelensky Volodymyr, s’est fait élire en avril 2019 avec 73% des voix au second tour face au président sortant sur un programme anti-corruption. Bien que ses détracteurs l’accusent d’être la « marionnette » de l’oligarque propriétaire de la 2ème chaîne de télévision du pays, son élection constitue un espoir

pour ceux qui souhaitent l’instauration d’un État de droit en Ukraine.

Les chiffres concernant le coût de production ou le prix de revient contenus dans cette publication ne peuvent pas être considérés comme des indicateurs de référence pour la contractualisation calculés par IDELE dans le cadre prévu par la loi EGALIM 2. Pour en savoir plus consultez nos pages Indicateurs de référence pour la contractualisation.