Le revenu des exploitations Bovins lait - 2019
Stabilisation des revenus en 2019
Pour les premiers, le revenu perd 3 100 €/UMOex, mais reste d’un bon niveau. La baisse est moindre pour les seconds (-700 €/UMOex) mais leur résultat courant demeure extrêmement faible et d’un niveau nettement inférieur aux meilleurs des dix derniers exercices. Deux années consécutives de sécheresse y sont pour beaucoup.
En 2019, on assiste à une quasi-reconduction des revenus de 2018 sans qu’on puisse pour autant parler de stabilité des différents postes de produits et de charges que certains éléments, conjoncturels ou exceptionnels ont contribué à faire varier. On notera ainsi en 2019, l’entrée en vigueur du nouveau zonage des ICHN qui bénéficie à un certain nombre d’exploitations tandis que d’autres, amenées à sortir du dispositif, ont perçu une dotation 2019 amputée de 20%.
De même, beaucoup d’élevages impactés par la sécheresse ont été contraints de réaliser des achats compensateurs onéreux mais pourront parfois bénéficier d’aides calamités.
De ce fait, on constate des évolutions de produits et de charges qui globalement, en 2019, se neutralisent en termes de revenu. À titre d’exemple, les systèmes de polyculture élevage ont souvent bénéficié de rendements grandes cultures à la hausse mais ont été pénalisés en contrepartie par des prix de vente plus faibles. Ils ont également livré plus de lait (+1,6%) qui a été mieux valorisé (+10 €/1 000 l), mais cela s’est neutralisé par les hausses conjoncturelles et exceptionnelles des charges. Au final la variation de revenu estimée entre 2018 et 2019 sur ces systèmes n’est pas signficative (+400 €/UMOex), comme pour les systèmes laitiers spécialisés de plaine (+1 100 €/UMOex), les systèmes mixtes lait-viande (+700 €/UMOex) et ceux des montagnes et piémonts du Sud (-700 €/UMoex).
Les systèmes AOP de l’Est font exception. Épargnés par les aléas climatiques, portés par un prix du lait toujours en hausse (+14 €/1 000 l) et des livraisons croissantes (+3,4%), la hausse des revenus y est significative (+3 500 €/UMOex). Les systèmes de production de lait bio sont particulièrement sensibles aux aléas climatiques. Tout déficit fourrager coûte extrêmement cher soit en achats compensateurs, soit en perte de production. L’Est, fortement représenté dans notre échantillon INOSYS, vient de subir sa deuxième sécheresse consécutive. La faible hausse de prix du lait, le recul des livraisons, l’absence d’avance de stock et des achats onéreux pèsent fortement sur les évolutions de revenu de l’ensemble du groupe.