Retour

Évaluation du rôle de l’élevage herbivore pour la prévention et la lutte contre les risques incendies

Publié le par Charlotte Dehays (Institut de l'Elevage), Maxime Borgonso (GIE Elevages de Bretagne), Denis Rouillé (Fédération des races de Bretagne), Camille Ducourtieux (C.A. Dordogne (24)), Laurence Lebouille (FDSEA 56), Bernadette Boisvert (C.A. Dordogne (24)), Pascaline Leygnac (FDSEA 56), Fabienne Launay (Institut de l'Elevage), Christophe Perrot (Institut de l'Elevage), Maxime Marois (Institut de l'Elevage), Mathilde Vimont (Institut de l'Elevage)
Gestion du pâturage Bovin viande Caprin Equin Ovin viande Bovin lait Ovin lait
En France métropolitaine, près de 59 000 hectares ont brulé en 2022 dont 46 000 hectares de forêts (donnée BDIFF). Ce constat fait des incendies, et plus particulièrement des grands incendies de forêt, une menace pour la sécurité publique mais également une préoccupation environnementale majeure (Fire Shepherds, 2020). En effet, l’impact des incendies sur la biodiversité, les paysages, la pollution de l'air, de l'eau et des sols est considérable et instantané, sans oublier leur participation au réchauffement climatique en dégageant des gaz à effet de serre. L’élevage de ruminants, y compris l’élevage pastoral et agrosylvopastoral, est un outil efficace, économique et écologique de plus en plus utilisé pour réduire la charge de biomasse forestière, générer un paysage en mosaïque et ainsi réduire et prévenir l'extension des incendies de forêt.

Le pâturage par les animaux herbivores peut agir seul ou compléter d’autres moyens de lutte contre les incendies. Par exemple l’entretien par le pâturage de coupures de combustibles et de zones pare-feu peut être mis en place conjointement à l’entretien mécanique pour espacer les interventions ou pour réaliser de « grandes coupures pastorales ». Parmi les espèces herbivores élevées, chacune présente des spécificités au pâturage et peut répondre à des besoins particuliers.

Les animaux peuvent avoir un impact sur la strate arbustive (pour ouvrir le milieu, limiter l’extension de nouvelles broussailles, créer des passages). Ils vont à la fois exercer une pression par la consommation des végétaux et par leur piétinement, particulièrement lorsqu'il s'agit de gros herbivores. La pression exercée sur la végétation permettra de limiter l’extension des zones boisées et la création de passage facilitera l’accès des pompiers en cas d’incendies. Ils peuvent également avoir un impact sur la strate herbacée. La végétation doit être consommée avant l'été pour limiter l'accumulation d'herbe sèche et ainsi éviter les départs de feu. Ces différents objectifs peuvent être cumulés. Faire pâturer des troupeaux mixtes est également intéressant pour associer leurs différentes caractéristiques au pâturage et ainsi obtenir un impact complémentaire sur la végétation.

La gestion et la protection des zones boisées et embroussaillées doit aussi être adaptée et évoluer au cours du temps (saison et année) selon les besoins physiologiques des animaux, la production, les dynamiques végétales et les caractéristiques de la zone (topographie, végétation, vent…). Il faut également une organisation qui prend en compte les besoins des acteurs œuvrant pour les risques incendies.

Documents à télécharger