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2019 : l'année économique caprine. Perspectives 2020 (Dossier Economie n° 507 - Mars 2020)

Résister d’abord, relancer ensuite ! (Dossier Economie n° 507)

Publié le par Groupe Economie du Bétail GEB (Institut de l'Elevage)
Marchés Lait et viande Coûts de production Revenu des éleveurs Caprin
Ce Dossier Économie de l’Élevage fait d’abord le point sur l’année écoulée. Il paraît au cœur d’une crise dont on est encore très loin de mesurer toutes les conséquences. En 2019, les revenus des éleveurs étaient stables, à des niveaux corrects pour l’échantillon INOSYS-Réseau d’élevages. Le prix du lait augmentait de 2%. Début 2020, avant la fermeture des écoles, des restaurants puis le confinement généralisé en France, les disponibilités de lait de chèvre pour la filière étaient prévues en légère hausse… avec une difficulté à fournir une demande dynamique.

Depuis la mi-mars 2020 et le confinement généralisé, les débouchés se sont taris, tout particulièrement pour les fromages destinés à la restauration (baisse de 80-85% des repas servis en RHD), pour ceux vendus aux rayons à la coupe en GMS, mais surtout pour la vente directe ou les marchés de plein air. Les produits fermiers sont à l’heure du bouclage de ce document les plus affectés, mais ce ne sont pas les seuls. De même, l’export est-il très handicapé actuellement.

 

Il est hors de question de se prêter au jeu des prévisions, tant qu’on ne connait pas les conditions de sortie du confinement et de la reprise de l’activité, et encore moins l’impact sur le pouvoir d’achat des consommateurs. Tout juste peut-on dire à ce stade que la tendance à la renationalisation de l’approvisionnement des transformateurs devrait se poursuivre, et que l’image des produits caprins reste très bonne dans l’esprit de la majorité des consommateurs français. Le défi est donc double pour la filière caprine française : résister au choc de la crise, puis tenir sur la durée et proposer de nouvelles perspectives. Cela concerne en particulier les éleveurs, dont la démographie est très volatile. Certes, le métier d’éleveur reste aujourd’hui plus sûr et plus enviable que beaucoup d’autres, aujourd’hui dans l’expectative la plus totale, d’artisans, de commerçants ou de salariés dans des filières totalement encalminées... Mais investir de l’argent et du temps dans l’activité économique de l’élevage nécessite évidemment de la passion chevillée au corps, mais aussi et surtout des perspectives à moyen et long terme.

 

La filière caprine française a déjà subi de graves crises, en particulier une très grave il y a une décennie. Elle a su s’en relever en faisant preuve de solidarité. Elle a, semble-t-il, tous les atouts en main, avec son interprofession ANICAP, pour franchir cette crise-ci, qui est absolument globale et concerne l’ensemble des secteurs économiques en France, en Europe et dans le Monde. En contraste, les situations des filières espagnoles et néerlandaises semblent beaucoup moins résilientes, en tous les cas sur le papier. Nous espérons que les analyses décrites dans ce Dossier Économie de l’Élevage aideront les acteurs de la filière à dessiner de nouvelles perspectives pour franchir cette crise sans précédent.