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Prendre en compte la diversité des mamelles caprines pour une traite plus adaptée

Publié le par Gaëlle Coquereau, Alice Hubert, Marine Minier, Renée de Crémoux (Institut de l'Elevage), Maxime Legris (Institut de l'Elevage)
Les mamelles caprines se caractérisent par de fortes variabilités, aussi bien sur les plans morphologique que fonctionnel, à mettre en relation avec des différences d’aptitude à la traite et des différences de risque vis-à-vis de la survenue de lésions des trayons, d’incidents de traite ou d’infections mammaires.

Six profils de conformations mammaires majoritaires ont été définis dans le cadre du projet CASDAR MAMOVICAP. Leurs proportions relatives sont indiquées sur l’image ci-après.

 

Compliance de la mamelle caprine : des conséquences possibles sur les conditions de traite

La compliance de la mamelle correspond à sa faculté à se déformer, à s’adapter. Cela fait appel à des notions de souplesse, d’élasticité, de capacité à se distendre. Lors de la traite, la mamelle va se déformer, notamment en raison de la vidange des citernes, tout d’abord de la mamelle et juste après du trayon. Pour chaque profil de mamelles-trayons, des déformations plus ou moins prononcées sont mises en évidence en cours de traite. Elles ont été évaluées par pointage, en comparant les mesures faites après et avant traite.
A titre d’illustration, les mesures faites après la traite sur les mamelles de la classe 1 indiquent un relèvement du plancher (diminution de la traction sur les attaches de la mamelle). Les trayons apparaissent plus fins, moins longs et rentrant légèrement vers l’intérieur. Des observations de terrain semblent montrer en outre que la traite de ces mamelles s’accompagne de fréquences accrues d’entrées d’air.

Ces différences d’aptitude à la traite, et notamment les différences morphologiques, ne sont pas prises en compte, à l’heure actuelle, dans la conception et le fonctionnement du matériel de traite. Une amélioration des conditions de traite devrait donc passer par une meilleure compréhension de l’interface machine-trayon et une évolution et/ou une adaptation des matériels.

A ces profils de mamelles-trayons ont été associés des différences, aussi bien en termes de concentrations cellulaires que de fréquences de lésions du parenchyme mammaire.
Un chiffre clé : 300 000 cellules/mL d’écart constaté entre les classes 3 et 5, correspondant aux situations extrêmes en matière de distance plancher-jarret et en faveur des hauteurs de planchers les plus élevées.

Risque de lésions des trayons et profils de conformation mammaire

Une association entre les profils de morphologies de mamelles-trayons et certaines lésions des trayons observées après la traite a été mise en évidence. Ainsi, certaines mamelles (classes 3, 4 et 6) semblent caractérisées par des risques accrus de congestion des trayons. A l’opposé, d’autres mamelles (classes 1, 2 et 5) risquent plus fréquemment de présenter des anneaux de compression ou encore des pincements. Certains caractères morphologiques (longueur, largeur, implantation ou orientation des trayons par exemple) pourraient intervenir dans ces différences.

Vers une traite plus adaptée

Par le biais des technologies 3D, le projet CapriMam3D vise à mieux comprendre les problématiques posées par la diversité des morphologies de mamelles-trayons sur le déroulement de la traite et les risques associés. Il s’intéresse tout particulièrement à l’interface machine-trayon au travers de deux volets complémentaires.

  • L’étude des phénotypes de mamelles, avec l’objectif de disposer de mesures complémentaires aux pointages, susceptibles d’être réalisées à grande échelle, y compris chez les adultes (étude de la longévité mammaire) (consulter l’article : Action 1 du projet CapriMam3D),
  • L’étude des différents types de manchons trayeurs et l’évaluation de leur interaction avec les trayons caprins (consulter l’article : Action 2 du projet CapriMam3D). 

Pour en savoir plus :
Consulter la synthèse : « La compliance de la mamelle des chèvres lors de la traite »