
Regards croisés sur des filières bio : quel éclairage pour le lait bio en France ?
Alors que la filière lait bio française traverse une période de ralentissement, il devient essentiel de comprendre les dynamiques à l’œuvre dans d’autres filières confrontées à des défis similaires. L’analyse croisée du vin bio, du porc bio, du textile éthique et bio et du lait bio en Allemagne met en lumière les facteurs de réussite ou de fragilité des filières biologiques. Les plus résilientes s’appuient sur un soutien public clair et durable, une structuration économique solide et un récit collectif mobilisateur fondé sur des valeurs partagées.
La réussite passe par un positionnement lisible, une offre cohérente et une communication concrète sur les bénéfices de la bio : qualité, bien-être animal, lien au sol, juste rémunération. Le différentiel de prix devient acceptable pour le consommateur lorsque ces valeurs sont comprises et incarnées. À l’inverse, la suroffre, la banalisation de la bio ou le désengagement de la distribution fragilisent la filière.
Le lait bio français doit redonner du sens à son positionnement, en s’inspirant des expériences réussies comme celles du vin bio ou du lait bio allemand. Cela suppose de clarifier ses engagements, de renforcer la régulation du marché et de stabiliser les relations entre acteurs.
Enfin, la filière doit intégrer davantage la dimension territoriale et climatique, en soutenant des systèmes plus autonomes et adaptés aux ressources locales.