


Adapter la conduite du troupeau


OV_Favoriser les fourrages en réduisant la part de concentrés



Description et intérêts de ce levier
En France, 87 % de la ration d’une brebis et de ses agneaux sont composés de fourrages pâturés et récoltés avec des différences notables en fonction des systèmes de production. Des améliorations de l’autonomie alimentaire via une augmentation de la part du fourrage dans la ration des brebis et dans une moindre mesure des agneaux restent toutefois possibles dans certaines exploitations avec trois leviers possibles :
- L’allongement des périodes de pâturage,
- La finition d’agneaux à l’herbe,
- La production de fourrages de qualité.

Intérêt

Autonomie fourragère

L’allongement de la période de pâturage pour certaines catégories animales est de nature à améliorer l’autonomie fourragère dans la mesure où cette technique s’accompagne d’une augmentation de l’herbe valorisée.

Autonomie protéique

L’augmentation de la part d’herbe dans le système et l’utilisation de fourrages stockés de bonne qualité contribuent à améliorer l’autonomie protéique, en particulier pour les animaux à forts besoins.

Changement

Itinéraire technique

Les fourrages stockés sont identifiés à la récolte (bombe à peinture pour animaux sur les bâches, fiches ou plan pour le foin) selon leur qualité. L’implantation de dérobées est de nature à allonger les périodes de pâturage pour les brebis et éventuellement les agneaux.

Itinéraire zootechnique

Les fourrages identifiés par qualité sont attribués à chaque catégorie d’animaux selon leurs besoins alimentaires.

Impact

Economique

Compte tenu des coûts des concentrés, une augmentation de la part du fourrage dans la ration au détriment des concentrés réduit le coût de la ration.

Environnemental

Les pratiques de pâturage sur des surfaces externes à l’exploitation permettent de retrouver à une échelle territoriale les complémentarités des systèmes de polyculture-élevage et une diminution des IFT et des consommations d’énergie fossiles. D’autre part, une meilleure couverture des sols en hiver les protègent du lessivage et de l’érosion.

Social

L’allongement des périodes de pâturage peut être réalisé à l’échelle d’une exploitation mais également entre exploitations agricoles (un éleveur valorisant la ressource fourragère chez des céréaliers, des arboriculteurs ou des viticulteurs…). Cette dernière pratique renforce les liens entre producteurs de différentes filières à l’échelle d’un territoire. D’autre part, les systèmes de production basés sur le pâturage sont bien perçus par le grand public.

OV_Favoriser les fourrages en réduisant la part de concentrés

En pratique
Offrir des fourrages stockés de qualité
L’objectif en production d’ovins viande est de stocker des quantités de fourrages adaptées à chaque catégorie d’animaux, à forts mais aussi à faibles besoins. La part des fourrages récoltés en enrubannage ou en ensilage est donc à raisonner en fonction du système de production et des besoins. Par exemple, entre deux foins récoltés au stade épiaison à trois semaines d’intervalle, l’économie s’élève alors à 600 kg de concentré par tranche de 100 brebis, soit 90 à 180 € selon sa nature. Par contre, les brebis vides et en milieu de gestation valorisent les fourrages de moindre qualité (0,7 UFL et 70 g de PDI par kg de matière sèche), en particulier s’il n’y a pas d’objectif de reprise de poids. Distribuer des stocks de bonne valeur alimentaire serait du gaspillage.
Produire des agneaux d’herbe
Du printemps à l’automne, la finition des agneaux à l’herbe est possible mais à certaines conditions : un allaitement des agneaux à l’herbe, un type génétique et un format adapté du troupeau, des brebis particulièrement laitières. D’autre part, les exploitations qui pratiquent la finition des agneaux à l’herbe sont situées dans un contexte climatique favorable à la pousse de l’herbe. Elles affichent également un niveau de chargement annuel inférieur à celles avec un système de finition des agneaux en bergerie.
Augmenter la part du pâturage
L’allongement des périodes de pâturage peut être mis en place en automne et en hiver en particulier. En automne, il peut s’agir, par exemple, de réaliser des lactations à l’herbe. L’utilisation de dérobées à l’échelle de l’exploitation ou bien sur des surfaces externes à l’exploitation peut aussi s’envisager. En hiver, le pâturage de prairies ou bien de dérobées est envisageable pour des brebis à faibles besoins, brebis vides ou bien en milieu de gestation. Les niveaux de chargement à respecter sont alors particulièrement faibles, soit de l’ordre de 3 à 4 brebis par hectare sur des prairies à base de graminées.

Risques, limites, points de vigilance
Si l’augmentation de la proportion de fourrages dans la ration des brebis s’accompagne d’une diminution du niveau de brebis sur l’exploitation, une simulation économique est alors nécessaire. D’autre part, l’allongement des périodes de pâturage, s’il est possible pour certaines catégories animales dans certaines exploitations, doit s’accompagner du respect des recommandations techniques sous peine de baisse des performances.

Interaction avec d'autres pistes
