Adapter la conduite du troupeau
OV_Alloter les animaux pour mieux gérer l'alimentation
Description et intérêts de ce levier
- Constituer des lots homogènes en fonction des besoins alimentaires des brebis (vides ou pleines et selon la taille de la portée, allaitant 1 ou 2 agneaux, début/fin de gestation et de lactation) et aussi ceux des agneaux de boucherie (mâles et femelles, avant et après sevrage), etc.
- Adapter au mieux les rations, distribuées ou pâturées, et ainsi optimiser l'alimentation fourragère et concentrée du troupeau.
Intérêt
Autonomie fourragère
Un allotement adapté pour une meilleure gestion des ressources fourragères, pâturées ou distribuées en fonction des besoins des animaux, et donc une meilleure valorisation de ces ressources.
Autonomie protéique
Un bon allotement pour ajuster au mieux la complémentation et donc économiser les concentrés, y compris protéiques.
Changement
Itinéraire technique
Recours à l’échographie, 40 jours après la fin de la lutte, avec ou sans dénombrement des agneaux, afin de détecter les brebis vides.
Itinéraire zootechnique
L'allotement évite de suralimenter des brebis vides ou de sous-alimenter des brebis à portée multiple (risque de toxémie de fin de gestation, de poids de naissance trop faibles), favorise la production laitière de brebis allaitant deux agneaux, limite les risques d’engraissement excessif des agneaux de boucherie, etc.
Impact
Economique
L’économie réalisée est double : meilleure valorisation de l'alimentation produite sur l’exploitation et réduction des concentrés achetés.
Environnemental
L’amélioration de l’efficience alimentaire du troupeau par la gestion en lots et la réduction des gaspillages diminue les rejets azotés.
Social
L’augmentation du nombre des lots peut augmenter le travail d’astreinte (alimentation différenciée en bergerie, tournée de surveillance au pâturage), mais des lots plus homogènes réduisent le risque de devoir intervenir (problèmes métaboliques, etc.).
OV_Alloter les animaux pour mieux gérer l'alimentation
En pratique
Pendant la lutte
L’allotement des brebis pendant la lutte en fonction de leur état corporel permet d’avoir des brebis en reprise d’état (base technique du flushing), pour augmenter la fertilité, la prolificité et donc la productivité du troupeau.
Pendant la gestation
Après la réalisation d’échographies, l'alimentation est différenciée entre brebis vides et pleines, voire selon la taille de la portée. L’objectif est d’éviter des poids de naissance trop faibles (diminution de la mortalité), l’amaigrissement des brebis à portée multiple lors du dernier mois de gestation et donc le risque de toxémie. Cela permet aussi de réduire les difficultés de mise bas des brebis à portée simple (par une sur-couverture des besoins en UF qui profite plus à l’agneau) ou des brebis qui seraient trop grasses à la mise bas.
Pendant la lactation
Avec un allotement en fonction de la taille de la portée, de la parité (primipares/multipares) ou du stade de lactation, les besoins des animaux sont mieux couverts, les croissances des agneaux doubles mieux assurées et du concentré peut être économisé en bergerie.
Economies réalisées(source : CIIPRO –Institut de l’Elevage)
- En fin de gestation
- Trier les vides : 5 € par brebis vide
- Trier les simples : 0,5 € par brebis simple
- En lactation
- Séparer les simples et les doubles : 5 € par brebis simple
- Séparer les brebis en début et fin de lactation : 2 € par brebis en fin de lactation
- Réserver les meilleurs fourrages aux brebis à forts besoins
Economies réalisées par rapport à un foin moyen :
Brebis avec : | 1 agneau | 2 agneaux |
Foin riche en légumineuses | 2 € | 2 € |
Regain | 6 € | 7 € |
Foin de légumineuse | 3 € | 3 € |
Risques, limites, points de vigilance
Ne pas sous-alimenter les lots de brebis mères de simple pour éviter d’avoir des poids de naissance ou des croissances trop faibles.
Interaction avec d'autres pistes
Choix des périodes d’agnelage
Adapter la complémentation
Jouer sur les réserves corporelles des animaux