Mieux valoriser l'herbe
OV_Mettre à l'herbe précocemment
Description et intérêts de ce levier
Mettre à l’herbe tôt permet d’amorcer la saison de pâturage sur de bonnes bases et de profiter pleinement d’un fourrage économique qu’est l’herbe pâturée. L’espèce ovine présente deux atouts, un faible impact sur la prairie en conditions humides et une capacité à pouvoir tirer profit de l’herbe même à des hauteurs peu élevées. Ce premier passage est à réaliser sur les parcelles de l'exploitation destinées à la pâture comme à la fauche avec de nombreux intérêts : économiser des stocks fourragers, des concentrés, simplifier la mise à l’herbe, faciliter la gestion de l’herbe au printemps. Ce peut être aussi l’occasion de nettoyer les parcelles mal pâturées à l’automne.
Intérêt
Autonomie fourragère
Une mise à l’herbe précoce, à des hauteurs d’herbe de 4 à 5 cm permet de limiter les besoins en fourrages stockés et en paille. L’impact sera d’autant plus grand que la mise à l’herbe sera précoce.
Autonomie protéique
L’herbe pâturée présente l’avantage d’être non seulement un fourrage, peu encombrant, mais aussi un concentré énergétique et protéique. Sa valorisation avec des catégories animales ayant des besoins élevés, va permettre des réaliser des économies importantes notamment en concentré protéique.
Changement
Itinéraire technique
Cette pratique nécessite de disposer d’un peu de stock d’herbe d’avance. Le critère le plus important à prendre en compte est la surface disponible par brebis. Elle devra être d’autant plus importante que la mise à l’herbe est anticipée.
Itinéraire zootechnique
La brebis est en capacité de pâturer jusqu’à 2 ou 3 cm de hauteur en maintenant une ingestion satisfaisante, d’environ 2kg MS/j. A ces hauteurs et à cette période la transition alimentaire n’est pas nécessaire. Elle pourra au mieux se limiter à poursuivre pendant quelques jours une complémentation en concentré énergétique.
Impact
Economique
La mise à l’herbe précoce va permettre des économies substantielles en concentré, en fourrage, en paille
Environnemental
Des émissions de méthane réduite en lien avec un stockage des déjections moindre.
Social
Renforcer l’atout des ruminants à valoriser des fourrages et diminuer les consommations de céréales et de protéagineux
OV_Mettre à l'herbe précocemment
En pratique
Une mise à l’herbe précoce, pourquoi faire ?...
Mettre à l’herbe tôt présente de nombreux atouts dont on peut facilement bénéficier en élevage ovin. En tout premier lieu cela va permettre de réaliser des économies substantielles en fourrages conservés, en concentré notamment protéique mais aussi en paille.
Pour la prairie, ce premier passage va influer sur la morphologie de la prairie en limitant la hauteur des gaines, en favorisant le tallage et sur sa composition en favorisant le développement des légumineuses bénéfiques à la production de la prairie, à sa qualité, plus stable dans le temps, aux performances animales
Ce premier passage va également contribuer à maitriser la croissance explosive de l’herbe en plein printemps et aider à ne pas se faire déborder.
Avec quel mode d’emploi…
- Le plus important est de bien ajuster l’effectif des animaux à la surface disponible considérant qu’en fin d’hiver ou au tout début du printemps la croissance de l’herbe est modeste. Il est important de disposer de ressource pâturable. Une hauteur de 3 - 4 cm (A l’herbomètre) suffit. Avec ces hauteurs on dispose de 300 à 500 kg de MS/ha soit environ 200 repas.
- A ces hauteurs d’herbe les transitions alimentaires ne sont pas nécessaires. On pourra tout au plus maintenir un apport de céréales ou éventuellement mettre du foin en accès libre pendant quelques jours.
- On évitera de pâturer en deça de 2 cm de hauteur d’herbe sous peine de pénaliser l’ingestion.
- Il est plutôt conseillé de pratiquer un pâturage tournant plus ou moins rapide qui limite les conséquences négatives d’un pâturage trop ras tant pour la prairie que pour l’ingestion.
Avec quels ajustements ?...
- Le premier ajustement est celui de l’effectif à la surface disponible. La mise à disposition de foin peut être intéressante pour éventuellement tamponner un manque de hauteur d’herbe mais aussi comme repère sur l’ingestion d’herbe.
- Dans certaines conditions et pour une mise à l’herbe précoce le pâturage des céréales, avant le stade épi 5 cm, peut être réalisé sans affecter significativement le rendement. L’implantation d’espèces plutôt précoces ou de dérobées présente également un intérêt pour la mise en œuvre de cette pratique
Risques, limites, points de vigilance
Le risque principal est celui de se retrouver en manque d’herbe avec un démarrage tardif du printemps avec deux conséquences majeures : sur-pâturer et pénaliser les animaux. Aussi au départ il convient de ne pas trop charger les prairies et d’ajuster les années suivantes.
Interaction avec d'autres pistes
Dans des systèmes plutôt herbagers cette pratique s’inscrit dans la continuité du pâturage hivernal.