Produire plus de ressources protéiques
OL_Développer des mélanges céréaliers récoltés au stade immature
Description et intérêts de ce levier
- Les mélanges céréales-protéagineux (MCP) sont des cultures à double fins permettant une récolte et une valorisation en ensilage ou en grains.
- Ils permettent d’assurer la réalisation de stocks avant la période de déficit fourrager (contournement de la période de sécheresse).
- Ils contribuent à diversifier l’assolement et la ration ainsi que son enrichissement en fibres.
Intérêt
Autonomie fourragère
Ce levier permet de répondre à un déficit fourrager ponctuel sans passer par un achat extérieur de fourrage. Ils contribuent à sécuriser les rendements fourragers sur l’exploitation en particulier dans les «petites terres» pour les autres cultures fourragères plus exigeantes.
Autonomie protéique
L'intérêt pour l'autonomie protéique est fortement lié au stade de récole et à la proportion finale de protéagineux lors de la récolte.
Changement
Itinéraire technique
- Un itinéraire technique cultural simplifié et économe en intrants. Avec la possibilité (en conditions arrosées) d’implanter des cultures intermédiaires après la récolte.
- Une grande diversité de combinaisons possibles selon les contextes de productions.
- Les interactions entre les espèces sont complexes. L'évolution du mélange est difficile à prévoir ! Des risques de verse existent avec certaines espèces (vesce).
- Une prise de décision pour la récolte délicate en lien avec l’évolution rapide des stades de maturités des espèces. La fenêtre de récolte est parfois courte.
Itinéraire zootechnique
- Des valeurs alimentaires similaires à un ensilage d’herbe (RGI). Association possible avec de la luzerne.
- Une ration rééquilibrée en amidon et plus riches en fibres qui permet une meilleure rumination avec moins de risque d’acidose !
Impact
Economique
L'impact économique dépend de la conjoncture des céréales vendues, du prix des fourrages à acheter pour compenser le déficit, du rendement et de la valeur alimentaire du mélange récolté.
Environnemental
- Une culture peu gourmande en intrants azotés.
- L’intégration de mélanges céréaliers contribue à introduire des légumineuses dans les rotations et à la diversification des assolements.
Social
L’ensilage de mélange céréales-protéagineux récoltés au stade immature permet d’étaler les pointes de travail.
OL_Développer des mélanges céréaliers récoltés au stade immature
En pratique
Mélange céréales-protéagineux immatures (MCPI) : la démarche de composition
Le choix des espèces intégrant le mélange doit répondre à 3 critères :
- Associer des espèces assez proches en maturité.
- Choisir une céréale tuteur pour éviter la verse.
- Rechercher un moteur azoté efficace.
| Protéagineux | Céréales |
Critères | - Avec un fort développement végétatif - Capables d’utiliser les céréales en tuteur | - Couvrantes : pour étouffer les adventices. - Résistantes aux maladies. - Constituant un bon tuteur pour le protéagineux |
Espèces les plus courantes | - Pois fourrager : bonne productivité et valeur alimentaire, rusticité, risque de verse, sensible aux sols hydromorphes. - Vesce : bonne productivité, souplesse de récolte. | - Triticale : rustique, bonne productivité et valeur alimentaire, tuteur du pois (selon variétés). - Avoine : appétence, pouvoir couvrant, excellent tuteur, mais moins énergétique. - Orge, blé, seigle : limiter les variétés barbues. |
La récolte : une étape déterminante et délicate pour la qualité des fourrages
En ensilage : objectif 8-12 t MS/ha à 30-35% MS.
- Quand ? : En moyenne 40 jours après la floraison de la céréale. Viser le stade laiteux-pâteux de la
- céréale dominante.
- Comment ? : Privilégier l’ensilage direct (sans fauche) avec une coupe Kemper ou une coupe directe.
En enrubannage : objectif de récolte à 50-70% MS.
Comment intégrer les MCPI dans la ration ?
Pour les brebis laitières, les méteils sont complémentaires des autres fourrages de qualité mais distribués en quantités limitées. Les MCPI permettent d’atteindre parfois la satiété du troupeau, surtout des taries.
Ils permettent d’augmenter la cellulose (27-28 %), de diluer l’amidon et le risque acidogène par le ralentissement du transit.
Avec quelles conséquences sur les performances animales ?
Pour les brebis laitières. Intégré à moins de 20 % de MS dans la ration fourragère, le niveau de production des brebis laitières est similaire ! Le seuil de 0.5 kg de MS de MCPI dans la ration permet de maintenir la productivité laitière.
Pour la croissance et l’état corporel des taries. Une distribution possible à volonté, à compléter par des apports minéraux vitaminiques et du foin.
Risques, limites, points de vigilance
La prise de décision de la récolte et la conservation de ces ressources fourragères sont parfois délicates.
Interaction avec d'autres pistes
Céréales immatures, récolte précoce, prairies multi-espèces.