Mieux valoriser l'herbe
OL_Gérer les refus sur ses prairies
Description et intérêts de ce levier
- La présence de refus dans les parcelles est un indicateur de la maîtrise du pâturage. Au-delà de la question de la valorisation des refus (recours à la fauche ou broyage), leur abondance pose la question de la conduite du pâturage en analysant les causes d’apparition de ces refus.
- Une meilleure gestion du pâturage permet d'améliorer à l'échelle de l'exploitation le niveau de rendement en herbe valorisé.
Intérêt
Autonomie fourragère
Un pâturage mieux maîtrisé avec des zones de refus moins importantes : c'est une herbe de meilleure qualité et mieux valorisée par les animaux.
Autonomie protéique
Un pâturage plus ras avec moins de zones refusées contribue à maintenir la présence des légumineuses (comme le trèfle blanc) dans le couvert.
Changement
Itinéraire technique
Une meilleure conduite du pâturage tout au long de la saison limite les refus.
Itinéraire zootechnique
La maîtrise des refus par un pâturage plus ras permettra d'offrir aux animaux une herbe de meilleure qualité.
Impact
Economique
Une meilleure valorisation de la ressource en herbe par le pâturage contribuera à faire baisser le coût alimentaire.
La fauche mécanique des refus engendre par ailleurs un coût supplémentaire.
Environnemental
Une perte de diversité dans la nature des couverts prairiaux au profit des espèces refusées et au détriment des légumineuses.
Social
Moins de travail d'entretien mécanique des prairies si la fauche des refus est réduite ou supprimée : ce sont les animaux qui font le travail.
OL_Gérer les refus sur ses prairies
En pratique
Refus : mode d’emploi
Faire appel à différentes catégories d’animaux
Le passage d’animaux à faible besoin (bovins allaitants, brebis vides…) derrière les brebis en lactation favorise la consommation des zones sous-pâturées. La pression de pâturage doit être suffisante afin d’éviter que ces animaux sélectionnent à leur tour les zones déjà pâturées par les brebis.
Faucher, laisser sécher et faire consommer
Si les refus sont constitués majoritairement par des graminées, il est préférable de les faucher. Une intervention annuelle est suffisante début juin après l’épiaison des graminées. Si les quantités sont peu importantes, il n’est pas nécessaire de récolter cette herbe fraîchement coupée. On pourra en revanche ramener des animaux un à deux jours après la fauche pour les faire consommer sur place.
Broyer les espèces non consommables
Lorsque la prairie présente un certain nombre de dicotylédones non consommables (renoncules, rumex, etc…), le broyage est souvent utilisé pour nettoyer ces zones refusées et limiter leur développement. Lorsque la quantité de refus est trop importante, le broyage peut présenter quelques inconvénients. Dans ce cas, on laisse un tapis d’herbe en décomposition qui pourra avoir un effet dépressif sur le couvert en place et freiner sa repousse.
Une gestion des refus à raisonner de façon globale sur l’année
Elle s'appuie sur un certain nombre de repères dans la conduite du pâturage dans la période de pleine pousse :
- Adapter le chargement : une bonne exploitation de l’herbe passe par l’adaptation du chargement à la pousse. Un excès de surface contribue à l’apparition des refus.
- Attention à la hauteur de l’herbe en entrée de parcelle : plus la hauteur de l’herbe à l’entrée des animaux est élevée, plus les risques de refus sont importants. Au-delà de 15 cm mesurés à l’herbomètre (soit mi-mollet), il est préférable de privilégier la fauche.
- Pâturer ras : au même titre que la hauteur entrée, la hauteur de l’herbe à la sortie de la parcelle est déterminante dans l’apparition des refus. Il est important de pâturer ras (5-6 cm) pour étêter les graminées en phase de montaison. En cette période de forte pousse, c’est la hauteur sortie qui est l’élément prioritaire dans la conduite des parcelles.
- Alterner fauche et pâture : afin de maintenir une flore « équilibrée » et limiter ainsi le développement des adventices, on peut alterner les modes d’exploitation au niveau de la parcelle : pâture/fauche. Cette alternance peut se faire sur l’année comme d’une année sur l’autre.
Risques, limites, points de vigilance
La sous exploitation des couverts prairiaux peut amener l'apparition de zones embroussaillées.
Interaction avec d'autres pistes
Repère des de conduite au pâturage.
Pâturage d'automne et d'hiver.