Mieux valoriser l'herbe
OL_Mettre à l'herbe précocement
Description et intérêts de ce levier
Avec des conditions de portance des sols favorables, mettre à l’herbe tôt permet d’amorcer la saison de pâturage sur de bonnes bases et profiter pleinement d’un fourrage économique qu’est l’herbe pâturée. Ce premier passage en sortie hiver est à réaliser sur les parcelles de l'exploitation destinées à la pâture ou la fauche avec les objectifs suivants : assurer une transition alimentaire, économiser les stocks et les concentrés, réaliser un déprimage qui facilitera le tallage, créer un décalage de pousse de l'herbe entre les parcelles. Cette fiche concerne essentiellement les conduites qui ne pâturent pas en hiver.
Intérêt
Autonomie fourragère
Faire des économies en stocks en valorisant la croissance du début du printemps.
Avancer la mise à l’herbe d’une quinzaine de jours, c’est faire l’économie d’environ 2 t MS de fourrage stocké pour un troupeau de 300 brebis pâturant 0,5 kg MS d’herbe par jour.
Autonomie protéique
L’herbe pâturée contribue à l’équilibre de la ration. Elle permet une économie de correcteur azotée : 250 grammes de soja pour 1 kg MS d’herbe pâturée
Changement
Itinéraire technique
Avoir un parcellaire adapté et disposer de parcelles précoces, proches des bâtiments pour assurer cette mise à l’herbe.
Itinéraire zootechnique
Pour la santé des animaux, il est conseillé de réaliser une transition d’environ trois semaines à la mise à l’herbe pour éviter une baisse de production.
Impact
Economique
Réduction du coût alimentaire et de la mécanisation liée à la conduite en bâtiments (distribution, gestion des déjections…).
Environnemental
Des émissions de méthane réduite en lien un stockage des déjections moindre.
Social
Une diminution du travail d’astreinte lié à la conduite en bâtiments (paillage, raclage, distribution de l’alimentation).
OL_Mettre à l'herbe précocement
En pratique
Une mise à l’herbe précoce, pourquoi faire ?
Pour la prairie, une mise à l’herbe précoce permet de créer rapidement un décalage dans les stades de repousse entre les parcelles en pâturage tournant. Elle contribue à assurer la valorisation de l'herbe d'automne et hivernale résiduelle. Ce premier passage favorise le tallage des graminées et l’accès à la lumière des légumineuses. Pour l’animal, ce passage progressif à l’herbe permet d’assurer une transition alimentaire (2 à 3 semaines). Il contribue à diversifier la ration des brebis et limiter les risques sanitaires liés au maintien des animaux en bâtiment.
Avec quel mode d’emploi…
- Sortir les animaux de manière progressive (2 à 3 heures les 1ers jours),
- En périodes de transition, adapter le temps d’accès au pâturage et la complémentation de fourrage d’appoint. Distribuer de préférence le fourrage après la traite du soir.
- Sur des parcelles situées à proximité des bâtiments en faisant circuler les animaux sur des chemins d’accès entretenus,
- Avec des hauteurs de l’herbe supérieure ou égale à 5 cm (talon de la botte). Il ne faut pas attendre d’avoir beaucoup d’herbe dans les parcelles avant de mettre à l’herbe.
Avec quels ajustements ?
- En limitant sur le temps de présence des animaux avec conditions défavorables pour la portance des parcelles,
- En faisant pâturer des prairies séchantes ou destinées à être retournées en culture de printemps.
- En faisant pâturées des cultures dérobées
Risques, limites, points de vigilance
Attention « au matraquage » des parcelles avec un pâturage en condition difficile.
Interaction avec d'autres pistes
Mieux valoriser l’herbe d’automne
Oser le pâturage hivernal