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Mieux valoriser l'herbe

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OL_Récolte des fourrages le choix du mode de conservation

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Description et intérêts de ce levier

  • Le choix de la chaîne de récolte des prairies pour produire des fourrages de qualité, tout en favorisant la repousse de l’herbe, est un enjeu fort pour l’éleveur.
  • Les formes de récolte sont variées avec du foin, de l’ensilage ou de l’enrubannage. Le choix du mode de récolte doit être réfléchi en analysant les avantages et inconvénients de son système d’exploitation : main d’œuvre disponible, parcellaire, objectifs de production, organisation des bâtiments, distribution… sans perdre de vue l’objectif principal qui reste la production de fourrages de qualité, en quantité suffisante pour limiter autant que possible les achats.
  • A chaque élevage sa stratégie. L’essentiel est d’éviter de subir chaque année en utilisant ce que la météo nous a laissé récolter !
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Intérêt

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Autonomie fourragère

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Une fauche précoce  au printemps et un « nettoyage » à l’automne sont favorables au rendement annuel de la prairie.

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Autonomie protéique

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Récolter l’herbe au bon stade permet de produire un fourrage de qualité (riche en MAT si présence de légumineuses).

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Changement

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Itinéraire technique

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L’itinéraire technique (stade de récolte, chantier) dépend du mode de conservation choisi. Un investissement dans du matériel spécifique peut être nécessaire. L’usage de la CUMA ou d’un entrepreneur pour les chantiers est aussi possible. 

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Itinéraire zootechnique

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Un fourrage récolté tardivement sera toujours de moins bonne valeur alimentaire, et moins bien consommé par les animaux.

Veillez à bien conserver les fourrages, pour limiter les risques sanitaires. 

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Impact

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Economique

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Une tonne de matière sèche de foin coûte 5 à 10% moins cher à produire (mécanisation, intrants, stockage et travail) qu’une tonne d’ensilage d’herbe ou de foin ventilé (source Unotec, 2013).

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Environnemental

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La fauche tardive n’est pas favorable à la valeur alimentaire des fourrages mais a un impact positif sur la biodiversité et favorise les insectes pollinisateurs.

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Social

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Pour conserver les feuilles des légumineuses, il est recommandé de privilégier les fanages avant la levée de rosée ou en soirée. Cela peut avoir un impact sur l’organisation du travail.

OL_Récolte des fourrages le choix du mode de conservation

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En pratique

Les espèces implantées et leur stade physiologique déterminent la date de fauche d’une prairie. Selon le stade de récolte, la valeur alimentaire du fourrage varie.

Le foin sec traditionnel : être tributaire de la météo

  • Le foin est le fourrage qui permet la meilleure rumination et que l’on retrouve dans la quasi-totalité des exploitations. Mais il nécessite une fenêtre météo suffisamment longue pour atteindre un taux de matière sèche supérieur à 80%, en particulier en début de saison pour les premiers cycles.
  • Le conditionnement est souvent réalisé en bottes rondes ou carrées haute densité. Les légumineuses sont à privilégier pour maîtriser le stade de récolte et la valeur alimentaire des fourrages.

L’ensilage d’herbe : assurer la qualité de la première coupe

  • Avec une première coupe récoltée à un stade très précoce (une semaine avant l’épiaison pour les graminées, stade végétatif 30 cm pour les légumineuses), l’ensilage d’herbe permet de produire un fourrage riche en matière azotée et de favoriser une seconde coupe souvent récoltée en foin.
  • Le pré-fanage est conseillé pour obtenir un taux de matière sèche compris entre 27 et 32%, optimiser la valeur alimentaire et l’ingestion par les animaux, et limiter les pertes par les jus. En dessous de 27% de MS, il est d’ailleurs obligatoire d’imperméabiliser le silo au sol et de récupérer les jus d’ensilage. Le hachage doit être de 2 à 5 cm pour éviter les acidoses.

L’enrubannage d’herbe : complémentaire aux autres fourrages

  • Réaliser un enrubannage a un coût supérieur au foin, mais le temps de fanage nécessaire est plus en adéquation avec les conditions météo de début printemps. L’enrubannage doit être réalisé à un stade précoce (début d’épiaison pour les graminées = 10 épis par mètre linéaire ; début bourgeonnement pour les légumineuses = apparition des premiers bourgeons).
  • Cette technique permet ainsi d’avoir une souplesse d’exploitation (dans la gestion du chantier de récolte, l’organisation du travail, ou lors de conditions climatiques défavorables) et de produire une fourrage de qualité et en quantité. C
  • ette exploitation tôt au printemps sera favorable à la prairie pour les coupes suivantes, et notamment au développement des légumineuses. Le taux de matière sèche à la récolte doit être supérieur à 50% pour optimiser la conservation. Au-delà de 70%, les risques de développement de moisissures sont plus élevés. 

Préférez les films larges de 75 cm (plutôt que les 50cm). Le gain de temps est de 50%, et l’étanchéité sera meilleure.

Le foin ventilé : une assurance récolte … qui a un coût !

  • Pour limiter la dépendance aux conditions météorologiques, le séchage en grange du foin peut être une solution intéressante pour les exploitations dont les parcelles ne sont pas trop éloignées du lieu de stockage.
  • Le séchage du foin en grange peut se faire en botte ou en vrac. Privilégiez toujours un mode de séchage valorisant l’énergie solaire, plutôt que des énergies fossiles.  Cette pratique nécessite un investissement conséquent et doit donc se faire dans une réflexion globale du système fourrager : Investissement moyen (source REDCap) d’un séchage en grange de type vrac (bâtiment, cellules, ventilateurs et griffe) : 60€/m3.

Utiliser un conservateur, pour sauver une coupe de foin?

  • Entre 70 et 80 % de MS, on peut envisager l’utilisation d’un conservateur pour "sauver une coupe", en prenant soin de respecter les dosages préconisés.
  • Dans les conservateurs acides, seul l’acide propionique est reconnu inhibiteur de moisissures. L’efficacité des conservateurs biologiques actuellement sur le marché sera à étudier.
  • Le conservateur reste un outil possible lors du chantier de récolte mais ne doit pas être utilisé de manière systématique (coût élevé et corrosion du matériel). Les foins récoltés plus humides et sur lesquels un conservateur a été employé sont moins fibreux et ont un effet mécanique plus limité dans le rumen. 
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Risques, limites, points de vigilance

Quel que soit le mode de récolte, la valeur alimentaire dépend du stade de végétation.

On fauche pour faire du foin, ou on fauche pour faire de l’enrubannage. Le choix ne doit pas être fait dans l’urgence.

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Interaction avec d'autres pistes

Fauche précoce et techniques de pâturage.

Pour aller plus loin

Pour aller plus loin

puce de titre de blocEtude « Adaptation des exploitations ovines laitières à l’évolution du coût des matières premières »

Fiche technique n°10 [CNBL, FranceAgriMer]