


Adapter la conduite du troupeau


CAP_Gérer la distribution des aliments pour faire manger du fourrage



Description et intérêts de ce levier
Pour un troupeau et des aliments donnés, l’éleveur dispose de trois leviers principaux pour faire ingérer davantage de fourrages :
- Distribuer suffisamment de fourrages pour faire trier les chèvres et ainsi améliorer l’ingestibilité du fourrage.
- Augmenter le nombre de distributions, « rafraîchir l’offert » par des rapprochements ou du nettoyage d’auge en cours de journée.
- Réduire la complémentation en concentrés en dessous de 1 kg/jour mais en s’assurant que le niveau azoté de la ration totale permette un bon fonctionnement du rumen.

Intérêt

Autonomie fourragère

La plus grande ingestion des fourrages doit aller de pair avec une meilleure efficacité de la ration totale et une valorisation des refus par d’autres animaux de l’élevage. Sinon l’autonomie fourragère ne progressera pas.

Autonomie protéique

La moindre distribution de concentré protéique compensée par les protéines des fourrages davantage ingérées engendre une meilleure autonomie.

Changement

Itinéraire technique

L’organisation du travail dans la journée doit être adaptée à des distributions supplémentaires. La gestion des refus de fourrages plus importants peut aussi poser des problèmes de stockage.

Itinéraire zootechnique

-1L’augmentation du tri des fourrages à l’auge due à l’augmentation des distributions doit être surveillée de près afin de s’assurer que l’ingestion des parties les plus ingestibles (feuilles) ne se fasse pas au détriment des tiges fibreuses.

Impact

Economique

L’économie réalisée est d’autant plus grande que les aliments produits sur l’exploitation sont mieux valorisés et ceux achetées sont réduits en quantités. Les coûts de production et les rendements d’une part et les prix d’achats des aliments d’autre part influencent l’économie réalisable.

Environnemental

La réduction des achats d’aliments à l’extérieur ne peut qu’améliorer les bilans environnementaux à condition que les performances zootechniques restent cohérentes.

Social

L’augmentation du nombre d’intervention humaine au niveau de l’auge augmente le travail ou les investissements. L’aspect social est donc à surveiller de près.

CAP_Gérer la distribution des aliments pour faire manger du fourrage

En pratique
Levier : augmenter les refus pour faire ingérer davantage de fourrages
Ce levier est plutôt destiné aux fourrages de qualité médiocre, hétérogènes, triables par la chèvre et ne présentant pas de risque métabolique lors de forte consommation ou de tri important.
Fourrages | G de refus brut / j / chèvre | % refus / distribué | Espérance de gain d’ingestion g/j avec 10 à 20 points de refus en plus |
Foins de prairies permanentes ou multi espèces : |
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- bonne qualité (<1,0 UEL) | 200 | 10 à 15 |
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- médiocre (1 à 1,1 UEL) | 200 à 500 | 15 à 30 | 200 à 300 |
- mauvaise (>1,1 UEL) | >500 | > 30 |
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Foins de luzerne | A voir au cas par cas en fonction du rapport tiges / Feuilles dans les refus | 300 | |
Ensilages |
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- de graminées de qualité en coupe fine (<1.2 UEL) | 300 à 500 | 20 à 30 | 500 à 600 |
- de graminées de qualité hétérogène (>1.2 UEL) | > 500 | > 30 |
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Enrubannage ou mi- fanné d’herbe | Fourrage en général non à volonté |
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Le fourrage distribué à volonté et pour lequel l’éleveur veut davantage d’ingestion, doit être distribué pour une longue période, souvent pour la nuit entière.
Le fourrage distribué à volonté et pour lequel l’éleveur veut davantage d’ingestion, doit être distribué pour une longue période, souvent pour la nuit entière.
Levier : augmenter le nombre de distribution de fourrages dans la journée
Les éleveurs suscitent la curiosité et l’appétit des chèvres en multipliant les distributions, pour les fourrages de 2 à 4 distributions sont pratiquées, pour les concentrés de 2 à 5 par jour. Cette dernière fréquence ne doit pas être dépassée pour ainsi laisser le troupeau ruminer sur une période suffisante.
En réalité, chaque élevage a son planning journalier calé selon les habitudes prises et les fourrages présents.
Levier : minimiser la complémentation en concentré mais s’assurer d’un bon fonctionnement du rumen
La substitution du fourrage par l’apport de concentré est surtout importante au-delà de 0,8 kg/j : à ce niveau il remplace 0,24 kg de MS d’un bon fourrage, alors que le double : 1,6 kg de concentré remplacent 1 kg de MS de fourrage. Mais l’apport d’azote fermentescible est essentiel si le fourrage est pauvre en protéines. Pour cela une ration doit contenir près de 15 % de MAT, une teneur en PDIN supérieure à celle des PDIE de 5 à 7 g/Kg de MS, ainsi l’ingestion des fourrages sera optimisée.

Risques, limites, points de vigilance
Ces leviers ne font que valoriser les fourrages déjà produits, ils permettent indirectement d’acheter moins d’aliments concentrés.

Interaction avec d'autres pistes
L’ensemble des techniques culturales, de récoltes qui favorisent la valeur alimentaire du fourrage va dans le même sens que les leviers que nous avons proposés.
