CAP_Valoriser des espèces fourragères en interculture : les dérobées d'été

Autonomie fourragère

Ce levier permet de répondre ou de prévenir un déficit fourrager ponctuel en période estivale par la production d’un fourrage pâturable et récoltable.

Autonomie protéique

L'intérêt pour l'autonomie protéique peut être limité car il est très dépendant de la place et de la contribution des légumineuses dans le mélange.

Itinéraire technique

• Le semis des dérobées d'été doit intervenir rapidement après la récolte du précédent pour profiter de la fraîcheur résiduelle du sol, pour que la culture puisse accomplir son cycle de végétation et être disponible au moment souhaité.
• La préparation du sol est primordiale et impacte le rendement à la récolte. L’objectif est d’obtenir un support aéré sans être creux, de sorte que les racines explorent le plus grand volume de sol possible pour leur alimentation en minéraux et en eau.
• Privilégier le non labour, voire le semis direct si possible, afin d’éviter le dessèchement du profil de sol
• Tenir compte des risques de phytotoxicité, notamment des sulfonylurées appliquées sur les céréales, particulièrement marquées sur légumineuses.  

Itinéraire zootechnique

• Si les chèvres sont déjà  habituées à pâturer, les transitions vers les dérobées peuvent être courtes (1 à 2 jours). Sinon, la remise à l’herbe doit être faite avec une bonne transition alimentaire sur 2 à 3 semaines. La distribution de foin (ingéré) doit accompagner le pâturage pour éviter des diarrhées. Seul le pâturage de sorgho mérite des précautions (temps de repousse de 50 jours, hauteur de 40 cm pour les fourragers, éviter de faire pâturer les repousses du sorgho grain), les autres dérobées (colza, moha…) ne nécessitent pas ces précautions.
• L’affouragement à l’auge peut éliminer certains inconvénients (du sorgho notamment) mais nécessite beaucoup plus de travail et de matériel. 
• La part de refus peut être élevée (20 à 30 % de l’offert au pâturage).  Pour une même quantité apportée, les refus augmentent avec l’âge des plantes. Au-delà de 10 % de refus, il faut changer de parcelle.  

Economique

• L’intérêt économique de ce levier est conditionné par les coûts d’implantation, le rendement du fourrage et sa qualité, ainsi que la technique de récolte.
• Le pâturage de ces ressources reste le mode de valorisation le plus économe.

Environnemental

Ces cultures dérobées contribuent à piéger l’azote minéral présent dans les sols, limiter les problèmes de salissement des parcelles et d’érosion.

Social

L’utilisation de ces ressources fourragères peut cependant engendrer une charge de travail supplémentaire liée à l’implantation et leur valorisation.