Produire plus de ressources protéiques
CAP_Renforcer le potentiel productif des prairies par des mélanges multi-espèces
Description et intérêts de ce levier
- A l'échelle de l'exploitation, l'installation et la valorisation de prairies multi-espèces permet de sécuriser les rendements fourragers et d'améliorer la valeur alimentaire des prairies.
- La recherche d'une plus grande diversité dans la composition des prairies temporaires a des effets positifs à plusieurs niveaux :
- une atténuation de la variabilité interannuelle de production,
- un renforcement de la rusticité des couverts face aux sécheresses estivales avec un meilleur étalement de la pousse pendant l'année,
- une adaptation à l’hétérogénéité intra parcellaire,
- une bonne valeur alimentaire de l’herbe, avec des fluctuations amorties.
Intérêt
Autonomie fourragère
Les prairies multi espèces produisent environ 1,5 t MS/ha/an de plus que l’association RGA tardif- trèfle blanc, y compris sur sols profonds.
La complémentarité et la productivité des espèces associées, la précocité de démarrage en végétation des espèces et variétés utilisées expliquent ce gain de productivité. Meilleur étalement de la production.
Autonomie protéique
Si les légumineuses dans la parcelle sont bien représentées (supérieures à 40 % de la biomasse) la pairie multi espèces offre un fourrage équilibré.
La valeur azotée de ces prairies est élevée, avec un rapport PDIN/UFL égal ou supérieur à 90.
Changement
Itinéraire technique
La diversité multi espèces offre une plus grande souplesse d'utilisation par rapport aux prairies de luzerne ou trèfle violet. Elles s'adaptent des différents modes d'exploitation et constituent des prairies à usages mixtes (fauche, affouragement, pâturage).
Itinéraire zootechnique
La valeur alimentaire des récoltes est très liée au stade de récolte ainsi qu'au type de mélange implanté.
Risque de météorisation moins fort que sur des prairies en légumineuses pures.
Impact
Economique
Moins de besoins en fertilisation azotée pour un rendement équivalent. Production d'un fourrage équilibré permettant des économies de correcteur azoté.
Environnemental
Dans le cas de prairies de longues durées, elles contribuent au stockage du carbone (500 kg/ha/an) dans la matière organique du sol. Elles limitent les risques d’érosion et les fuites de nitrates.
Social
Elles contribuent à renforcer la phytodiversité des paysages et des milieux.
CAP_Renforcer le potentiel productif des prairies par des mélanges multi-espèces
En pratique
La composition d'une prairie multi espèces repose sur 5 facteurs principaux :
- le mode d’utilisation dominant : pâturage, fauche, mixte,
- les conditions de milieu : hydromorphe, séchant, à alternance hydrique, sain et profond,…
- la durée de vie de la prairie : 2-3 ans, 4-5 ans, longue durée,
- les performances zootechniques recherchées, conditionnant l’équilibre entre rusticité et valeur nutritive,
- la sociabilité des espèces : les espèces associées doivent coexister dans le mélange
- le caractère appétent pour la chèvre des espèces présentes : luzerne – trèfle violet > RGi-A-H > fétuque élevée > trèfle blanc - dactyle
Comportement des principales espèces fourragères (adaptation : Bonne en vert - Moyenne en Jaune - Mauvaise en rouge)
Des essais en cours pour proposer des mélanges prairiaux adaptés aux caprins
Des essais de mélanges prairiaux adaptés aux contextes pédoclimatiques, à l’alimentation de la chèvre et à une récolte en fourrage conservé ou en vert sont actuellement en cours au sein :
- du REDCap en Nouvelle-Aquitaine et Pays de la Loire
- du PEP caprin Rhône-Alpes
Risques, limites, points de vigilance
Ce levier nécessite d'adapter la composition du mélange aux caractéristiques de la parcelle, à son mode d'exploitation et à la pérennité du couvert.
Interaction avec d'autres pistes
L'organisation et la conduite du pâturage, la récolte précoce pour faire des stocks de qualité.