Produire plus de ressources fourragères
CAP_Regarnir et pérenniser les prairies par le sursemis
Description et intérêts de ce levier
- Le sursemis des prairies est une technique permettant de réintroduire dans un couvert prairial vieillissant des espèces fourragères productives et de bonne qualité (graminées, légumineuses et diverses).
- Cette technique permet de pérenniser le potentiel productif de prairies temporaires ou permanentes en s'affranchissant d'une rénovation totale du couvert.
Intérêt
Autonomie fourragère
Permet de renforcer le potentiel de production des prairies temporaires ou permanentes en qualité et en quantité.
Autonomie protéique
Le sursemis peut contribuer à l'introduction de légumineuses dans des couverts riches en graminées.
Changement
Itinéraire technique
Une technique exigeante dans les conditions de sa mise en œuvre.
Itinéraire zootechnique
Disposer d’un lot d’animaux dédié au pâturage des parcelles :
- avant l'opération de sursemis pour effectuer un "rasage" du couvert ;
- après le sursemis pour favoriser la mise en contact des graines avec le sol grâce à un piétinement léger.
Impact
Economique
Réduction du coût alimentaire par l'utilisation de couverts prairiaux de meilleure qualité. Des charges de rénovation des prairies moins importantes qu'en cas de retournement.
Environnemental
Des impacts environnementaux limités par l'absence de retournement des prairies (déstockage du carbone et lessivage de l'azote) et à la non utilisation d'herbicides.
Social
Une simplification des itinéraires de rénovation ou d'amélioration des prairies.
CAP_Regarnir et pérenniser les prairies par le sursemis
En pratique
Le principe du sursemis : Compléter la flore d’une prairie existante sans détruire le couvert en place en implantant des graminées ou légumineuses fourragères.
De nombreuses références sur prairies temporaires ou prairies permanentes ont permis de préciser les conditions de mise en place :
- disposer d’un milieu ouvert (présence de zones de sol nu de la taille d’une assiette à « dessert »,
- agir sur une végétation rase après pâturage par les animaux ou après un broyage des refus,
- agrandir mécaniquement les vides à l’aide d’un outil à dents,
- semer des espèces agressives (RGH, RGA, TV, TB) ayant une capacité à s’installer rapidement,
- Semer dense : de nombreuses graines tombent dans la végétation sans pouvoir germer,
- tasser le couvert pour assurer un bon contact sol graine : le piétinement par les animaux est souvent plus efficace que le passage du rouleau,
- maintenir une végétation rase en réalisant un ou plusieurs passages rapides des animaux (afin d’assurer un accès à la lumière des plantules).
Le sursemis améliore la composition botanique mais les risques d'échecs sont importants :
- La réussite est d’abord liée aux conditions climatiques intervenant après l’intervention, qui doivent assurer une levée rapide des espèces implantées,
- Une absence d’effet date de sursemis : la technique peut fonctionner au printemps comme à l’automne (en fonction des conditions climatiques),
- Une absence d’effet en lien avec le type de semoirs utilisés (Cf. photos).
Des espèces limitantes pour la réussite du sursemis : les Agrostis, très couvrants et limitant le contact sol-graines.
Risques, limites, points de vigilance
Une technique aléatoire dans sa réussite en lien avec la concurrence que peut exercer le couvert déjà en place, la qualité de réalisation et les conditions climatiques.
La difficulté est d'arriver à un couvert assez ras après l'opération de sursemis pour permettre l'accès à la lumière des jeunes plantules.
Interaction avec d'autres pistes
Implantation des prairies sous couvert
Pour aller plus loin
Fiche proposée par :
septembre 2017