


Mieux valoriser l'herbe


CAP_Gérer les refus dans ses prairies



Description et intérêts de ce levier
- Les caprins se caractérisent par un comportement de tri ; la présence de refus au pâturage est donc inévitable. Les derniers travaux ont montré que pour obtenir une ingestion de 2 kg de MS, il fallait proposer 3 kg de MS à la chèvre.
- La présence de refus dans les parcelles est un indicateur de la maîtrise du pâturage. Au-delà de la question de la valorisation des refus, leur abondance pose la question de la conduite du pâturage en analysant les causes d’apparition de ces refus.
- Une meilleure gestion du pâturage permet d'améliorer à l'échelle de l'exploitation le niveau de rendement en herbe valorisé.

Intérêt

Autonomie fourragère

Un pâturage mieux maîtrisé avec des zones de refus moins importantes : c'est une herbe de meilleure qualité et mieux valorisée par les chèvres.

Autonomie protéique

Un pâturage plus ras avec moins de zones refusées contribue à maintenir la présence des légumineuses (comme le trèfle blanc) dans le couvert.

Changement

Itinéraire technique

La limitation des refus dans les prairies imposent une meilleure conduite du pâturage tout au long de la saison.

Itinéraire zootechnique

La maîtrise des refus par un pâturage le plus ras possible permettra d'offrir aux animaux une herbe de meilleure qualité.

Impact

Economique

Une meilleure valorisation de la ressource en herbe par le pâturage contribuera à faire baisser le coût alimentaire. Une absence de refus implique moins de besoin de mécanisation.

Environnemental

Une perte de diversité dans la nature des couverts prairiaux au profit des espèces refusées et au détriment des légumineuses.

Social

Moins de travail d'entretien mécanique des prairies.

CAP_Gérer les refus dans ses prairies

En pratique
Faire appel à d’autres animaux brouteurs
Le passage de bovins (éventuellement d’équins) derrière les chèvres peut permettre la consommation des zones sous-pâturées. La pression de pâturage doit être forte afin d’éviter que ces animaux sélectionnent à leur tour les zones déjà pâturées par les chèvres. Cette exploitation complémentaire avec des bovins va également permettre un assainissement parasitaire (strongle gastro intestinaux) de la parcelle. A noter, qu’avec des ovins, il n’y aura pas de bénéfice sur le parasitisme.
Faucher laisser sécher et faire consommer
Si les refus sont constitués majoritairement par des graminées, il est préférable de les faucher. Une intervention annuelle est suffisante début juin après l’épiaison des graminées. Si les quantités sont peu importantes, il n’est pas nécessaire de récolter cette herbe fraîchement coupée. On pourra en revanche ramener des animaux un à deux jours après la fauche pour les faire consommer sur place.
Plutôt que broyer
Lorsque la prairie présente un certain nombre de dicotylédones non consommables par les caprins (renoncules, rumex, etc…), le broyage est souvent utilisé pour nettoyer ces zones refusées et limiter leur développement. Lorsque la quantité de refus est trop importante, le broyage peut présenter quelques inconvénients. Dans ce cas, on laisse un tapis d’herbe en décomposition qui pourra avoir un effet dépressif sur le couvert en place et freiner sa repousse.
Une gestion des refus à raisonner de façon globale sur l’année
Elle s'appuie sur un certain nombre de repères dans la conduite du pâturage dans la période de pleine pousse :
Adapter le chargement, le point clé de l’optimisation du pâturage : une bonne exploitation de l’herbe passe par l’adaptation du chargement à la pousse Un excès de surface contribue à l’apparition des refus.
Attention à la hauteur de l’herbe en entrée de parcelle : plus la hauteur de l’herbe à l’entrée des animaux est élevée, plus les risques de refus sont importants. Au-delà de 15/16 cm herbomètre (mi mollet), il est préférable de débrayer la parcelle.
Pâturer ras: au même titre que la hauteur entrée, la hauteur de l’herbe à la sortie de la parcelle est déterminante dans l’apparition des refus. Il est important de pâturer le plus ras possible (5-6 cm) pour étêter les graminées en phase de montaison des graminées. En cette période de forte pousse, c’est la hauteur sortie qui est l’élément prioritaire dans la conduite des parcelles.
Alterner fauche et pâture : afin de maintenir une flore « équilibrée » et limiter ainsi le développement des adventices, on peut alterner les modes d’exploitation au niveau de la parcelle : pâture/fauche.

Risques, limites, points de vigilance
La sous exploitation des couverts prairiaux peut amener l'apparition de zones embroussaillées.

Interaction avec d'autres pistes
Repère de conduite au pâturage.
Pâturage d'automne et d'hiver.
