


Adapter la conduite du troupeau


BV_Favoriser les fourrages pour réduire la part de concentré



Description et intérêts de ce levier
Favoriser la consommation de fourrages (pâture ou stocks) par le troupeau reproducteur ou en ration de finition permet de réduire la part du recours aux concentrés, et donc d’améliorer le niveau d’autonomie alimentaire.
Cela nécessite de raisonner le chargement et le système fourrager pour privilégier une production de fourrages de qualité en jouant sur la bonne gestion du pâturage pour profiter au maximum d’une herbe jeune et de qualité (pâturage tournant), les modes de récolte et de conservation voire la diversification fourragère là où c’est possible (prairies multi-espèces, méteils et mélanges, légumineuses pour équilibrer un maïs…).

Intérêt

Autonomie fourragère

Favoriser les fourrages dans les rations nécessite de disposer des surfaces nécessaires, et donc d’adapter le chargement et le système fourrager pour ne pas dégrader le niveau d’autonomie.

Autonomie protéique

L’augmentation de la part d’herbe dans le système ou de fourrages équilibrés contribue à diminuer les besoins en complémentation protéique. Dans le cas de l’utilisation d’un ensilage riche en énergie (maïs, sorgho, céréales immatures), la complémentation protéique reste nécessaire.

Changement

Itinéraire technique

Maitriser les dates clés du pâturage, pratiquer le pâturage tournant pour mieux valoriser l’herbe. Veiller au maintien de la productivité des prairies au besoin en les renouvelant et introduisant des prairies temporaires. Veiller également au taux de légumineuses dans les prairies.
Produire des fourrages conservés de qualité (peu encombrant, bonne teneur en MS, et bonnes valeurs nutritives). Analyser vos fourrages régulièrement.

Itinéraire zootechnique

En engraissement, utiliser des fourrages de qualité équilibrés en énergie/azote : viser 95 à 100 g PDI/UFV.

Impact

Economique

La voie des fourrages contribue toujours à réduire le coût alimentaire mais élève le coût de la mécanisation en système très stockeur. L’impact économique est d’autant plus favorable que le système est basé sur des fourrages peu couteux à la récolte et au stockage. L’herbe jeune pâturée reste le fourrage le plus économique de tous.

Environnemental

- Moins d’achats d’engrais azotés si introduction de légumineuses dans les prairies, cultures de mélanges céréales protéagineux ou de légumineuses fourragères pures.
- Réduction des rejets azotés (moins d’entrées par les engrais et le correcteur azoté des rations).
- Réduction du transport.

Social

- Des systèmes bien perçus par la société.
- Des systèmes de production facilement simplifiables.
- Des animaux en meilleure santé (réduction du risque de maladies métaboliques, plus longtemps au pâturage) si le niveau de production est optimisé et non maximisé.

BV_Favoriser les fourrages pour réduire la part de concentré

En pratique
Offrir des fourrages adaptés qui couvrent les besoins
Une herbe et un fourrage de qualité répondent aux besoins du troupeau reproducteur, y compris protéiques. L’herbe pâturée à un stade précoce présente d’excellentes valeurs nutritives et est parfaitement équilibrée. Tant que la part de maïs est inférieure à 50% de la ration fourragère, le correcteur protéique est inutile.
Système fourrager : le compromis matière/qualité à trouver pour l’autonomie protéique
Les prairies riches en légumineuses produisent une quantité importante de protéines. Par contre, il faut l’équivalent de 0,7 ha de soja pour complémenter 1 ha de maïs…
Les cultures fourragères selon les besoins de production
Le choix des fourrages à produire dépend des besoins de production. L’intérêt repose sur les niveaux de rendements atteignables en fonction du contexte et la valeur nutritionnelle du fourrage récolté.

Risques, limites, points de vigilance
- Baisse possible des performances à l’engraissement.
- Faire un bilan fourrager pour vérifier l’adéquation entre les besoins et les ressources fourragères.

Interaction avec d'autres pistes
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