


Adapter la conduite du troupeau


BV_Gérer la distribution des aliments pour bien valoriser les ressources



Description et intérêts de ce levier
- Adopter des pratiques de distribution qui assurent une bonne efficacité zootechnique de la ration constitue un levier d’économie de la ressource pour des performances identiques.
- Le gaspillage (taux de perte) en fourrages secs selon le dispositif de distribution peut être sous-estimé : on le compte souvent à 5% alors qu’il peut atteindre 10 à 15% avec des dispositifs mal adaptés qui ne retiennent pas suffisamment les fourrages : un compromis entre facilité de travail et gaspillage est donc à trouver.
- L’optimisation de l’utilisation de fourrages, parfois de qualité médiocre ou peu appétants, par le rationnement ou le mélange permet d’améliorer leur consommation, de gagner en autonomie et de réduire le coût alimentaire.

Intérêt

Autonomie fourragère

Ce levier concerne la ration hivernale : les économies qui peuvent être faites en réduisant les pertes et le gaspillage par les animaux ou en maximisant la valorisation de l’aliment par les animaux (performances zootechniques) sont autant de sources d’amélioration de l’autonomie fourragère.

Autonomie protéique

Une bonne distribution des aliments, y compris la pesée et la bonne incorporation des différents constituants de la ration peuvent permettre d’ajuster plus précisément les besoins de complémentation pour gagner en autonomie protéique. L’analyse de la valeur des fourrages est aussi un moyen d’adapter les complémentations au plus juste.

Changement

Itinéraire technique

En lien avec les bâtiments, équipements, matériels de distribution et main d’œuvre disponibles.

Itinéraire zootechnique

Pas d’impact particulier : la distribution doit s’adapter aux besoins de production des animaux et non l’inverse. Les performances à l’engraissement sont généralement améliorées.

Impact

Economique

Une perte d’aliment est une perte économique ! Réduire les pertes et le gaspillage réduit proportionnellement le coût alimentaire. Une meilleure efficience zootechnique de la ration, notamment en engraissement, réduit le coût de production par kg de viande produite.
Attention cependant, en cas d’investissement, au coût du matériel de distribution (mélangeuse) ou des équipements de stockage. Ils doivent être raisonnés en fonction des gains espérés.

Environnemental

5La limitation des pertes en fourrages permet de réduire les achats de compléments qui ont un impact négatif sur les émissions de gaz à effet de serre. Tout ce qui vise à mieux utiliser la ressource naturelle est positif au plan environnemental

Social

La distribution des aliments constitue l’astreinte journalière de l’éleveur. De nombreux travaux ont été réalisés pour trouver des pistes de réduction de la pénibilité et du temps de travail : mécanisation, rythmes de distribution, équipements… Toutefois, ces solutions ont toujours un coût, soit en termes d’investissement, soit en gaspillages. L’optimisation technique ou économique peut donc entrainer une légère augmentation du temps de travail.

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En pratique
A volonté ou rationné ?
La distribution à volonté convient bien en engraissement pour permettre l’expression du potentiel des animaux : 1 fois par jour ou pour plusieurs jours, les refus repoussés du soir stimulent l’ingestion. Pour le troupeau de mères, le rationnement à une période de faibles besoins permet de jouer sur la mobilisation des réserves corporelles et d’économiser sur l’alimentation hivernale.
Distribution séparée : pesez les aliments
C’est le mode d’alimentation hivernal le plus répandu : fourrages puis complémentation sans mélange. La fibre est à distribuer en premier. Pour les rations ensilage brin courts, pratiquer un mélange sommaire pour assurer la bonne assimilation des concentrés. Afin d’éviter du gaspillage d’énergie ou d’azote qui serait mal métabolisée en cas de déséquilibre de la ration, il convient de peser régulièrement les quantités de fourrages et de concentrés distribuées pour vérifier que les proportions des constituants de la ration sont respectées.
Attention aux râteliers en stabulation libre
Les râteliers libre-service installés en stabulation pour mettre à disposition des balles rondes de fourrages secs ou enrubannés à fibres longues sont commodes mais engendrent des pertes importantes à la consommation (jusqu’à 15%) s’ils sont dépourvus de dispositif de retenu. Evitez les balles trop serrées : les difficultés de préhension par les animaux augmentent encore le gaspillage.
Rations mélangées : la ration complète
L’utilisation d’une mélangeuse permet de faire ingérer plus facilement les fibres (valorisation de fourrages de qualité médiocre) tout en contrôlant le dosage et l’ingestion des correcteurs d’équilibre (économie). Son action mécanique de découpe et le gain d’appétence dus au mélange entraine une hausse d’ingestion et améliore les performances à l’engrais. Sur le troupeau allaitant, l’utilisation d’une mélangeuse conduit souvent à affourager l’ensemble en 1 seul passage, sur la base d’une ration équilibrée élevage pour un lot « directeur » qui peut s’avérer trop riche ou déficitaire pour d’autres. Les avantages sont : rationnement, équilibre rations, ingestion de fibres, gain de temps.
Les inconvénients (suralimentation et investissements) sont à peser avec discernement en élevage allaitant. La bonne utilisation d’une mélangeuse nécessite dans tous les cas de bien connaitre ses fourrages (valeur alimentaire, taux MS = analyse), d’avoir des lots homogènes et de contrôler le système de pesée.

Risques, limites, points de vigilance
Le coût des investissements au regard des enjeux.

Interaction avec d'autres pistes
- Allotement
- Adapter la complémentation pour faire ingérer plus de fourrages
