Adapter la conduite du troupeau
BV_Avancer l'âge au premier vêlage pour diminuer les UGB et les besoins
Description et intérêts de ce levier
- Réduire l’âge au vêlage des génisses consiste à adapter sa conduite pour obtenir une génisse suffisamment développée qui soit mise à la reproduction plus tôt que par le passé.
- Abaisser l’âge au premier vêlage permet de gagner du temps d’élevage en réduisant le temps improductif des reproductrices. Cela permet de réduire l’effectif des élèves et ainsi gagner des UGB et donc réduire les besoins du troupeau en SFP et autres surfaces (céréales autoconsommées).
- Gagner de la place en bâtiment, gagner en nombre de veaux.
Intérêt
Autonomie fourragère
Au-delà de 24 mois, chaque mois d’élevage supplémentaire, une génisse consomme 8 à 12 kg MS de fourrages/jour. Gagner 3 mois sur l’âge au premier vêlage permet d’économiser 700 à 1000 kg MS/génisse élevées, soient environ 14 à 20 tonnes de matières sèches pour 20 génisses élevées par an, ou encore, 1 à 2 ha de maïs ensilage ou 2 à 3 ha de prairies à 7 T de MS d’herbe valorisée/ha/an.
Autonomie protéique
L’utilisation de sources protéiques sous forme de fourrages et/ou de concentrés produits à la ferme est possible dans une stratégie de vêlage précoce.
Changement
Itinéraire technique
Bien maitriser le suivi des croissances.
Assurer une croissance soutenue jusqu’à 6 mois pour atteindre 30% du poids adulte.
Viser 60 % du poids adulte pour l’IA à 15 mois.
Itinéraire zootechnique
Toutes les stratégies d’alimentations sont possibles pour réaliser un vêlage précoce à condition de réaliser une ration cohérente avec l’objectif de croissance des génisses.
Impact
Economique
Le coût d’élevage de la génisse et le coût de renouvellement du troupeau diminuent en rajeunissant l’âge au premier vêlage. Cela diminue la période improductive (coût alimentaire) et le manque à gagner sur un veau. Attention cependant à l’utilisation des concentrés pour soutenir les croissances. Cette stratégie est surtout intéressante si elle repose sur l’amélioration du potentiel laitier des mères et la bonne gestion des fourrages de l’exploitation.
Environnemental
La quantité de déjection produite par le troupeau est réduite. Les émissions des gaz à effet de serre diminuent à l’échelle de l’exploitation.
Social
Avec moins de génisses à élever, le temps de travail diminue (temps d’alimentation, de surveillance, de soins, de paillage/raclage…).
BV_Avancer l'âge au premier vêlage pour diminuer les UGB et les besoins
En pratique
Mesurer la croissance des génisses
- Assurer une bonne croissance au pis, avec complémentation si nécessaire.
- Déterminer les repères de croissance et objectifs en fonction du format du troupeau et de la race.
- Vérifier régulièrement les croissances des animaux via des mesures et des pesées.
- Réaliser une croissance soutenue pour obtenir une génisse ayant atteint 70 à 80% de son poids adulte à la reproduction.
Objectifs de croissance en vêlage précoce :
- 1000 g/j de la naissance au sevrage
- 750 g/j jusqu’à lamise à la reproduction
Estimation du poids adulte en fonction du poids de carcasse
Poids de carcasse (kg) | ||||||
400 | 450 | 500 | 550 | 600 | ||
Poids adulte (kg vif) | Charolaise | 760-780 | 850-880 |
|
| |
Limousine | 640-670 | 740-760 |
|
|
| |
Blonde d'Aquitaine |
| 650-690 | 720-750 | 580-820 | 850-900 |
Petite panse et gros besoins : la génisse a besoin de concentrés
Tous les fourrages sont possibles : l’herbe pâturée, le foin, l’enrubannage, les ensilages (herbe, maïs, sorgho, méteil…) permettent tous d’obtenir des croissances adaptées à un vêlage précoce. Une analyse permettra de connaitre précisément leurs valeurs nutritives. Quel que soit le fourrage utilisé, la ration devra être équilibrée voire complémentée afin de permettre une croissance cohérente avec les objectifs.
Risques, limites, points de vigilance
- Conduit à un développement corporel moindre en première lactation.
- Nécessite parfois un apport supplémentaire de concentrés pour atteindre les objectifs de croissance.
Interaction avec d'autres pistes
Le vêlage précoce a un impact sur le bilan fourrager de l’exploitation