Produire plus de ressources fourragères
BV_Le sorgho Une culture fourragère moins exigeante en eau
Description et intérêts de ce levier
- En conditions séchantes, l’ensilage de sorgho constitue une alternative à l’ensilage de maïs. Il permet de sécuriser la production fourragère avec un itinéraire technique cultural quasi-similaire et des valeurs alimentaires proches de l’ensilage de maïs.
- Dans un contexte de ressource en eau limitée, cette culture d’été présente une plus grande tolérance au stress hydrique du fait d’un système racinaire puissant. Elle garantit une production de biomasse correcte, même en l’absence d’irrigation. Irriguée et en sols bien pourvus, la culture du sorgho fourrager peut atteindre des rendements très élevés.
Intérêt
Autonomie fourragère
Le sorgho permet de répondre ou anticiper un déficit fourrager ponctuel. Il contribue à sécuriser les stocks et les rendements fourragers sur l’exploitation en particulier dans des conditions séchantes pour le maïs ensilage.
Autonomie protéique
Tout comme le maïs, l'intérêt pour l'autonomie protéique est limité au regard de la faible valeur azotée de ce fourrage et de son déséquilibre énergie/azote.
Changement
Itinéraire technique
- Une intégration et une place dans les rotations comparable à celle du maïs ensilage. Le sorgho requiert les mêmes conditions de semis et de préparation de sol que le maïs.
- Le sorgho a les mêmes besoins en somme de température que le maïs. Il nécessite un semis plus tardif, au mois de mai sur sol réchauffé (à 12°C minimum).
- Utiliser une variété adaptée au contexte géographique afin d’atteindre 30 % MS les années peu ensoleillées ou lors des froids précoces à l’automne.
Itinéraire zootechnique
- Valorisé sur par le troupeau allaitant, l’ensilage de sorgho BMR donne les mêmes performances que le maïs.
- Le sorgho offre une excellente valorisation par les génisses à forts besoins bien que l’ingestion soit limitée.
- En engraissement, le sorgho limite les performances du fait d’une ingestion moins importante mais sa faible teneur en amidon présente moins de risque d’acidose.
Impact
Economique
- En condition de sécheresse, le sorgho sucrier BMR est économiquement plus intéressant que le maïs. Le coût alimentaire, à rendement équivalent, est favorable à la valorisation de sorgho BMR.
- Les charges opérationnelles du sorgho BMR sont similaires au maïs.
Environnemental
- Le sorgho présente une bonne efficience de l'eau. En situation non irriguée, elle est de 39,2 kg MS/ha/mm pour le sorgho et de 27,4 kg MS/ha/mm pour le maïs.
- En pratique, la culture de sorgho permet plus de souplesse dans l’irrigation que le maïs. Sur la durée de végétation, toutes choses égales par ailleurs, le sorgho économise de 80 à 100 mm d’eau par rapport à un maïs.
- Selon les années, 2 à 3 tours d’eau peuvent être économisés sur un total de 6 nécessaires pour le maïs.
Social
- L’utilisation de ce fourrage dans les rotations peut engendrer un étalement des périodes de semis au printemps.
- La récolte peut être aussi décalée par rapport au maïs ensilage.
BV_Le sorgho Une culture fourragère moins exigeante en eau
En pratique
Les sorghos sucriers : les plus adaptés à une utilisation en ensilage et bien valorisés par les vaches laitières
Les sorghos sucriers se déclinent en 2 variétés : le sorgho sucrier BMR (Brown Mid Rib) et le sorgho sucrier commun. Le sorgho BMR est particulièrement digestible car ses tissus se lignifient moins que le maïs. C’est le gène BMR qui lui confère cette spécificité, mais c’est aussi lui qui rend le sorgho BMR plus sensible à la verse.
| Avantages | Inconvénients |
Sorgho BMR | - Bonne valeur énergétique (équivalente à un bon ensilage de maïs) - Bonne conservation - Ensilé, moins acidogène que le maïs - Rendement meilleur que le maïs en conditions séchantes | - Sensible à la verse - Récolte tardive |
Sorgho sucrier commun | - Bon potentiel de rendement - Moins acidogène que le maïs - Bonne conservation - Plus résistant à la verse que le BMR | - Digestibilité moyenne à faible - Récolte tardive Orge, blé, seigle : limiter les variétés barbues.
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La récolte
L’objectif est une matière sèche entre 25 à 30 % MS : la plante est récoltée au stade laiteux pâteux (les grains au centre de la panicule sont au stade pâteux). La récolte intervient en moyenne 3 à 4 semaines après le maïs. Il est conseillé de se fier à l’aspect de la plante entière pour choisir le moment de la récolte, car elle peut rester verte même lorsque les grains murissent.
Comment intégrer le sorgho dans la ration ?
Le sorgho BMR présente des caractéristiques nutritionnelles proches du maïs (aussi riche en énergie, plus riche en protéines), tout en contenant beaucoup moins d’amidon. Il s’apparente à un ensilage d’herbe jeune préfané utilisable en fourrage de base dans les rations d’entretien ou en complément d’ensilage de maïs et de céréales en engraissement.
Figue 1: valeur UFL et teneur en amido des sorghos et du maïs
Avec quelles conséquences sur les performances animales ?
En engraissement de JB, les expérimentations (Mauron, Jalogny) ont montré que le sorgho (+ 2kg blé, +1,3 kg de soja) ou 50 % sorgho-50% maïs donne une ration très digestible (augmente l’ingestion) qui ne dégrade pas les performances.
En finition de vaches de boucherie, 1/3 de sorgho dans la ration permet de bonnes performances.
Les performances des génisses, en termes de croissance ou d’état corporel sont identiques lorsque le sorgho remplace l’ensilage de maïs ou en complémentation au pâturage.
Risques, limites, points de vigilance
La prise de décision de la récolte et la conservation de cette ressource fourragère est parfois délicate.
Interaction avec d'autres pistes
Céréales immatures, récolte précoce, prairies multiespèces.