


Mieux valoriser l'herbe


BV_Des légumineuses (Luzerne et trèfle violet) au service de l'autonomie protéique



Description et intérêts de ce levier
- L’introduction de légumineuses pures ou en association dans l’alimentation du troupeau allaitant ou en ration d’engraissement contribue à renforcer l’autonomie protéique de l’exploitation à toutes les périodes de l’année.
- Présentes dans les prairies pâturées, elles améliorent notablement la qualité de la ration. En cultures pures elles assurent des stocks à hautes valeurs protéiques.
- Récoltées en ensilage ou enrubannage, elles fournissent des fourrages très complémentaires aux rations énergétiques à base de maïs ensilage pour la finition. Le foin de légumineuse est également utilisé dans l’alimentation hivernale du troupeau allaitant ou en remplacement de la paille dans les finitions en ration sèche

Intérêt

Autonomie fourragère

- Elles contribuent à renforcer les rendements fourragers sur l’exploitation en lien avec la résistance à la sécheresse de la luzerne et l’étalement des différentes coupes sur l’année.

Autonomie protéique

- La valorisation des légumineuses en rations d’entretien ou d’engraissement permet d’économiser du correcteur azoté et diminue la dépendance au marché.

Changement

Itinéraire technique

- Disposer de surfaces dédiées à la production des légumineuses en complément ou en substitution des surfaces en herbe ou en céréales. Le temps de retour de entre deux luzernières est de 6 ans.
- Des chantiers de récolte à maîtriser afin de limiter les pertes à la récolte et à la conservation.
- La luzerne peut contribuer à allonger et améliorer les rotations culturales et agit favorablement sur les sols (fixation symbiotique, gestion des adventices culturales, structure du sol)
- Des pratiques de récolte différentes de l’herbe avec une technicité à aquérir pour avoir un fourrage de qualité.

Itinéraire zootechnique

- Sur la période hivernale, leur introduction dans la ration peut être réalisée à hauteur de 10 à 30 % de la ration fourragère totale.
- Moins de correcteur azoté et de complément minéraux vitaminiques achetés dans la ration d’où une moindre sensibilité aux variations de prix.

Impact

Economique

- L’impact économique est variable selon les exploitations. Il dépend de la nature de la ration initiale, de la conjoncture des céréales et aussi principalement du rendement de ce « nouveau » fourrage et de la longévité de la culture installée.
- Une luzerne de qualité peut permettre de complémenter les rations du troupeau allaitant et de se soustraire totalement aux achats.

Environnemental

- Très bonne tête de rotation permettant une diminution du besoin en azote pour les cultures suivantes (jusqu’à 2 ans après le retournement).
- Elles contribuent à renforcer la phytodiversité des paysages et des milieux. Certaines légumineuses sont très mélifères.

Social

- Une charge de travail supplémentaire en lien avec la multiplicité des coupes annuelles à réaliser.

BV_Des légumineuses (Luzerne et trèfle violet) au service de l'autonomie protéique

En pratique
Entre luzernes et trèfle violet : les questions à se poser ?
| Luzerne | Trèfle violet |
Sol | Séchant, sain, elle s’adapte des sols acides. | Acide (pH>5.5), peu humide, peu séchant. |
Températures | Bonne adaptation aux fortes et basses températures. | Adaptation moyenne aux fortes et basses températures. |
Utilisation | Fauche (ensilage, enrubannage, foin, déshydratée) Pâturage possible sous certaines conditions. | Fauche (ensilage, enrubannage, foin). Pâturage possible sous certaines conditions. |
Pérennité | 5 ans | 2 ans |
4 à 5 coupes de luzerne par an (jusqu'à 15 t MS/ha/an), 3 à 4 coupes de trèfle violet (jusquà 10 t MS/ha/an). |
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Récolter au bon stade pour des fourrages de qualité
Une fois par an, laisser fleurir le trèfle ou la luzerne pour que la plante reconstitue ses réserves !

Avec quelles conséquences sur les performances animales ?
L’introduction de luzerne et de trèfle violet en ration d’entretien n’a pas d’impact sur les performances du troupeau. Son utilisation en engraissement, en substitution d’un complémentaire azoté concentré, peut donner les mêmes performances sous réserve d’une bonne qualité de fourrage (valeur protéique)… comme l’illustrent les essais sur JB limousins effectués à la ferme expérimentale du Mauron, projet NEOBIF (2014).
Lot | Témoin (tx colza) | Luzerne | ||
24 JB limousins de 375 kg vif sur 223 jours d’engraissement | ||||
Consommations / JB (kg) Blé (à volonté) Tt colza Luzerne déshydratée (brut) Luzerne enrubannée (MS) Paille (Brut) CMV (Brut) | /jour 6,3 1,9 0,5
- 1,850 0,270 | Total 1405 422 120
- 414 60 | /jour 7,3 - -
2,6 0,150 0,095 | Total 1620 - -
570 34 21 |
MS / jours (kg) PDI / UF | 9,36 108 | 8,98 92 | ||
Croissance (g/j) | 1405 | 1448 | ||
Carcasses | 423,5 kg | 435,6 kg | ||
Conformation, gras, rdts, couleurs identiques | ||||
UFV / kg de gain PV | 7,11
| 6 ,48 |

Risques, limites, points de vigilance
La récolte et la conservation de ces ressources fourragères sont parfois délicates.

Interaction avec d'autres pistes
Prairies multi-espèces, récolte précoce
