Mieux valoriser l'herbe
BL_Gérer les refus un révélateur des pratiques de pâturage
Description et intérêts de ce levier
- La présence de refus dans les parcelles est un indicateur de la maîtrise du pâturage. Au-delà de la question de la valorisation des refus, leur abondance pose la question de la conduite du pâturage en analysant les causes d’apparition de ces refus.
- Une meilleure gestion du pâturage permet d'améliorer à l'échelle de l'exploitation le niveau de rendement en herbe valorisé.
Intérêt
Autonomie fourragère
Un pâturage mieux maîtrisé avec des zones de refus moins importantes (en nombre et en volume), c'est une herbe de meilleure qualité et mieux valorisée par le troupeau laitier dans son ensemble.
Autonomie protéique
Un pâturage plus ras avec moins de zones refusées contribue à maintenir la présence des légumineuses (comme le trèfle blanc) dans le couvert.
Changement
Itinéraire technique
La limitation des refus dans les prairies imposent une bonne conduite du pâturage tout au long de la saison : hauteur d’entrée et de sortie de parcelle au pâturage, organisation des cycles d’exploitation des parcelles, réorientation des parcelles trop avancées en stade
Itinéraire zootechnique
La maîtrise des refus par un pâturage plus ras permettra d'offrir aux animaux une herbe de meilleure qualité (digestibilité et diversité des espèces disponibles).
Impact
Economique
Une meilleure valorisation de la ressource en herbe par le pâturage contribuera à faire baisser le coût alimentaire. Une mécanisation moins importante de la prairie afin de gérer les refus.
Environnemental
En présence de refus, une perte de diversité dans la nature des couverts prairiaux est observée au profit des espèces refusées et au détriment des légumineuses.
Social
Moins de travail d'entretien mécanique des prairies pour nettoyer les parcelles avant un nouveau cycle d’exploitation, c'est les vaches qui font le boulot.
BL_Gérer les refus un révélateur des pratiques de pâturage
En pratique
Une gestion des refus à raisonner de façon globale sur l’année pour anticiper et limiter leur apparition
Elle s'appuie sur un certain nombre de repères dans la conduite du pâturage dans la période de pleine pousse :
- Adapter le chargement : une bonne exploitation de l’herbe passe par l’adaptation du chargement à la pousse. Un excès de surface allouée au troupeau contribue à l’apparition des refus
- Attention à la hauteur de l’herbe en entrée de parcelle : plus la hauteur de l’herbe à l’entrée des animaux est élevée, plus les risques de refus sont importants. Au-delà de 15 cm mesurée à l’herbomètre (mi mollet), il est préférable de débrayer la parcelle ou faire insister les animaux.
- Pâturer ras : La hauteur de l’herbe à la sortie de la parcelle est déterminante dans l’apparition des refus. En période de forte pousse, la hauteur sortie est l’élément prioritaire dans la conduite des parcelles. Il est important de pâturer ras (objectif de 5-6 cm en sortie) pour étêter les graminées en phase de montaison des graminées.Alterner fauche et pâture : afin de maintenir une flore « équilibrée » et limiter ainsi le développement des adventices, on peut alterner les modes d’exploitation au niveau de la parcelle : pâture/fauche. Cette alternance peut se faire sur l’année comme d’une année sur l’autre
Refus : mode d’emploi
- Faire appel à d’autres animaux brouteurs. Le passage des génisses, bœufs, vaches taries ou de troupes ovines derrière les vaches peut permettre la consommation des zones sous- pâturées. La pression de pâturage doit être forte afin d’éviter que ces animaux sélectionnent à leur tour les zones déjà pâturées par les vaches.
- Faucher, laisser sécher et faire consommer… Si les refus sont constitués majoritairement par des graminées, il est préférable de les faucher. Une intervention annuelle est suffisante début juin dans l’ouest (mais adapter selon la zone) après l’épiaison des graminées. Si les quantités sont peu importantes, il n’est pas nécessaire de récolter cette herbe fraîchement coupée. On pourra en revanche ramener des animaux un à deux jours après la fauche pour les faire consommer sur place.
- Plutôt que broyer. Lorsque la prairie présente un certain nombre de dicotylédones non consommables par les bovins (renoncules, rumex, etc…), le broyage est souvent utilisé pour nettoyer ces zones refusées et limiter leur développement. Lorsque la quantité de refus est trop importante, le broyage laisse un tapis d’herbe en décomposition qui peut avoir un effet dépressif sur le couvert en place et freiner sa repousse.
- A moyen terme, repenser ses cycles d’exploitation des surfaces en herbe Pour anticiper et limiter l’apparition et l’ampleur de ces zones de refus, essentiel de raisonner en amont ses futurs cycles d’exploitation de l’herbe. Il faut alors adapter la conduite des surfaces telle que la pression de pâturage aux conditions climatiques de l’année en cours et raisonner stratégiquement son système au regard des enregistrements des années passées.
Risques, limites, points de vigilance
La sous exploitation des couverts prairiaux peut amener l'apparition de zones embroussaillées.
Enregistrer ses pratiques (calendrier papier ou électronique de pâturage), et disposer de données de croissance de afin d’adapter et sécuriser sa stratégie d’exploitation de l’herbe.
Interaction avec d'autres pistes
Repères de conduite au pâturage adapté à votre zone.
Pâturage d'automne et d'hiver.
Pour aller plus loin
Fiche proposée par :
septembre 2017