Mieux valoriser l'herbe
BL_Pâturer des céréales en fin d'hiver
Description et intérêts de ce levier
- Le pâturage de fin d'hiver peut s’envisager sur des céréales (avoine, seigle, triticale) qui seront ensuite récoltées en ensilage ou grain. Ce double usage d’une céréale associant une exploitation en pâturage à une récolte en grain ou en ensilage plante entière permet d'avancer la date de sortie des animaux en fin d’hiver.
- Cette pratique permet la diminution de la consommation de stocks en débutant précocement la période de pâturage.
- Elle permet d’intercaler une céréale entre deux prairies sans trop pénaliser la sole pâturable.
Intérêt
Autonomie fourragère
Le pâturage des céréales permet une mise à l’herbe plus précoce sur des parcelles portantes.
Cette pratique est envisageable si l’exploitation est autonome en céréales.
Autonomie protéique
Cela permet de réduire les apports de concentrés avec un pâturage précoce.
Changement
Itinéraire technique
Il est nécessaire de disposer d'une surface en céréale dédiée à ce type de valorisation à double fins : récolte en grain ou pâturage en sortie hiver.
Itinéraire zootechnique
Un pâturage précoce de sortie hiver entraine une bonne valorisation zootechnique, le plus souvent avec un pâturage rationné au fil pour une exploitation complète ou fil avant-fil arrière s’il ne s’agit que d’un prélèvement superficiel pour maintenir une récolte de la céréale.
Impact
Economique
Une réduction du coût alimentaire par l'introduction d'un fourrage pâturé de bonne qualité dans l'alimentation des vaches laitières est prévisible. Permet d’offrir un fourrage de qualité en cas de pénurie de stock et d’éviter les achats extérieurs.
Environnemental
Un redémarrage hétérogène du couvert sous l’effet des restitutions est possible. La réduction du temps de présence en bâtiment grâce à une sortie anticipée réduit les émissions de gaz à effet de serre.
Social
Une réduction du temps de travail d'astreinte au bâtiment est constatée. Cette pratique nécessite un aménagement des parcelles en céréales (clôtures) et une gestion du pâturage (déplacer les fils).
BL_Pâturer des céréales en fin d'hiver
En pratique
Des essais conduits à l'INRA de Lusignan en 2005 et 2006 sur vaches laitières ont permis de préciser les conditions de mise en œuvre de cette technique sur le triticale :
- le pâturage du triticale est à envisager sur la pousse feuillue de début de printemps de la céréale. A ce stade, la céréale présente une biomasse satisfaisante (de 1 à 3 tMS/ha),
- le triticale est de très bonne qualité (en lien avec son niveau de digestibilité et sa teneur en matière azotée),
- il est bien ingéré (jusqu’à 10 kg MS/jour) et les vaches manifestent sur ce couvert une forte motivation au pâturage (plus de 90 % du temps passé à pâturer, avec une vitesse d'ingestion moyenne de l'ordre de 2 kg MS/h),
- les quantités ingérées et la qualité de la repousse feuillue ont permis un bon niveau de production laitière en comparaison à un lot témoin conduit avec des fourrages conservés (tableau 1),
- la production ultérieure de grains est fortement dépendante de la date du pâturage. Des pâturages trop tardifs pénalisent fortement le nombre d'épis par unité de surface (tableau 2),
- ce mode de gestion impose un pâturage fil avant-fil arrière afin de limiter le piétinement.
Risques, limites, points de vigilance
Le chargement doit être adapté afin d'éviter le piétinement des parcelles : mettre en place un pâturage à temps partiel (6 h/jour max).
Un pâturage trop tardif sectionnera les épis et aura de forte répercussion sur le rendement grain.
Interaction avec d'autres pistes
Implantation des prairies sous couverts de céréales ou mélanges céréaliers.
Valoriser l’herbe d’automne
Mettre en place des espèces fourragères de soudures d’automne.