Mieux valoriser l'herbe
BL_Oser le pâturage hivernal
Description et intérêts de ce levier
- Avec des conditions de portance favorables, le pâturage hivernal peut prolonger le pâturage automnal. Il peut se pratiquer sur différents types de couvert : prairies de courte et longue durée et couverts végétaux.
- Le pâturage d'hiver permet d’économiser des fourrages conservés et de réduire la distribution de correcteur azoté. C'est aussi l'occasion d'achever le nettoyage des repousses d'automne afin de préparer la nouvelle saison d'herbe et de valoriser des cultures dérobées ou couverts végétaux.
- Pour l’animal, c’est une limitation de la période en bâtiments et le maintien d’un confort et d’un bien être tant que les conditions climatiques ne sont pas trop sévères.
Intérêt
Autonomie fourragère
Permet de réduire les besoins en fourrages conservés pour les catégories animales valorisant l'herbe d'hiver. Améliore l’autonomie fourragère.
Autonomie protéique
Permet de réduire les apports de concentrés avec l'introduction d'herbe pâturée dans la ration.
Changement
Itinéraire technique
La contrainte à surmonter est le défaut de portance des parcelles. Il est nécessaire d’établir un ordre de passage en fonction des conditions de portance et des types de prairie :
- Prairie séchante > prairie humide,
- PN > PT : sensibilité au piétinement.
Un pâturage hivernal, même ras ne pénalise pas la productivité de la prairie sur l’année suivante.
Itinéraire zootechnique
Des essais conduits à l'INRA du Rheu ont montré qu’en production laitière, la performance des animaux est maintenue avec ce pâturage hivernal.
Impact
Economique
Réduction du coût alimentaire par la substitution du pâturage à de la distribution de stocks.Réduction des charges liées à la présence des animaux en bâtiment.
Une valorisation maximale du potentiel productif des prairies propre à la réduction des coûts de production.
Environnemental
Des impacts environnementaux limités (lessivage d'azote avec un chargement modéré).
Social
Moins de temps passé à la conduite des animaux en bâtiments.
Cette technique nécessite un aménagement du parcellaire dans le cas de couverts végétaux ou de prairies de courte durée et fréquemment la distribution de fourrages de compléments à la pâture.
BL_Oser le pâturage hivernal
En pratique
L'herbe d'hiver : repères de conduite
Une production des prairies qui s’étale de décembre à fin février :
- une production réduite par un facteur limitant : les températures basses,
- de 0 à 15 kg MS/ha/jour : dans un système à 60 ares/VL, avec une croissance de 10 kg MS/ha/jour, l’offre en herbe journalière peut représenter 5-6 kg MS/VL/jour,
- des espèces plus adaptées au froid : fétuque des prés, fléole, RGH,
- une qualité hétérogène : proche de celle de l’herbe d’automne avec un faible niveau de croissance (hiver « doux »), des reports sur pieds vieillissants en cas d’arrêt de la croissance.
Une contrainte parfois difficile à surmonter : le défaut de portance des parcelles :
- établir un ordre de passage en fonction des conditions de portance et des types de prairies : prairie séchante > prairie humide, PN > PT : sensibilité au piétinement.
En conditions difficiles :
- adapter les temps de présence afin de limiter le piétinement : une vache peut ingérée 3 kg MS d’herbe en 2 heures,
- adapter une rotation rapide ou diminuer le chargement en regroupant plusieurs paddocks (pâturage tournant continu),
- savoir arrêter le pâturage hivernal en cas d’épisode pluvieux.
- des chemins et des entrées de parcelles bien aménagés favorisent aussi le pâturage hivernal.
Les VL peuvent pâturer RAS à cette époque de l’année sans impact sur la prairie :
- en sortie hiver, le couvert est très feuillu et présente une structure différente de celle du printemps avec une hauteur des gaines différente : 20 % de la hauteur totale des plantes contre 40 % au printemps,
- beaucoup de feuilles de qualité (0,96 UFL, 140 g PDIN),
- un taux de MS plus élevé qu’au printemps (21 % contre 13 %) améliorant son ingestibilité,
- les VL en situation de ressource fourragère réduite adaptent leur comportement au pâturage en allongeant d’une heure la durée du premier repas.
Risques, limites, points de vigilance
Le chargement doit être adapté en permanence pour éviter le piétinement et le matraquage du couvert.
Des repousses hivernales qui peuvent perdre en valeur à l'arrivée des gelées. Une période de repos est bénéfique à la reconstitution des réserves pour les espèces prairiales.
Interaction avec d'autres pistes
Pâturage automnal.