


Mieux valoriser l'herbe


BL_Optimiser la performance des chantiers de récolte de l'herbe



Description et intérêts de ce levier
- Des conditions de récolte maîtrisées permettent de limiter les pertes à la récolte et lors de la conservation avec à la clé des fourrages de meilleur qualité.
- Plusieurs facteurs influencent la qualité de l’herbe récoltée : le stade de récolte, la nature des espèces utilisées et leur aptitude au mode de récolte envisagée, les conditions climatiques au moment de la récolte (pouvant accélérer ou ralentir la perte en eau du fourrage dans la phase de pré-fanage), et le mode de récolte et ses exigences en termes de conservation du fourrage.

Intérêt

Autonomie fourragère

L'optimisation des chantiers de récolte est un facteur d'amélioration de l'autonomie fourragère du système. Une diversité de modes de récolte de l’herbe limite les risques climatiques et optimise les stocks et la productivité des surfaces en herbe.

Autonomie protéique

Les pertes de feuilles au champ en particulier pour les légumineuses et une mauvaise conservation sont les deux causes principales de pertes de protéines lors des chantiers de récolte.

Changement

Itinéraire technique

La mise en place d'une chaîne de récolte efficace demande de la réactivité dans les prises de décision en lien avec les conditions météorologiques et le stade optimum de la végétation. Les équipements doivent être adaptés aux surfaces récoltées pour garantir de bonnes conditions de réalisation.

Itinéraire zootechnique

Des conditions de récoltes et de conservation maîtrisées permettent la production de fourrages qui trouveront une meilleure valorisation dans les rations.

Impact

Economique

Récolter au bon stade et dans de bonnes conditions optimise la qualité du fourrage et de la ration. C’est un levier de réduction du coût alimentaire.
Etre bien équipé c’est aussi réduire les pertes : une perte de 5% au champ ou au silo sur un rendement de 5 t de MS pour un hectare nécessite en remplacement l’achat de 280 kg d’un aliment concentré à 15% de MAT).

Environnemental

Un chantier de récolte performant permet d’optimiser l’utilisation des intrants (engrais, carburant …), de réduire les rejets (jus de silo …) et de limiter le recours aux intrants extérieurs (complémentation azotée par exemple).

Social

Une organisation collective ou le recours à la délégation permettent d'atténuer les pointes de travail au moment de la récolte. Elles contribuent également à l'amélioration du débit de chantier.

BL_Optimiser la performance des chantiers de récolte de l'herbe

En pratique
| Conditions de réussite | En pratique |
Ensilage | Optimiser le stade de fauche : - d’épi 10 cm (rendement moindre, bonne valeur alimentaire), - à début épiaison (rendement élevé mais forte baisse de valeur alimentaire). Faire le bon choix d’espèces : - port dressé, peu sensible à la verse, bonne teneur en MS, productive, bonne teneur en sucres solubles, - amélioration de la qualité par les légumineuses. Ex : RGI, fétuque élevée, RGA précoce, trèfle violet, trèfle hybride, luzerne. | Objectif : atteindre rapidement une acidification suffisante (Objectif : pH = 4) pour une bonne conservation et avoir un fourrage peu encombrant. Pour cela : - ne pas introduire de terre dans le silo : faucher haut (7 cm) et en conditions ressuyées, garder les brins courts aux brins longs pour un meilleur tassement et une meilleure ingestion. - pré-faner l’ensilage jusqu’à au moins 30 % de MS, soit 36 à 48 heures de beau temps, - éliminer l’air par un bon tassement, - couvrir le silo rapidement avec 2 bâches. |
Enrubannage | Enrubanner dans les 24 heures après le pressage. Ne pas enrubanner sous la pluie. Eviter les manipulations après enrubannage (déchirures). Utiliser des presses à chambre variable afin de bien serrer les balles. Utiliser un film de qualité, 4 couches/balle. Protéger le lieu de stockage des rongeurs. | Chantier léger adapté à la récolte d’excédents, même sur de petites surfaces. Possibilité de sauvetage d’un foin risquant de mouiller. Coût élevé |
Foin | Un objectif : teneur MS > 85 % - perte de 2 à 5 kg d’eau (par évaporation) par kg de MS de fourrage vert (stomates puis cuticule), - perte en sucres, matières azotées et feuilles (dans le cas des légumineuses), Facteur climatique important : échelonner les chantiers, éviter d’avoir plus du double de ce qui peut être bottelé en une après-midi. Choix des espèces : - riches en MS pour un séchage plus facile (dactyle, fétuque, RGH), - repousses de feuilles de bonne qualité (dactyle, fétuque), - stade de fauche au début épiaison pour des repousses feuillues (bon compromis valeur alimentaire/ et risque climat). | Faucher le matin → évaporation maximale par les stomates. Fanage à suivre pour étalier le foin et augmenter la surface en contact avec l’air. Préférer faner le matin pour la préservation des feuilles de légumineuses. Réduire la vitesse de rotation des toupies. Laisser les balles au minimum 3 semaines au champ. Température normale : 40 à 5 °C. |
Evaluation des pertes de biomasse selon le mode de conservation de l’herbe (en % de la MS totale fauchée):
| Foin par beau temps | Enrubannage à 50 % MS | Ensilage coupe fine - 25 % MS |
Au champ A la conservation | 12-18 % 1-2 % | 4-7 % 2-7 % | 2-3 % 10-15 % |
A la reprise A l’utilisation (phase de consommation non comprise) Pertes totales | # 0 % 2-4 % 15-24 % | 0-3 % 1-2 % 9-19 % | 3-7 % 0-2 % 15-27 % |

Risques, limites, points de vigilance
Savoir reconnaître la teneur en matière sèche d’un fourrage (MS)
- 20 % MS : le jus s’écoule en pressant à la main une poignée d’herbe.
- 25 % MS : le jus s’écoule en tordant à la main une poignée d’herbe.
- 30 % MS : en tordant une poignée, les doigts s’humidifient de quelques gouttes.
- 35 % MS : en tordant une poignée, les doigts s’humidifient mais sans goutte.
- 40 % MS : pas d’humidité sur les doigts en tordant les feuilles.

Interaction avec d'autres pistes
Pratiquer une récolte précoce
