Mieux valoriser l'herbe
BL_Avoir des repères de conduite en pâturage tournant
Description et intérêts de ce levier
Piloter le pâturage, c’est avoir des repères de conduite tout au long de la saison : quand mettre à l’herbe ? quand terminer le déprimage ? comment ne pas se faire déborder ? quelle valorisation de l'herbe d'automne ? Un bon pilotage permet de :
- Limiter les gaspillages et mieux valoriser la ressource en herbe sur l'exploitation,
- Mieux valoriser le potentiel des prairies,
- Réduire le besoin en concentrés de production,
- Diminuer le coût alimentaire du troupeau laitier.
Intérêt
Autonomie fourragère
L'utilisation de repères pour la conduite du pâturage permet de profiter d'une herbe de qualité plus longtemps. Cela permet d'envisager un allongement de la période de pâturage et donc de diminuer les besoins de stocks.
Autonomie protéique
Un bon aliment combine une forte valeur énergétique avec une concentration azotée suffisante. L’herbe pâturée rassemble tous ces avantages. Elle permet d'améliorer l'autonomie protéique de l'exploitation.
Changement
Itinéraire technique
Disposer d'un parcellaire accessible et des prairies de qualité (association ou prairies multi-espèces riches en légumineuses).
Itinéraire zootechnique
Avec une herbe de bonne qualité nutritionnelle, le pâturage exclusif couvre la production de 25-30 kg lait/j/VL au printemps.
Impact
Economique
Le pâturage est le fourrage le moins cher mais il nécessite une bonne technicité avec à la clé différents avantages :
- diminution de la part des concentrés dans la ration,
- diminution du coût de production du lait,
- bonne valorisation par les génisses sans ajout de concentrés.
Il est essentiel pour la maîtrise du coût alimentaire de veiller à valoriser le maximum d’herbe par le pâturage en ajustant les stocks.
Environnemental
Le développement du pâturage à l’échelle de l’exploitation permet de limiter les temps de présence en bâtiment (émissions de méthane). La prairie contribue au stockage du carbone.
Social
Avec un aménagement du parcellaire fonctionnel, le pilotage du pâturage est simplifié et permet de limiter les temps d'astreinte liés à la distribution des fourrages et à la gestion des déjections animales.
BL_Avoir des repères de conduite en pâturage tournant
En pratique
Sortir tôt
Réaliser la mise à l’herbe dès que les conditions de portance. S’il y a peu d’herbe disponible, la quantité de fourrage distribuée doit être adaptée pour ne pas accélérer la rotation sur les parcelles.
Finir le 1er passage à la mi-avril
Pour avoir des repousses de qualité et feuillues, un premier pâturage doit être réalisé sur l’ensemble des parcelles avant l’accélération de la pousse.
Débrayage étêtage
Lorsque la pousse est supérieure aux besoins des vaches, le retrait de certaines parcelles pour la fauche s’impose. Si la hauteur d’herbe dépasse 15 cm et que le nombre de jours d’avance au pâturage est suffisant (10 à 15 selon les conditions de pousse), la parcelle doit être débrayée pour être fauchée dans les semaines suivantes. Afin de gérer la montée à épi, l’ensemble des parcelles doit être exploité entre le 1er mai et le 10 juin selon la précocité à épiaison des graminées : pâturage, fauche ou gestion des refus.
Calendrier des évènements clés en pâturage tournant
Risques, limites, points de vigilance
Faire le choix d'une stratégie de pâturage : du lait par vache ou du lait par hectare
Deux types de conduites opposées peuvent alors être définis :
- "libérale" : on vise un maximum d’ingestion et de performances animales au détriment de la valorisation de l’herbe ;
- "sévère" : on vise un maximum d’herbe pâturée à l’hectare en acceptant une baisse des performances animales (ingestion limitée). En fonction de la stratégie choisie, la hauteur sortie en fin de parcelle sera plus ou moins sévère.
Interaction avec d'autres pistes
Mieux valoriser l’herbe d’automne,
Oser le pâturage hivernal,
Valoriser des reports sur pied