


Produire plus de ressources protéiques


Des légumineuses (luzerne et trèfle violet) au service de l'autonomie protéique



Description et intérêts de ce levier
- L’introduction de légumineuses pures ou en association dans l’alimentation des chèvres laitières contribue à renforcer l’autonomie protéique de l’exploitation à toutes les périodes de l’année.
- Présentes dans les prairies pâturées, elles améliorent notablement la qualité de la ration. En cultures pures elles assurent des stocks à hautes valeurs protéiques.
- Récoltées en foin ou ensilage, elles fournissent des fourrages de bonnes valeurs alimentaires très appréciés des chèvres et complémentaires aux rations à base de maïs ensilage.

Intérêt

Autonomie fourragère

Les légumineuses contribuent à renforcer les rendements fourragers sur l’exploitation en lien avec la résistance à la sécheresse de la luzerne et l’étalement des différentes coupes sur l’année.

Autonomie protéique

La valorisation des légumineuses dans la ration des chèvres permet de réduire l’achat de correcteur azoté et être moins sensible aux aléas du marché.

Changement

Itinéraire technique

- La luzerne peut contribuer à allonger et améliorer les rotations et agit favorablement sur les sols.
- Des chantiers de récolte à maîtriser afin de limiter les pertes à la récolte et à la conservation. Des pratiques de récolte différentes de l’herbe, une technicité à acquérir pour avoir un fourrage de qualité.

Itinéraire zootechnique

- Sur la période hivernale, l'introduction de légumineuses dans la ration fourragère peut être totale pour la luzerne et moindre (60 à 70%) pour le trèfle violet, permettant l’ingestion de fourrages plus fibreux (0,5 kg/j).
- Moins de correcteur azoté et de complément minéraux vitaminiques nécessaires, mais la faible densité énergétique des légumineuses peut nécessiter l’ajout d’un concentré énergétique.

Impact

Economique

L’impact économique est variable selon les exploitations. Il dépend de la nature de la ration initiale, de la conjoncture des prix des aliments et du lait, et aussi principalement du rendement de ce « nouveau » fourrage et de la longévité de la culture installée.

Environnemental

- Très bonnes têtes de rotation, les légumineuses permettent une diminution du besoin en azote pour les cultures suivantes (jusqu’à 2 ans après le retournement).
- Elles contribuent à renforcer la phytodiversité des paysages et des milieux. Certaines légumineuses sont très mélifères.

Social

Une charge de travail supplémentaire en lien avec les 4-5 coupes /an à réaliser.

Des légumineuses (luzerne et trèfle violet) au service de l'autonomie protéique

En pratique
Entre luzerne et trèfle violet : les questions à se poser
| Luzerne | Trèfle violet |
Sol | Séchant, sain, elle s’adapte des sols acides. | Acide (pH>5.5), peu humide, peu séchant. |
Températures | Bonne adaptation aux fortes et basses températures. | Adaptation moyenne aux fortes et basses températures. |
Utilisation | Fauche (ensilage, enrubannage, foin, déshydratée) Pâturage possible sous certaines conditions. | Fauche (ensilage, enrubannage, foin). Pâturage possible sous certaines conditions. |
Pérennité | 5 ans : le temps de retour entre deux luzernières est de 6 ans. | 2 ans |
4 à 5 coupes de luzerne par an (jusqu’à 15 t MS/ha/an), 3 à 4 coupes de trèfle violet (jusqu’à 10 t MS/ha/an).
Récolter au bon stade pour des fourrages de qualité
Une fois par an, laisser fleurir le trèfle ou la luzerne pour que la plante reconstitue ses réserves !


Risques, limites, points de vigilance
La récolte et la conservation de ces ressources fourragères sont parfois délicates.

Interaction avec d'autres pistes
Prairies multi-espèces, récolte précoce.
