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Fin d’été 2022 : un retour au vert timide et hétérogène

Publié le par Soline Schetelat (Institut de l'Elevage), Aurélie Madrid (Institut de l'Elevage), Julien Fradin (Institut de l'Elevage), Brendan Godoc (Institut de l'Elevage), Blandine Fagot
L’été 2022 est le 2ème été le plus chaud jamais enregistré après 2003 et se classe parmi les 10 étés les plus secs : de nombreux records de chaleur ont été battus et le déficit pluviométrique est de l’ordre de 25% à l’échelle de la saison et de la France. Par conséquent, les sols sont restés très secs jusqu’à fin août, retardant le reverdissement et la reprise de pousse des prairies et mettant en péril les semis de prairies dans plusieurs régions. Le déficit de production fourragère est estimé entre 20% et 50% en fonction des territoires. Les maïs fourragers ont également souffert cet été, on observe des pertes de rendement conséquentes en zones non irriguées ainsi que des pertes de qualité dues aux fortes chaleurs au moment de la fécondation. Cet été exceptionnel aujourd’hui « est une préfiguration de l’avenir en raison du changement climatique », expliquent Samuel Morin et Matthieu Sorel, climatologues à Météo-France. En effet, sauf en cas de réduction rapide et massive des émissions de gaz à effet de serre, les températures observées lors de l’été 2022 pourraient être la norme aux alentours de 2050.

La France a connu 3 vagues de chaleur successives cet été, soit une durée cumulée de 33 jours, un record. Les précipitations, réparties de manière très hétérogène, ont été peu fréquentes mais intenses dans le Sud-Est notamment. Dans le détail de la saison, on observe une grande hétérogénéité, avec un mois de juin parmi les 10 plus pluvieux depuis le début des mesures (cumul dépassant les normales de l’ordre de 30%) et marqué par de nombreux épisodes orageux, suivi du mois de juillet le plus sec jamais enregistré (déficit de l’ordre de 85%) et d’un mois d’août également sec (déficit de 30%) malgré quelques zones ponctuellement plus arrosées. Dans le bilan climatique de l’été 2022, Météo-France montre que « cette sécheresse, comparable à celles de 1976 et 2003, est devenue la plus sévère jamais enregistrée en France avec des valeurs d’humidité des sols superficiels battant des records du 17 juillet au 16 août puis de nouveau à partir du 28 août. » La quasi-majorité du territoire est soumise à des arrêtés de limitation des usages de l’eau. Une grande partie de ces arrêtés sont de niveau « crise ».

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