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Mode d’emploi pour limiter l’impact du stress thermique estival

Publié le par Bertrand Fagoo (Institut de l'Elevage), Morgane Lambert (Institut de l'Elevage)
Les ruminants sont très sensibles au stress thermique estival avec un impact important sur leur santé et leur bien-être. Avant d’investir dans des équipements, il est indispensable de suivre un plan d’actions en plusieurs étapes pour atténuer l’incidence des fortes chaleurs.

Les ruminants sont bien plus sensibles à la chaleur que les humains !

Dès 22 à 25°C avec 50% d’humidité relative, les ruminants doivent s’adapter ! Leur ressenti est donc très différent de celui de l’humain ! Les répercussions des fortes chaleurs sur les ruminants sont multiples. Certaines sont visibles comme la réduction de l’ingestion puis la baisse de la production laitière qui en découle.

D’autres le sont moins et peuvent même avoir des conséquences à moyen et long terme comme la réduction du Gain Moyen Quotidien (GMQ), la dégradation des performances de reproduction, la baisse de l’immunité….

Pour s’adapter aux coups de chaud, le suivi d’un plan d’actions en plusieurs étapes est gage d’efficacité !

 

Les leviers pour atténuer l’impact des fortes chaleurs estivales

Un plan d’action en cinq étapes principales

  1. Vérifier les conditions d’abreuvement : les conditions d’accès à l’eau ne doivent pas être limitantes quand les besoins doublent parfois en été. Le nombre de points d’eau, leurs positionnements, les réserves et débits doivent être passés en revue.
  2. Mettre à disposition des aliments appétents : le ruminant réduira son ingestion en période chaude. Des efforts supplémentaires doivent donc être mis en place pour assurer l’appétence en évitant notamment l’échauffement de la ration et en décalant les distributions aux heures les plus fraîches de la journée.
  3. Offrir de l’ombre aux animaux en pâture est indispensable pour l’ensemble des espèces. En cas de présence importante en bâtiment l’été pour l’alimentation, la traite et/ou le couchage, le bâtiment doit être adapté.
  4. Réduire le rayonnement direct et indirect du soleil à l’intérieur des bâtiments. Les zones surchauffées à l’intérieur des bâtiments par le rayonnement direct du soleil ou par le rayonnement indirect via par exemple les tôles éclairantes en toiture sont désertées par les animaux en période chaude. Il s’en suit un agglutinement dans les zones d’ombre.
  5. Améliorer la ventilation naturelle. L’été comme l’hiver, l’air des bâtiments doit être renouvelé rapidement. En complément, lors des périodes chaudes, l’apport de vitesses d’air en partie basse sera grandement apprécié par les ruminants.

Deux solutions en seconde intention

Si les étapes préalables ne sont pas suffisantes pour assurer le bien-être des animaux, l’investissement dans des solutions de refroidissement peut être envisagé. Les deux solutions les plus courantes sont la ventilation mécanique et la brumisation ou le douchage.

Installer une ventilation mécanique. Différentes solutions existes à adapter selon les espèces et les types de bâtiments. Créer un flux d’air au niveau des animaux sera bénéfique uniquement dans un bâtiment non rayonnant et bien ventilé naturellement.

Installer la brumisation ou un douchage. L’utilisation de l’eau pour rafraîchir les animaux est une dernière solution. Mais attention, l’objectif n’est pas d’augmenter les taux d’humidité mais de favoriser l’évaporation le plus rapidement possible. L’apport d’humidité sur les zones de couchage ou dans les endroits clos est donc à proscrire. La brumisation ou le douchage doinvent être réalisés par séquence (mouillage-séchage) et le plus souvent en complément de la ventilation mécanique.

Concrètement : un exemple en élevage

Vidéo issue du programme "Bâtiments d'élevage de demain" financé par le CNIEL