
Dans le cadre du projet CASDAR Mamovicap, l'impact de la traite sur les tissus du trayon a fait appel à des techniques de cutimétrie, d'échographie ou encore de thermographie. Les conditions de dépose ont été analysées sous cet angle.
La cutimétrie permet d'évaluer les variations d'épaisseur du trayon après - avant traite. C'est une façon d'évaluer la congestion du trayon. En comparant, une dépose manuelle accompagnée d'une surtraite de l'ordre de 30 secondes et une dépose automatique à un seuil de 500 ml/min, on a ainsi mis en évidence une augmentation de l'épaisseur du trayon significativement supérieure en cas de surtraite ce qui témoigne d'une agression du trayon. Cette technique est néanmoins contraignante et peu reproductible, dépendante notamment de l'opérateur et de l'ordre des mesures.
La réalisation d’échographies à la station expérimentale INRA de Bourges, a mis en évidence une grande diversité de conformations. Cependant, aucun lien significatif n’a été mis en évidence entre ces caractéristiques anatomiques et les concentrations cellulaires ou la parité des chèvres sur 2 lots de chèvres à débit >1,2 L/min ou < 0,8 L/min.
Technique novatrice, la thermographie a permis de mesurer la température de surface du trayon. Une analyse de cinq zones du trayon permet ainsi d'évaluer la vidange de la citerne, la qualité du massage lors de la traite ou encore l'agression de l'extrémité du trayon.
Un essai a été conduit à l'INRA de Méjusseaume et a concerné 72 chèvres. L'installation de traite était en ligne basse avec des réglages de 38 kPa pour le niveau de vide et de 120 pulsations / minute pour la pulsation. L'augmentation du seuil de dépose à 500 ml/ min (100 à 200 ml/min recommandés par les fabricants) n'a pas induit sur les 6 mois de la période d'étude, de réduction de la production laitière ni d'augmentation significative des concentrations cellulaires malgré l'existence d'une vidange incomplète de la mamelle de certains animaux.
Ces seuils élevés ont en effet favorisé la mise en évidence de forts déséquilibres fonctionnels d'écoulement du lait entre demi-mamelles chez certaines chèvres (vidange incomplète de certaines demi-mamelles) ce qui représente un risque intrinsèque de surtraite unilatérale totalement négligé aujourd'hui. Ces seuils ont aussi logiquement permis de réduire légèrement les temps de traite, en particulier pour le chèvres longues à traire.
Les mesures de cutimétrie ou de thermographie ont confirmé les effets bénéfiques de ces conditions de dépose sur l'état des trayons en montrant des températures plus basses du corps et du bout du trayon (moindre agressivité de la traite) mais la présence de lait résiduel dans a parte basse des citernes.
Des résultats à consolider dans des contextes de traite differents.
Pierre-Guy Marnet (Agrocampus Ouest)
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