L'élevage bovin contribue aux émissions de gaz à effet de serre et au stockage de carbone. Les travaux conduits dans le cadre du projet MAGES permettent de préciser les émissions de différents postes et d'identifier les leviers d'action.
La prise en compte des préoccupations environnementales en élevage herbivore est un enjeu stratégique majeur. De nombreux travaux sont notamment nécessaires pour préciser la contribution des systèmes d’élevage aux émissions de gaz à effet de serre, déterminer l’empreinte carbone du lait et de la viande bovine et identifier les leviers de réduction.
Le projet MAGES, piloté par l’Institut de l’Elevage en partenariat avec trois équipes INRA spécialisées dans le domaine des émissions de GES, l’UMR Pegase, l’UMR SAS, l’UMR Herbivores, et plusieurs fermes expérimentales lait et viande, a ainsi couplé des évaluations sectorielles (méthane entérique, émissions en bâtiment) à des évaluations à l’échelle des systèmes de production. Les travaux conduits confirment qu’une incorporation de légumineuses à hauteur de 40% dans le régime permet de réduire jusqu’à 20% les émissions de méthane entérique. En bâtiment, le logement des animaux sur litière accumulée se traduit par des émissions plus élevées de méthane et de gaz carbonique. A l’échelle du système, les évaluations mettent en évidence que l’empreinte carbone brute du lait et de la viande oscillent respectivement entre 823 et 1 067 kg CO2/1 000 kg lait et 16,8 et 11,4 kg CO2/kg viande vive. Les différences observées ont trait au système fourrager, à la conduite du troupeau et de leur alimentation (suppléments lipidiques, fourrages…) ou encore aux pratiques agronomiques (gestion des déjections...). Enfin le stockage de carbone, qui compense jusqu’à 80% des émissions, reste sensible aux modes de gestion des prairies et aux conditions climatiques. Les résultats obtenus et la variabilité observée illustre que la réduction de la contribution de l’élevage bovin au changement climatique est envisageable, même si des travaux de recherche complémentaires sont nécessaires pour préciser les mécanismes biologiques et les leviers.
Jean-Baptiste Dollé (Institut de l'Elevage), Sylvain Foray (Institut de l'Elevage), Elise Lorinquer (Institut de l'Elevage), Vincent Manneville (Institut de l'Elevage), Christèle Couzy (Institut de l'Elevage), Nadège Edouard (INRAE UMR Agrocampus Ouest PEGASE), Rémy Delagarde (INRAE UMR PL), Philippe Faverdin (Agrocampus Ouest, INRAE St Gilles (35)), Jacques Agabriel (INRAE), Maguy Eugene (INRA UMRH Lyon), Pierre Cellier (INRAE)