
Cette synthèse présente les résultats techniques et économiques 2018 des exploitations caprines laitières et fromagères suivies dans le cadre du dispositif INOSYS-Réseaux d’élevage. En 2018, les données de 203 exploitations ont été recueillies par les techniciens des Chambres d’agriculture, des Contrôles Laitiers et des Syndicats caprins : 130 exploitations sont suivies au titre du Socle National, les autres grâce à des financements régionaux.
La conjoncture caprine 2018 est marquée par une progression marginale du prix du lait payé (+0,4 %), et un IPAMPA lait de Chèvre qui poursuit son augmentation (+ 2,8 % entre 2017 et 2018). Les systèmes produisant leur foin ont passé une campagne sans histoire. La plupart des exploitations, à l’exception de quelques élevages du Centre-Val de Loire, ont récolté suffisamment de stocks au printemps. Dans le Sud Est, les lactations 2017-2018 ont bien démarré mais la sécheresse d’été et d’automne a pénalisé le pâturage au point de raccourcir les lactations.
Avec une augmentation des volumes de production et un coût alimentaire plutôt bien maîtrisé, la marge des ateliers livreurs est orientée à la hausse. Le revenu disponible des livreurs spécialisés de l’Ouest et du Sud-Ouest, plus de 300 chèvres (2,5 UMO, 413 chèvres sur 70 hectares) enregistre une hausse de 2%, il s’élève à 39 100 € par UMO exploitant. Les livreurs spécialisés du Sud Est (1,7 UMO, 227 chèvres sur 54 hectares) voit leur revenu disponible progresser de 14 % pour s’établir à 25 100 €/UMO exploitant. Avec une marge de l’atelier quasi stable et des charges de structure en forte hausse, les livreurs spécialisés de l’Ouest et du Sud-Ouest, moins de 300 chèvres sont les seuls à voir leur revenu disponible diminuer de 28 %.
L’EBE des systèmes « livreurs et cultures de vente »est en baisse de 16 % avec un atelier « cultures de vente » pénalisé par la sécheresse et un atelier caprin moins efficient que chez les livreurs spécialisé. Au final, le revenu disponible des systèmes « livreurs et cultures de vente » (3,5 UMO, 395 chèvres sur 171 hectares) chute de 15 %. Il s’établit à 29 700 €/UMO exploitant.
Quelle que soit la région (à l’exception des fromagers du Sud Méditerranée), moins de 30 000 litres), l’augmentation du litrage transformé (de 2 à 7 %) et la hausse du prix de vente des fromages (de 1 à 4 %) compensent la hausse des charges opérationnelles. Mais la hausse des charges de structure pénalise les revenus. Les fromagers fermiers des régions Bourgogne, Auvergne Rhône-Alpes et Sud-Ouest (2,9 UMO, 93 chèvres et 60 300 litres transformés) sont les seuls à voir leur revenu disponible progresser de 9%. Les autres producteurs fermiers enregistrent des baisses de revenu disponible comprises entre moins 1 et moins 12 %.
Nicole Bossis (Institut de l'Elevage), Laura Etienne (Institut de l'Elevage), Christine Guinamard (Institut de l'Elevage)