
Cette synthèse présente les résultats techniques et économiques 2016 des exploitations caprines laitières et fromagères suivies dans le cadre du dispositif INOSYS-Réseaux d’élevage. Dans un contexte climatique et économique incertain, ce dispositif fournit des repères et des références pour le conseil et le pilotage des exploitations d’élevage. En 2016, pour la filière caprine, les résultats de 194 exploitations ont été recueillis par les techniciens des Chambres d’Agriculture, des Contrôles Laitiers et des Syndicats caprins : 130 exploitations sont suivies au titre du Socle National, les autres grâce à des financements régionaux. A noter également : 15 fermes sont suivies dans le cadre du programme Autosysel sur l’autonomie alimentaire.
La conjoncture caprine 2016 est marquée par une poursuite de la hausse du prix du lait (+ 1,5 %) et un IPAMPA lait de Chèvre en retrait (- 2,2 % entre 2015 et 2016). L’année fourragère est médiocre. Le printemps froid et humide pénalise le pâturage. Les premières coupes de foin se réalisent souvent tardivement et la qualité des fourrages récoltés est médiocre. La sécheresse estivale affecte les élevages du Centre Val de Loire et du Sud de la France. Avec peu de stocks d’avance, certains ont dû acheter des fourrages ou des déshydratés. Les rendements et la qualité des céréales sont fortement affectés par les conditions climatiques du printemps et du début d’été.
CHEZ LES LAITIERS, AMÉLIORATION DE LA MARGE DE L’ATELIER CAPRIN
Grâce à une augmentation des volumes de production de 2% en moyenne, un prix du lait en hausse et un coût alimentaire en baisse, la marge des ateliers livreurs continue à progresser.
Les livreurs spécialisés du Sud Est (209 chèvres sur 53 ha) enregistrent la plus forte augmentation de revenu. En 2016, leur revenu disponible s’établit à 28 100 €/UMO. Freiné par la hausse des charges de structure (avant amortissements et FF), le revenu disponible des livreurs spécialisés de l’Ouest et du Sud-Ouest (355 chèvres sur 66 ha) n’évolue pas ; il s’élève à 30 400 €/UMO.
Avec une année noire pour les céréales, les systèmes « livreurs et cultures de vente » (355 chèvres sur 140 ha) voient leur revenu passer sous la barre des 20 000 €/UMO.
CHEZ LES FROMAGERS, BAISSE DU COUT DE L’ALIMENTATION
Le revenu disponible moyen par UMO des fromagers des régions Centre, Rhône-Alpes et Sud-Ouest (108 chèvres et 78 000 litres transformés) s’établit à 25 500 €, en progression de 5 800 € par rapport à 2015. En 2016, les fromagers de ces régions ont augmenté le prix de leurs fromages (+ 5%) et ont également fortement diminué leur coût d’alimentation avec en particulier une réduction des quantités de concentrés et déshydratés utilisés.
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Christine Guinamard (Institut de l'Elevage), Catherine de Boissieu (Institut de l'Elevage), Nicole Bossis (Institut de l'Elevage), Marceline Péglion ), Laura Etienne (Institut de l'Elevage)