L'objectif du projet Casdar AUTELO est d'accompagner les éleveurs de brebis laitières, très majoritairement présents en zone de montagne et engagés dans des filières fromagères sous AOP, vers une meilleure maîtrise de leur autonomie alimentaire.
L’adaptation des systèmes d’exploitation pour mieux valoriser les ressources produites et l’amélioration de l’efficience alimentaire doivent permettre d’accroître la valeur ajoutée des exploitations et ainsi maintenir une production de qualité valorisant les territoires.
De nouvelles recommandations de couverture des besoins des brebis laitières conduites en lots avec une alimentation de précision pour réduire les sources de gaspillage et permettre une meilleure valorisation des ressources fourragères (et pastorales) des exploitations.
Des stratégies de conduite alimentaire des troupeaux en lots homogènes économes, optimisées et opérationnelles à l’échelle de l’atelier.
Le repérage de systèmes d’exploitation particulièrement remarquables pour leur autonomie alimentaire, une analyse de leur fonctionnement et une évaluation de leurs performances au regard des principes de l’agroécologie, avec une capitalisation à des fins de démonstration et d’échanges autour de ces systèmes innovants.
Une analyse sociotechnique des perceptions, motivations et freins des acteurs (éleveurs, conseillers, acteurs des filières) vis-à-vis de l’amélioration de l’autonomie alimentaire des élevages, en intégrant les possibilités offertes par le développement de l’identification électronique des troupeaux et des techniques d’alimentation individualisée.
Une mobilisation de l’expertise collective des éleveurs et des acteurs pour discuter, valider, enrichir les références techniques et économiques acquises afin de faciliter leur diffusion et leur appropriation.
En production ovine laitière, l'alimentation du troupeau constitue l'un des facteurs majeurs de la réussite de l'élevage, tant du point de vue technique qu'économique. Le rationnement des brebis laitières suppose de bien connaître leurs besoins aux périodes clés, de maîtriser la qualité de la ration fourragère et les quantités distribuées.
Ce guide pratique est organisé autour des étapes clés du cycle de production : l'élevage des agnelles de renouvellement, la gestation, la mise bas, l'allaitement des agneaux, la période de traite exclusive et la lutte. Il propose également des exemples de rations déclinées pour différentes races et contextes de production ainsi que des repères autour du pâturage.
Rédigé dans le cadre du projet Casdar AUTELO porté par le CNBL, ce guide intègre les dernières connaissances acquises en termes d'alimentation des brebis laitières ainsi que les nouvelles recommandations établies par l'Inra en 2018.
Durant la période de traite des brebis, les éleveurs sont confrontés à l’hétérogénéité des niveaux de production et des stades de lactation. La mise en lots des brebis en fonction de leur niveau de la ...
Durant la période de traite des brebis, les éleveurs sont confrontés à l’hétérogénéité des niveaux de production et des stades de lactation. Le plus souvent, l’alimentation des jeunes femelles et des ...
Traditionnellement, les brebis laitières sont alimentées en lot avec une seule ration calculée sur les besoins de la brebis moyenne du lot. Depuis quelques années, les éleveurs investissent dans l’achat de distributeurs automatiques de concentrés afin d’économiser ces aliments et tendre vers plus d’autonomie alimentaire. C’est dans ce cadre que 2 essais (A1, A2) ont été conduits à la ferme du lycée agricole de La Cazotte (St-Affrique) pour simuler l’effet d’un ajustement des apports au niveau réel de production de lait (PL, l/j/b) comparé au système classique.
Dans chaque essai, 120 brebis adultes ont été séparées en 2 lots et appariées selon 3 niveaux de PL : Haut (A1 3,7 ; A2 2,9), Moyen (A1 3,2 ; A2 2,4) et Bas (A1 2,7 ; A2 1,8). Chaque lot recevait des fourrages à volonté complémentée avec une quantité unique de concentré (lots témoin, T) ou ajustée à la PL de chaque niveau (lots expérimentaux E). L’ingestion des fourrages (QIf, kg MS/j/b), la PL et la composition du lait, le poids et la note d’état corporel des brebis ont été mesurés.
Au cours des 2 essais, les QIf n’ont pas différé entre les lots T et E intra niveau de PL : B 2,2, M 2,35 et H 2,55, malgré des QI moyennes de concentré inférieures pour les 3 niveaux de E : EB (-0,70), EM (-0,55) et EH (-0,37). Les PL des deux essais ont été en moyenne inférieures (P<0,05) pour les lots EB (-0,20), EM (E1 -0,32) et EH (-0,16) sauf pour le lot H de A1. De manière générale, le taux butyreux était supérieur pour B et M du lot E, alors que le taux protéique n’était généralement pas différent. Le taux d’urée des lots E était inférieur en A1 et non différents en A2. La reprise de poids des brebis de E a toujours été inférieure alors qu’aucun effet n’a été observé sur l’état corporel.
Au final, sur la base d’un troupeau théorique, l’économie moyenne de concentrés serait de 0,5 à 0,6 kg MS/j/b pour une perte de lait moyenne respective de 0,24 et 0,34 l/j/b. Il semble donc intéressant d’ajuster les apports en fonction du niveau de production des brebis sans risquer de trop pénaliser la production et la qualité du lait à condition d’apporter de bons fourrages en ration de base.
HASSOUN P. (1), HARDY A. (2), DE BOISSIEU C. (3), TESNIERE A. (1), LEGARTO J. (3)
(1) UMR Selmet, Inra Phase, Univ. Montpellier, 2 place P. Viala, 34060 cedex 2, France
(2) Lycée Agricole de La Cazotte, 12400 Saint-Affrique, France
(3) Institut de l’Elevage, chemin Borde Rouge, 31320 Castanet-Tolosan, France
L’un des volets du projet Casdar AUTELO "Promouvoir l'autonomie alimentaire des élevages ovins laitiers" propose d’évaluer le gain d’autonomie alimentaire des ateliers ovins laitiers par l’économie d’ ...
L’un des volets du projet AUTELO propose d’évaluer la faisabilité d’une mise en lots homogènes pour l’alimentation des brebis laitières et l’appropriation par les éleveurs d’un nouvel outil en particu ...
L’autonomie alimentaire des troupeaux, qui constitue l’un des axes clés de l’agroécologie, sécurise les exploitations en limitant leur exposition aux aléas d’origine climatique ou économique (Guyomard et al, 2013), aléas auxquels sont confrontées différemment les exploitations ovines laitières selon les contextes de production. L’un des volets du projet CASDAR AUTELO propose d’évaluer l’intérêt d’adapter l’alimentation des brebis laitières par la répartition en lots de production homogènes et d’estimer le gain d’autonomie alimentaire de l’atelier par l’économie d’aliments concentrés ou déshydratés.
FANÇA B. (1), DE BOISSIEU C. (1), BATUT L. (2), NOBLIA JM. (3), POQUET M. (4), SALLATO O. (3), VACARESSE C. (4), LEGARTO J. (1), HASSOUN P. (5)
(1) Institut de l’élevage – Castanet-Tolosan
(2) UNOTEC – Onet-le-Château
(3) CDEO – Ordiarp
(4) Service Elevage Confédération de Roquefort – Millau
(5) INRA UMR Selmet – Montpellier
Changement climatique, envolée du coût des matières premières, maîtrise des coûts de production… L’autonomie alimentaire est aujourd’hui une préoccupation majeure des éleveurs. L’améliorer est à la fo ...
Le Casdar AUTELO a pour objectif d'évaluer et promouvoir des stratégies alimentaires plus autonomes et économes en élevage ovin laitier.
Pour les élevages de ruminants, une plus grande autonomie alimentaire renvoie au concept d’agroécologie qui sert de cadre d’analyse de ce travail. La présente étude a été conduite pour explorer les stratégies d’autonomie développées par des éleveurs de brebis laitières dans les deux principaux bassins de production de lait de brebis : Roquefort et Pyrénées-Atlantiques.
Nous avons cherché (i) d’une part à décrire ces stratégies en identifiant les leviers agroécologiques mis en place par les éleveurs et (ii) d’autres part à évaluer la multi-performances de ces élevages afin de relier stratégie et impacts de la reconception agroécologique en élevage. Cette étude repose sur la mise en synergie de données issues des suivis d’élevages réalisés selon la méthodologie INOSYS Réseaux d’élevage et sur un travail d’enquêtes auprès des éleveurs suivis.
Nous avons identifié quatre stratégies de fonctionnement des systèmes qui s’appuient sur quatre leviers agroécologiques différents : 1-Favoriser l’autonomie alimentaire de l’exploitation, 2-Valoriser les prairies naturelles, 3- Limiter le travail du sol, 4- Développer l’agriculture de conservation.
Alors que valoriser les prairies naturelles est associé à un usage limité d’intrants chimiques, l’augmentation de l’autonomie alimentaire passe souvent par un renforcement de l’usage des fertilisants, carburants et pesticides. Alors que limiter le travail du sol, le plus souvent pour réduire la charge de travail et réduire l’érosion des sols, nécessite un usage accru des produits phytosanitaires, l’utilisation de davantage de diversités d’espèces et de types de prairies permet de mieux s’en affranchir et de développer l’agriculture de conservation. Ces stratégies ont été évaluées à l’aide d’indicateurs techniques, économiques et environnementaux.
Chaque levier présente avantages et inconvénients : l’autonomie alimentaire est une stratégie particulière qui a un coût lié aux intrants nécessaires ; selon la situation d’autres stratégies peuvent être plus agroécologiques. En conclusion, nous montrons qu’améliorer la durabilité en élevage implique que les éleveurs redéfinissent leurs objectifs de production animale et l’usage de la diversité des couverts végétaux.
THÉNARD V. (1), MORIN E. (2), FRUGIER J. (1), DE BOISSIEU C. (2)
(1) UMR 1248 centre INRA Occitanie-Toulouse - Chemin de Borde Rouge BP52627 - 31326 Castanet-Tolosan Cedex - France
(2) Institut de l’élevage - Campus INRA - Chemin de Borde Rouge BP52627 - 31326 Castanet-Tolosan Cedex - France
L’Institut de l’Elevage et le Lycée agricole de Saint-Affrique viennent de formaliser un accord de partenariat dans le cadre du Comité national brebis laitières (CNBL), association dont certains part ...
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